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Les prochains défis du tourisme wallon face à la reprise des voyages à l'étranger

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 306 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/04/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Un an après avoir été prise d'assaut par les touristes belges, la Wallonie doit réapprendre à vivre avec la concurrence du tourisme à l'étranger.

    Sur les neuf premiers mois de 2021, quelque 1 730 000 voyages ont été enregistrés en Ardenne selon Statbel contre 1 030 000 pour les 12 mois de 2019. Un record qui s'explique par le contexte sanitaire. L'an dernier, les restrictions compliquaient la tâche des voyageurs souhaitant partir à l'étranger. De nombreux Belges ont donc opté pour des vacances dans leur propre pays, ce qui a notamment profité au tourisme wallon.

    En 2022, le constat pourrait être tout autre. Avec la levée des restrictions, les touristes se tournent à nouveau vers l'étranger, notamment vers les destinations, qui étaient autrefois fortement prisées comme la France, l'Espagne, la Turquie ou encore l'Égypte.

    Madame la Ministre a-t-elle mis en place des campagnes afin d'inciter les Wallons à visiter notre région ?

    Quels sont les défis qui se présentent au secteur du tourisme wallon ? Comment souhaite-t-elle accompagner les acteurs afin de surmonter ceux-ci ?

    Qu'a-t-elle mis en place pour renforcer l'attractivité de notre territoire ?
  • Réponse du 19/05/2022
    • de DE BUE Valérie
    Il est vrai que la Wallonie, comme toutes les destinations, a pu fort heureusement, bénéficier d’un tourisme intra-muros durant les deux dernières années. Cela nous a permis de (re)découvrir la richesse et l’attractivité de notre destination et c’est tout bénéfice pour l’image touristique que nous nous en faisons, la fierté qu’elle nous inspire, l’envie d’en parler, de la partager et de la faire découvrir à d’autres. Conscients de ce potentiel oublié ou méconnu, ce sont les Wallons eux-mêmes qui deviennent ainsi les ambassadeurs de première ligne de leur propre région.

    Ce premier constat est important pour la suite, car la bonne question à se poser maintenant est de savoir quelles stratégies vont être mises en œuvre pour, avec un retour à « la normale », non seulement maintenir l’attrait de notre destination auprès l’ensemble des belges pour des excursions journalières et des courts séjours, mais aussi pour attirer et fidéliser également une clientèle étrangère de proximité.

    Si le dernier baromètre de Touring sur les intentions de voyages de belges reflète certes un retour vers les destinations que l’honorable membre cite pour une majorité des cas, dans des proportions semblables à celles de 2019, d’autres tendances temporisent déjà ces chiffres eu égard à l’augmentation des coûts de la vie en général et, plus particulièrement ici, aux coûts des déplacements. Et cette inflation ne fait que renforcer les observations enregistrées précédemment et le constat d’une mutation des comportements et des attentes touristiques.

    Ainsi, davantage d’activités et de séjours touristiques sont effectués à proximité, il y a un plus grand attrait de la nature et du plein air, un besoin d’authenticité, de nouvelles expériences, un usage croissant des outils digitaux… autant d’arguments qui mettent en lumière la nécessaire professionnalisation du secteur, relative à toute une série d’aspects : commercialisation, personnalisation de l’offre, utilisation des réalités virtuelle et augmentée, prise en compte des nouveaux modes de mobilité (vélotourisme, déplacements à pied, itinérance), durabilité, importance du bien-être et de la réassurance (notamment sanitaire), inclusion du rôle des habitants dans la stratégie de développement touristique pour répondre à l’attente des touristes de vivre comme un local, résilience, développement du « bleisure » (business + leisure), …

    Face à ces enjeux, il apparaît plus que jamais nécessaire de travailler sur le long terme et de fidéliser la (nouvelle) clientèle de notre destination. Pour y parvenir, les recommandations des deux études menées en 2020-2021 ont été intégrées au Plan de relance.

    Les objectifs prioritaires identifiés sont d’augmenter le panier moyen des touristes et donc les retombées économiques, d’allonger les séjours, d’accroître l’attractivité de notre destination auprès des touristes allemands et français, de faire monter en gamme la clientèle néerlandaise et de développer le MICE.

    Pour y parvenir, la mise en œuvre de la transition digitale du secteur du tourisme est bien sûr fondamentale et prioritaire : base de données unique, déploiement de l’Outil régional de Commercialisation (ORC), identification/gestion des flux de visiteurs dans les espaces naturels, la dématérialisation via une webapp. du Pass VISITWallonia.be pour en faire un outil de fidélisation de la clientèle, sont autant de projets portés par le PRW et le plan européen.

    Le renforcement de la marque VISITWallonia.be et de sa visibilité via les campagnes de promotion de WBT, le renforcement des partenariats WBT-WBI pour une meilleure visibilité et attractivité de la Wallonie à l’internationale, sur des destinations moins proches, font également l’objet de fiches.

    Enfin, l’offre va être étoffée, avec notamment la valorisation de deux parcs nationaux, des grands sites naturels, de biens à haute valeur patrimoniale avec infrastructures touristiques adaptées, le développement des infrastructures fluviales et fluvestres, le développement du maillage des aires de motorhomes, le repositionnement du site des lacs de l’Eau d’Heure, et l’aménagement et le balisage de sites VTT.