Le Plan wallon sans tabac
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 400 (2021-2022) 1
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Question écrite du 20/04/2022
- de GREOLI Alda
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Afin de développer une approche globale du tabagisme, depuis la promotion de lieux de vie sans tabac jusqu'à la prise en charge des fumeurs, les actions entreprises par les opérateurs du PWST s'articulent autour de trois objectifs : la prévention, la cessation tabagique et la diminution de l'exposition à la fumée du tabac.
Les stratégies utilisées sont : la formation des professionnels, un travail ciblé sur les personnes les moins favorisées au niveau socio-économique, une approche globale des assuétudes et l'évaluation de l'efficacité des actions.
Madame la Ministre peut-elle nous en dire plus sur l'évolution du Plan wallon sans tabac ? Quels résultats a-t-elle pu observer depuis sa mise en place ? Les objectifs sont-ils atteints ?
Quelles sont les actions concrètes réalisées ?
Est-elle en contact avec les organismes et partenaires impliqués ? Quels en sont les retours ?
Réponse du 09/06/2022
- de MORREALE Christie
En effet, les membres du PWST et l’AViQ viennent de lancer une vaste campagne de mobilisation intitulée : « Ensemble Vers Un Nouveau Souffle » avec l’appui de professionnel.les de terrain et la participation de GuiHome. Complémentairement, Véronique Gallo s’associe à cette action en témoignant de sa propre expérience d’arrêt (www.ensembleversunnouveausouffle.be).
La campagne « Ensemble Vers Un Nouveau Souffle » est à la fois une campagne de sensibilisation au tabagisme et aussi une opportunité pour les professionnel.les et le grand public de se rassembler autour de priorités partagées, comme le besoin de retisser des liens sociaux et de découvrir des activités qui contribuent à la santé et au bien-être.
Elle s’inscrit dans la philosophie de promotion de la santé au même titre que les axes d’appui proposés aux professionnel.les en vue de faciliter leur mobilisation : formations, accompagnement, outils, inspirations d’actions locales.
En effet, la Wallonie compte encore actuellement 29 % de fumeurs, dont 22 % de fumeurs quotidiens. Or 2 fumeurs sur 3 ont l’intention d’arrêter de fumer et 1 sur 5 veut essayer dans les 6 mois.
Trop souvent, on insiste sur ce qu’ils risquent plutôt que de leur dire ce qu’ils peuvent gagner. Le ton est donné : arrêter de fumer c’est retrouver une plus grande liberté, renouer avec une sensibilité gustative, récupérer un sommeil de qualité, plus profond et apaisé, c’est aussi économiser, expérimenter une meilleure vie sexuelle … Bref, il s’agit de visualiser le tabac autrement et multiplier les alternatives : faire du sport, développer de nouvelles activités, se diriger vers de nouvelles découvertes, se faire aider.
Quant aux résultats, même si la pandémie a pu freiner certaines activités, les partenaires du plan ont fait preuve d’adaptations ce qui a permis d’atteindre la plupart des objectifs :
- Le réseau d’aide à la cessation tabagique augmente : le nombre de tabacologues s’élargit au fil des ans. On relève désormais 32 Centres d’Aide aux Fumeurs wallons et 497 tabacologues. De même, soulignons la poursuite d’une offre de formation continue spécialisée en tabacologie qui accueille actuellement 45 professionnels de santé, l’accès à un e-learning actualisé en 2020, la mobilisation continue des médecins généralistes et des pharmaciens pour assurer une aide de proximité aux côtés des Maisons médicales, l’offre de webinaires thématiques et d’intervisions de tabacologie, proposés en ligne, afin d’actualiser les connaissances et d’échanger des pratiques.
- Les accompagnements de projets s’intensifient pour réduire l’initiation tabagique auprès des 11-24 ANS par une mobilisation scolaire et extrascolaire, dont la Fédération des scouts. Relevons également une offre renouvelée et diversifiée de formations, d’ateliers découvertes et la création de webinaires en promotion de la santé axés sur les compétences psychosociales ouverts également aux futurs professionnels de santé.
- Les accompagnements de projets se poursuivent pour augmenter la cessation en divers lieux de vie par exemple par le biais de partenariats engagés avec l’organisme assureur Solidaris pour la formation de ses conseillers et avec les équipes de services de santé mentale au profit d’une sensibilisation et d’une prise en charge de leurs bénéficiaires. Complémentairement, l’outil sur l’approche genrée « Des racines et des Elles » a vu le jour et un site dédié à l’aide aux fumeurs propose de nombreux articles, ressources et liens utiles. Enfin, le travail se poursuit quant à l’abord de publics déficients, du milieu carcéral au travers de l’ASBL SEPT et au sein des maisons médicales par le biais de la FMM. La ligne Tabacstop continue d’assurer les demandes d’aide en ligne et par téléphone qui continuent de progresser et les groupes d’aide de l’Institut Bordet ciblant les jeunes adultes et les personnes fragilisées continue d’être mis en œuvre à côté d’une offre de groupes de paroles, de pleine conscience et d’ateliers d’écriture mis en place par le FARES.
- La diminution de l’exposition au tabagisme passe notamment par la mobilisation de communes du Hainaut réalisée avec le soutien de l’OSH, et la participation à des actions de proximité en appui de relais de terrain émergeant notamment du social. Relevons également l’offre de brochures de sensibilisation qui sont désormais traduites en langues étrangères avec une attention en termes de « littératie en santé » pour atteindre des publics les plus vulnérables et répondre aux enjeux de la multiculturalité. Certaines font actuellement l’objet d’une adaptation en vidéos.
- Soulignons en outre, la participation actives des membres du PWST à divers groupes d’experts en vue d’asseoir diverses recommandations y inclus « vers un avenir sans tabac » et des positionnements pour « un soutien à l’aide de substitution nicotinique » à côté des « consultations d’aide au sevrage tabagique ». Ceci est à mettre en lien avec les travaux du groupe de travail « Tabac » au sein de la Cellule Drogues au niveau fédéral dans lequel les Régions sont impliquées.
Enfin, les rencontres de pilotages permettent de maintenir le contact avec les membres du plan et d’avoir une vision globale et continue des actions menées. Complémentairement, des temps d’échanges ont eu lieu avec le Cabinet afin d’aborder les perspectives à venir et soutenir une campagne qui s’étale désormais sur 9 semaines et qui est inspirée du modèle français. Un article paru récemment dans la revue Education santé y est d’ailleurs consacré (https://educationsante.be/ensemble-vers-un-nouveau-souffle-naissance-dune-nouvelle-campagne/).