La place du vélo en Wallonie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 622 (2021-2022) 1
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Question écrite du 12/04/2022
- de AHALLOUCH Fatima
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Sur 100 communes sur 262, seules Marche-en-Famenne et Ottignies sont tout au plus jugées « favorables au vélo ». Mouscron est classée 3e ville ayant envoyé le plus de réponses au sondage. L'intérêt des citoyens pour les pistes cyclables y est reconnu. Or, Mouscron ne se classe pas dans le top 10 wallon, « malgré les subsides reçus depuis 10 ans », précise le GRACQ.
Comment amener les citoyens de la Région wallonne à plus utiliser leur vélo dans ces conditions ?
Entre 2010 et 2015, des communes cyclables « pilotes » ont été largement financées par la Région wallonne pour développer des infrastructures et politiques favorables au vélo, quels résultats Monsieur le Ministre peut-il déclarer ?
Y a-t-il eu une évaluation après cet investissement ?
Que déclarent les citoyens de ces communes dans le sondage du GRACQ ?
Pour la deuxième partie du Plan Wallonie cyclable, une nouvelle enveloppe de 61,2 millions d'euros, destinée à des travaux d'infrastructures en faveur des cyclistes, a été attribuée à 116 communes en mars dernier. Quelles communes seront-elles touchées par ce plan ?
Les non-cyclistes disent ne pas faire de vélo en raison de l'absence d'aménagements cyclables (pour 54 %), du sentiment d'insécurité sur la route (52 %) et de la présence d'un trop grand nombre de véhicules motorisés (36 %).
Quelle est la vision politique de Monsieur le Ministre pour améliorer ces chiffres afin d'atteindre les 5 % d'utilisateurs de vélos comme promis ?
Quel plan d'action est-il envisagé et est-il inclus dans le Plan Wallonie cyclable avec obligation de résultat des communes subsidiées par ce plan ?
Réponse du 12/05/2022
- de HENRY Philippe
Pour y parvenir, de nombreuses mesures sont mises en place, parmi lesquelles un Plan vélo régional global pour augmenter le nombre de déplacements quotidiens à vélo. Je déposerai prochainement au Gouvernement un Plan d'Actions Wallonie cyclable 2030, concerté avec les représentants des usagers, mais aussi avec les autres administrations wallonnes. Ce plan comporte un ensemble cohérent de mesures offrant une approche structurée de la politique cyclable au sein de la Wallonie.
Par rapport aux communes pilotes 2010-2015, aucune évaluation n’a été prévue par mon prédécesseur. Les communes ont toutefois répondu de façon très partielle à un document fourni par l’administration régionale, mais aucune synthèse n’a été faite.
Le baromètre cyclable du GRACQ démontre cependant bien que les communes pilotes sont mieux notées par les cyclistes, même s’il reste encore beaucoup à faire.
En revanche, j’ai demandé à mon administration une évaluation des appels à projets de 2016 à 2019, appels à projets sévèrement critiqués par la Cour des comptes dernièrement.
L’appel à projets WaCy 2 que j’ai lancé en 2020 a bien entendu pris en compte ces remarques pour assurer une qualité et une pertinence des aménagements qui seront réalisés par les communes.
L’honorable membre trouvera la liste des 116 communes sélectionnées dans cet appel à projets à l’adresse suivante : http://mobilite.wallonie.be/news/les-communes-pilotes-wallonie-cyclable-sont-connues.
Les réalisations concrètes des aménagements proposés par ces communes arriveront crescendo d’ici 2024.
Par ailleurs, fin 2021, j’ai initié un droit de tirage pour l’ensemble des communes de Wallonie sur la période 2022-2024 pour un montant total de 210 millions dont 50 % doivent être dédiés à la politique cyclable.
Outre les moyens conséquents pis à disposition des pouvoirs locaux pour investir et améliorer les infrastructures cyclables sur les voiries communales, s’ajoutent les enveloppes du PIMPT et du plan de relance wallon destinées entièrement ou partiellement à des aménagements cyclables d’intérêt régional tel que les projets liés aux corridors cyclables pour un montant supérieur à 200 millions.
Une carte des extensions du réseau cyclable et des aménagements cyclables rénovés sera élaborée ultérieurement.
Comme elle peut le constater, des montants conséquents sont donc dégagés afin d’améliorer la qualité des infrastructures, et répondre ainsi aux demandes de non-cyclistes pour les inciter à modifier leur mode de déplacement.
Évidemment, afin d’atteindre cet objectif de 5 % de part modale du vélo d’ici 2030, d’autres actions sont également menées en matière de sensibilisation, d’aides financières à l’achat de vélos pour les citoyens et les entreprises, de service de réparation, ou encore de lutte contre le vol de vélos.