/

La stratégie du Gouvernement wallon face aux nouveaux objectifs agro-environnementaux de l'Union européenne suite à la guerre ukrainienne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 557 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/04/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le Brabant wallon est indiscutablement un territoire agricole. Pas moins de 59 % de la superficie totale provinciale sont consacrés à l'agriculture.

    Malheureusement, il n'y a que 13 % du territoire de la « jeune province » qui sont « maillés » écologiquement. L'objectif est d'arriver à 20 % ! Ainsi, la Province du Brabant wallon compte mettre en place un programme de densification qui contribuera aussi à lutter contre l'érosion des sols et le réchauffement climatique.

    Une carte des éléments de maillage déjà présents a été dressée en vue de réaliser les aménagements les plus cohérents possibles.

    Différentes actions permettant d'atteindre cet objectif ont également été identifiées : plantations de haies, d'arbres et de vergers, plantations de bandes enherbées et fleuries, création de mares…

    Le Collège provincial, en partenariat avec PlantC, soutient quatre initiatives de plantation. Plusieurs agriculteurs se sont engagés, en collaboration avec PlanC, à changer leurs pratiques afin de recréer un équilibre entre la nature et leurs activités professionnelles traditionnelles.

    Quelle est l’analyse critique de Monsieur le Ministre des corridors écologiques en Brabant wallon ?

    Ce type de réalisations ne risque-t-il pas d'être abandonné par les agriculteurs dès lors que l'UE vient d'annoncer vouloir suspendre les jachères et réduire les aides financières aux objectifs de verdissement des cultures ?

    Quelle est donc la stratégie wallonne face à ce retournement politique de l'UE ?

    Maintient-il ses objectifs dès lors qu’il a déclaré que « les curseurs en agriculture devaient bouger et rapidement » ?

    « Bouger » dans quels sens face à un impératif d'autosuffisance alimentaire malgré les réticences de sa collègue, la Ministre Céline Tellier, qui entend maintenir les anciens objectifs agroenvironnementaux ?
  • Réponse du 02/05/2022
    • de BORSUS Willy
    La guerre en Ukraine remet en effet la question de la sécurité alimentaire au premier plan. L’augmentation des coûts des intrants constitue une réelle inquiétude et particulièrement pour les engrais et les aliments pour animaux.

    La Commission a présenté une communication sur la sécurité alimentaire le 23 mars dernier pour faire face aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Un premier paquet de mesure d’urgence est pris afin de limiter la hausse des coûts de production et des prix des produits agricoles : mesures exceptionnelles via l’activation de la réserve de crise, aide au stockage privé dans le secteur du porc, cadre temporaire en matière d’aides d’État, augmentation des avances sur les primes PAC, dérogation au verdissement, notification mensuelle des stocks de céréales. C’est au niveau de la dérogation aux règles du verdissement que la Commission a annoncé que les terres en jachère doivent pouvoir être incluses dans les superficies de production.

    Les jachères en Région wallonne couvrent normalement 1 048,57 ha, dont 612,23 ha en jachère SIE. Je propose néanmoins que l’on puisse produire du maïs et des cultures protéagineuses sur ces jachères.

    Sur le long terme, la Commission propose de renforcer la résilience du secteur agricole, notamment en réduisant la dépendance aux intrants afin de mieux faire face aux crises futures. Au stade actuel, la Commission ne remet pas en cause les objectifs du « Green deal ».

    Notre proposition de Plan stratégique PAC (PS PAC), transmis à la Commission le 17 mars dernier, n’a pas pu intégrer, vu les délais, les conséquences de la guerre en Ukraine même si plusieurs interventions répondent déjà à celles-ci comme l’aide couplée aux protéagineux ou encore l’écorégime cultures favorables à l’environnement dans lequel on retrouve, par exemple, le tournesol.

    Notre proposition envisage plusieurs voies de soutien au maillage écologique via les différents instruments de la PAC :

    − la conditionnalité renforcée via la BCAE 8 (mesure obligatoire) ;
    − le 1er pilier de la PAC via l’Eco-régime maillage (intervention volontaire de l’agriculteur) ;
    − le second pilier essentiellement via les mesures agroenvironnementales et climatiques : bandes enherbées, parcelles aménagées, prairies naturelles, prairies à haute valeur biologique, céréales laissées sur pied, plan d’action agroenvironnemental.

    La création/renforcement des corridors écologiques en Brabant wallon sur tous les milieux naturels, semi-naturels et artificiels (Zones agricoles et prairies, zones urbaines, zones humides et rivières, zones forestières) permettront d’atteindre les mêmes objectifs et sont pleinement complémentaires avec les interventions du plan stratégique PAC en ce qui concerne le secteur agricole. Je ne peux donc que saluer l’initiative prise par la Province du Brabant wallon. Ma seule observation concerne l’attention à avoir de manière à éviter le risque de double financement de mêmes mesures. Il faudra donc y être attentif.