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Le soutien régional aux étudiants entrepreneurs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 548 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/04/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans une récente interview, le Ministre-Président, Elio Di Rupo, déplorait que la Wallonie ne disposait pas de suffisamment d'entreprises, d'initiatives privées. Or, nous le savons, l'esprit d'initiative se développe surtout chez les jeunes ces dernières années. D'ailleurs, le statut d'étudiant-entrepreneur a été créé en 2017 et présente des avantages sociaux et fiscaux importants.

    Néanmoins, la Belgique comptait, en 2020, 8 346 jeunes bénéficiant du statut d'étudiant-entrepreneur, dont seulement 1 482 issus de la Wallonie. Certes, la Sowalfin joue un rôle précieux avec sa stratégie « Générations Entreprenantes » et cinq incubateurs pour étudiants entrepreneurs essayent de favoriser la création d'entreprises avec 35 % de réussites. Mais, reconnaissons-le, les résultats sont insatisfaisants.

    Ne pourrait-on pas accorder le bénéfice du Plan Airbag aux étudiants entrepreneurs dont le projet est jugé solvable à terme, y compris dès lors pour des jeunes indépendants à titre complémentaire ? À défaut, une telle extension devrait-elle s'envisager pour l'octroi de bourses de préactivité de 12 500 euros à des étudiants entrepreneurs ?

    Des modules au lancement d'entreprises devraient être dispensés par les hautes écoles et les universités en faveur de leurs étudiants. Monsieur le Ministre compte-t-il conclure un accord de coopération avec sa collègue Glatigny à ce propos ? Quelle évaluation tire-t-il des cinq incubateurs présents à Mons, Charleroi, Liège, LLN et Namur ?

    Enfin, la Wallonie ne devrait-elle pas décerner une reconnaissance régionale aux entrepreneurs de moins de 25 ans par une remise de prix solennelle ?

    Quelles nouvelles actions va-t-il développer à partir du Plan de relance pour conforter l'esprit d'initiative et la création d'entreprises dès lors que seuls 25 % d'entre elles se situent en Wallonie ?
  • Réponse du 10/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Concernant le taux de réussite de 35 % de la stratégie « Générations entreprenantes », celui-ci correspond au nombre d’étudiants accompagnés par les incubateurs-étudiants qui prennent un numéro d’entreprise durant l’accompagnement ou juste à la sortie de l’incubateur (étudiant ou jeunes diplômés depuis moins de 12 mois). Mais les réussites sont plus nombreuses, certains revenant à leur projet plus tard ou encore le poursuivant en dehors du cadre pédagogique dans le cadre des actions d’incubation. Ce taux de 35 % ne reflète donc pas complètement la réalité du terrain, puisque les étudiants peuvent bénéficier ultérieurement des différents dispositifs de sensibilisation et d’accompagnement.

    Concernant le Plan Airbag, je me permets de renvoyer l’honorable membre vers ma Collègue et Ministre Christie Morreale en charge de la matière.

    Concernant la bourse de préactivité aujourd’hui disparue, celle-ci servait à financer des prestations d’experts permettant de consolider le projet (étude de marché, business plan, et cetera), ainsi que les premières dépenses des futurs entrepreneurs et des starters avant le démarrage de leur activité. Le système des chèques-entreprise et des chèques-conseil/formation l’a remplacée. Désormais, les chèques-entreprise couvrent les prestations d’experts/consultants qui aident dans le démarrage de l’activité : étude de faisabilité, établissement d'un plan d'affaires, étude de marché, détermination de la structure juridique, préparation d’un dossier de financement, rédaction d’un plan de communication, réalisation de prototypes, réalisation d’un produit minimum viable, etc., ou des frais de coaching (chèques-formation).

    Concernant l’action menée par les hautes écoles et les universités notamment à propos de modules au lancement d'entreprises, les universités et hautes écoles wallonnes prennent une part active dans la sensibilisation de leurs étudiants à l’entrepreneuriat. Ces initiatives diffèrent d’une institution à l’autre, certaines étant beaucoup plus avancées dans la dynamique entrepreneuriale alors que d’autres sont plus émergentes. Il n’en résulte pas moins que les services proposés aux étudiants sont nombreux et constituent une part importante de la sensibilisation à l’esprit d’entreprendre en Wallonie. Dans bon nombre d’institutions, ces modules au lancement d’entreprises sont déjà une réalité. Ils peuvent prendre la forme de cursus en entrepreneuriat, d’accompagnement individualisé ou d’incubateur interne à destination des étudiants et sont coordonnés par un/des référent(s) en entrepreneuriat. Ces référents entrepreneuriaux existent dans la quasi-totalité des institutions d’enseignement supérieur en Wallonie.

    Par ailleurs, bon nombre d’établissements développent des cursus en entrepreneuriat au cours desquels les étudiants sont invités à se former en entrepreneuriat et à développer leur projet de création d’entreprise.( A titre d’exemples, nous pouvons citer le cursus HEC Entrepreneurs, proposés par l’Université de Liège ; « CPME », option qui s’ajoute au master de l’étudiant, proposé par l’UCL et actuellement troisième au ranking mondial des masters en entrepreneuriat ou encore, le « parcours de l’entrepreneur » proposé par l’UMONS à la totalité de ses étudiants, toutes facultés confondues, à distance. Les hautes écoles proposent également des offres similaires. En effet, la HELHa, la Haute École Provinciale Condorcet ou encore l’EPHEC proposent à leurs étudiants des modules de formation dédiés à l’entrepreneuriat). Par ailleurs, afin d’accompagner au mieux leurs étudiants dans le développement de leurs projets de création d’entreprises, des institutions proposent, en complément de cursus, un accompagnement dédié spécifiquement à ces jeunes.( À titre d’exemple, l’UMONS s’est doté du Click’n’Start, un dispositif dont l’objectif est d’accompagner les étudiants vers la création de leurs entreprises. L’UCL propose également un incubateur étudiant interne, le Student Start Lab. Quant à l’Université de Namur, un accompagnement spécifique des étudiants-entrepreneurs est pris en charge par une « cellule entrepreneuriale ». La HELHa a créé la « cellule étudiants entrepreneurs » constituées d’enseignants qui accompagnent les étudiants-entrepreneurs au sein de la Haute École, à l’instar de la Haute École Libre Mosane ou encore de la Haute École de la Province de Liège.) Ces dispositifs internes prennent des formes diverses et interviennent en complémentarité des services proposés par les incubateurs étudiants wallons soutenus par la Sowalfin. En effet, les incubateurs étudiants sont largement représentés dans les institutions d’enseignement supérieur, ils font partie d’un seul et même écosystème.

    En outre, il est à préciser que chaque année, le dispositif Générations entreprenantes propose un appel à projets à destination de ces établissements et que plus de 90 % y participent. Par ce biais, les établissements peuvent solliciter un soutien financier de la part de la Sowalfin en vue de :
    - soutenir, à raison de 2/10 temps, la charge horaire du référent en entrepreneuriat ;
    - assurer la pérennisation de la coordination de la dynamique au sein de l’établissement ;
    - organiser des cursus en entrepreneuriat ;
    - concrétiser des projets mettant en œuvre la pédagogie entrepreneuriale avec leurs étudiants.

    Très concrètement, ce sont plus de 35 000 jeunes qui seront sensibilisés grâce à cet appel à projets « École Entrepreneuriale », en 2022, par le biais de leurs établissements d’enseignement supérieur.

    En ce qui concerne l’évaluation des cinq incubateurs présents à Mons, Charleroi, Liège, Louvain-la-Neuve et Namur, depuis leur création jusqu’en août 2021, les incubateurs avaient accompagné 1 360 étudiants porteurs de projets pour 858 projets qui ont permis 279 créations d’entreprises.

    Ces incubateurs sont désormais entrés dans le référentiel de la Sowalfin dont la phase test se termine fin 2022. Grâce à ce référentiel, la coordination des 5 incubateurs autour d’une méthodologie axée sur le renforcement des compétences et la qualité de l’accompagnement permettra de consolider le positionnement incontournable du dispositif pour les futurs étudiants-entrepreneurs.

    Sur la reconnaissance régionale des entrepreneurs de moins de 25 ans, de nombreux prix sont actuellement remis en Wallonie, tant pour encourager les entrepreneurs, que pour soutenir les étudiants-entrepreneurs et les jeunes. Ceux-ci entrent dans le cadre des actions de sensibilisation à l’esprit d’entreprendre et à la création d’entreprise. Ils distribuent un ensemble de prix avec le dispositif ou les organisations suivantes :
    - le dispositif « Génération entreprenante » de la Sowalfin, au sein des établissements secondaires supérieurs et des établissements d’enseignement supérieur et universitaire, distribue un ensemble de prix en collaboration avec le dispositif, citons entre autres « Les Jeunes Entreprises » (LJE), mini-entreprises, YepDays, et cetera ;
    - le « Sommet des Entrepreneurs » offre l’occasion à tous les étudiants entrepreneurs de présenter leur activité à des jurys de professionnels sous différents aspects : innovation, engagement durable environnemental et sociétal, « pitch », et cetera ;
    - le « Mind and Market » sillonne la Wallonie et organise plusieurs fois par an, en collaboration avec HEC et les Universités, des événements de networking entre étudiants entrepreneurs et experts du milieu de l’entrepreneuriat. Durant ces événements sont distribués plusieurs prix, répartis entre les différents secteurs d’activité faisant partie des 5 priorités wallonnes ;
    - plusieurs initiatives privées (comme la Fondation pour les générations futures), organisent chaque année des concours où des projets d’étudiants-entrepreneurs wallons sont récompensés par des bourses (notamment des bourses de prototypage) ;
    Enfin, les actions de soutien à la sensibilisation à l’esprit d’entreprendre, d’entreprise et à la création d’activités, ainsi que l’accompagnement à la création d’entreprises seront soutenus dans le cadre des programmes FSE+ d’une part et FEDER 2021-2027, à travers différents portefeuilles pilotés par la Sowalfin.

    Par ailleurs, un projet spécifique a été mis en place dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie afin de renforcer la collaboration entre l’IFAPME et la Sowalfin dans le cadre de la création d’entreprises.