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L'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 191 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 11/08/2006
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    L'ascenseur funiculaire de Strepy-Thieu, érigé pour permettre le passage de péniches et de barges jusqu'à 1.350 tonnes sur le Canal du Centre, fut à l'arrêt du 20 au 25 juillet dernier, suite à la défectuosité de trois des quatre joints d'étanchéité placés à l'amont et à l'aval des deux grands bacs, empêchant ainsi toute circulation.

    La Fédération de la batelerie belge (FBB) a exprimé ses préoccupations sur l'inopérabilité de l'ascenseur.

    Comment expliquer qu'un des deux bacs soit en arrêt depuis trois semaines et n'ait pas fait l'objet d'une réparation plus urgente ?

    Comment justifier la passivité des gestionnaires du MET qui ne semblent pas disposer de joint de réserve ?

    Si la défectuosité est identique à celle connue voici un an, faut-il en déduire qu'aucune conclusion ne fut tirée par les gestionnaires ?

    Comment expliquer qu'un ascenseur aussi jeune soit à l'arrêt suite au vieillissement prématuré de joints ?

    Une indemnisation des bateliers est-elle prévue suite à cet arrêt ?
  • Réponse du 09/10/2006
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j'informe l'honorable Membre que le bac en rive gauche a été mis à l'arrêt en date du 14 juillet suite à une fuite à son joint gonflable amont.

    A partir de ce jour, la navigation n'a plus pu utiliser que le seul bac en rive droite. C'est par un concours de circonstances malheureux que le joint aval du bac en rive droite a cédé le 19 du même mois, soit cinq jours (et non trois semaines) après le précédent et qu'un joint neuf posé quelques jours plus tôt en amont du même bac a connu une défaillance le lendemain.
    Il est à noter que, vu le volume de trafic actuel, un seul bac suffit à assurer tous les franchissements, moyennant des temps d'attente occasionnels et acceptables.

    Au moment de la première avarie précitée, de nouveaux joints étaient en commande et leur livraison était annoncée dans la deuxième quinzaine d'août. Cependant, le MET n'est pas resté inactif et a examiné dans l'entre-temps la possibilité d'une réparation, grâce à laquelle le joint défectueux a effectivement encore pu être utilisé pendant quelques semaines.

    A titre d'information, l'un des trois joints a cédé après 5.250 cycles, l'autre après 6.000 cycles et le dernier après 27 cycles. Les trois joints ont subi des réparations temporaires et les deux bacs ont pu être remis en service, respectivement le 26 et le 28 juillet.

    Concernant la supposée passivité de mes services, j'informe l'honorable Membre que les gestionnaires disposaient, dès la commande initiale, d'une pièce de rechange, ce qui correspond à une gestion « en bon père de famille » soucieux à la fois de mesures de précaution raisonnables et de la saine utilisation des moyens budgétaires. S'il est en effet normal de disposer d'une pièce de réserve pour faire face à un accident, il eût par contre été illogique de stocker quatre pièces onéreuses en vue d'une utilisation éventuelle au bout de plusieurs années et dont la qualité se serait dégradée au fil du temps, même en cas de non utilisation.

    Quant à savoir si la défectuosité est identique à celle connue en août 2005, je puis confirmer à l'honorable Membre que les quatre joints posés sur l'ascenseur ont à peu près le même âge et ont subi des contraintes qui sont de même ordre de grandeur, même si la durée de vie s'est échelonnée de 3.500 cycles pour le premier joint remplacé à 6.000 cycles pour celui qui s'est rompu le dernier. La différence est que le premier a été perforé par un corps étranger, tandis que les autres se sont rompus courant 2006 suite à des phénomènes de fatigue. Celle-ci a été révélée lors de l'autopsie du premier joint et de l'examen approfondi des trois autres en août 2005.

    Les conclusions qui ont été tirées par les gestionnaires ont été, tout d'abord, de s'entourer de l'avis d'experts, qui se sont réunis plusieurs fois à partir de septembre 2005, ensuite d'étudier avec ces experts les améliorations à apporter aux joints pour augmenter leurs performances, et puis de commander trois nouveaux joints. Cette commande a été passée par la Sofico en décembre 2005. Le premier joint a pu être fourni en juin, les deux autres, fin août.

    Enfin, les services du MET sont, tout comme l'honorable Membre, étonnés de la relativement courte durée de vie de ces joints, alors que des études préliminaires et des essais importants avaient laissé présager une durée de vie beaucoup plus longue. Cette campagne, menée avec la collaboration d'un organisme de contrôle et la Faculté des Sciences appliquées d'une université belge, donnait toutes les garanties d'un travail sérieux. Ceci démontre que la réalité du terrain est parfois différente des prévisions théoriques. Et il est bon de rappeler que l'ascenseur de Strépy-Thieu demeure un ouvrage unique, dont il n'existait pas de prototype pour « crash-tests » avant fabrication.

    Par ailleurs, aucune indemnisation n'est prévue en la matière, et ce, conformément à l'article 48 de l'arrêté royal du 19 octobre 1935 portant règlement général des Voies navigables du Royaume.