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La culture de céréales

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 562 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/04/2022
    • de LIRADELFO Julien
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Lors de l'interview de Céline Tellier à la matinale de LN 24 ce 1er avril, elle déclarait que Monsieur le Ministre travaillait avec le Gouvernement pour ramener une filière de céréales pour l'alimentation humaine et en particulier la production de pain. Elle expliquait qu'il finançait de tels projets dans le cadre de ses compétences en alimentation durable.

    Monsieur le Ministre peut-il m'expliquer précisément en quoi consiste le travail du Gouvernement à ce sujet ?

    Ses compétences en agriculture et/ou économie sont-elles également mobilisées dans ces projets ?

    Dans ses compétences, quels sont les projets qu'il finance ou a financés dans ce cadre?

    Quels budgets a-t-il octroyés à chacun de ces projets ?

    Pour chacun de ces projets, peut-il préciser de quelle céréale il est question et quel type d'agriculture est suivi ?

    A-t-il d'autres projets ou appels à projets en vue ?
  • Réponse du 09/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Un projet a effectivement été prévu dans le Plan de relance de la Wallonie : il s’agit du projet ValCerwal (fiche 204) dont les gestionnaires de projet sont le CRA-W, le CePICop (Centre Pilote Céréales et Oléo-Protéagineux) et la SOCoPro.

    Le projet ValCerWal a pour objectif une meilleure valorisation des céréales wallonnes (bio et conventionnelle), à savoir, faire davantage correspondre les attentes de l’industrie et des transformateurs en circuit-court avec des critères objectifs de qualité des céréales produites en Wallonie. Cette activité s’inscrit en complément de la fiche projet « Développement filière de la SoCoPro » incluant l’état des lieux des filières de transformation céréalière. Il s’agit ici des besoins du CRAW pour le développement de cette activité. Le projet ValCerWal se base également sur les actions concernant le CRA-W du plan stratégie des céréales alimentaires ainsi que celui des orges brassicoles de la SoCoPro.

    Le projet ValCerWal s’adresse aux filières céréalières en général et plus particulièrement aux filières froments, épeautres, blés durs et orges brassicoles. Au moyen de différentes approches, combinant innovations et retours directs et rapides vers les acteurs (agriculteurs, petits-moyens-grands transformateurs cherchant à s’approvisionner en produits locaux) afin de générer plus de valeur ajoutée. Ce projet a pour objectif principal d’accompagner et permettre à ces filières en plein développement de se (re)structurer.

    Le projet ValCerWal vise, dans une approche concertée et proactive pour les céréales produites et transformées en Wallonie, à :
    - objectiver des critères de qualité utiles pour une valorisation boulangère du froment et de l’épeautre, en pâtes du blé dur et brassicole de l’orge ;
    - innover dans le domaine du tri des céréales ;
    - limiter le risque sanitaire potentiel lié aux contaminants ;
    - limiter le risque technologique et sanitaire lié aux impuretés ;
    - fournir les informations et outils nécessaires aux filières afin d’opérer de manière efficiente à une plus-value des céréales.

    Le budget octroyé à ValCerWal est de 1 880 000 euros.
    Le Gouvernement wallon finance l’ASBL CéPiCOP qui, en collaboration avec la faculté de Gembloux Agro-Bio Tech, mène depuis plusieurs années des essais sur la fertilisation azotée du froment d’hiver. L’objectif de ces expérimentations est de déterminer une fumure de référence permettant d’atteindre un rendement optimal sur le plan économique et phytotechnique. Les résultats de ces essais sont publiés dans le Livre Blanc des Céréales.

    Les autres paramètres sur lesquels un travail est réalisé concernent la sélection de nouvelles variétés, l’évaluation variétale, les itinéraires culturaux et cela principalement par le Centre wallon de recherches agronomiques via sa dotation annuelle.

    Pour l’essai prévu dans la convention 2022-2023 du CéPiCOP, les variétés les moins performantes ou vieillissantes ont été remplacées par d’autres variétés panifiables de froments d’hiver. Cette sélection a été réalisée sur la base d’informations collectées auprès de différents moulins belges.

    Le CRA-W a entre autres la mission d’évaluer les céréales à paille soumises au catalogue belge (agriculture conventionnelle). Le laboratoire de technologie céréalière du CRA-W évalue l’aspect concernant l’utilisation technologique des grains de ces céréales dont l’aptitude du froment et épeautre à la panification. Il faudrait adapter les critères d’évaluation technologique d’aptitude à la panification pour attirer plus de candidats variétés panifiables au catalogue et leur permettre de compenser les points qu’elles perdent du fait de leur moindre rendement à l’hectare.

    Le laboratoire de technologie céréalière du CRA-W participe également au collectif du Livre blanc des céréales (bio et conventionnelle). Il réalise les analyses technologiques sur des échantillons issus de ce réseau d’essais post-inscription. Il fait part de ses évaluations d’aptitude technologique à la panification des variétés de froment et épeautre et d’aptitude à une utilisation brassicole de l’orge et y explore le blé dur.

    Je mentionnerai également qu’en 2017, le Collège des producteurs a réalisé un Plan stratégique pour le développement des filières céréalières et un pour l’orge de brasserie. Plusieurs actions de ces Plans stratégiques ont bien entendu été intégrées dans le projet ValCerWal.

    Le Collège des Producteurs a référencé les moulins artisanaux en Région wallonne qui exercent une activité professionnelle pour l’alimentation humaine. Après quelques années difficiles, le secteur artisanal connait un intérêt grandissant, on comptabilise désormais 38 moulins artisanaux dont 19 certifiés bio. Leur nombre a plus que doublé en 5 ans, en effet, lors de notre précédent recensement, nous en avions répertorié seulement 15. Par contre, leur capacité de production est en général limitée (inférieur à 250 t/an). Selon les estimations du Collège des producteurs, la filière artisanale wallonne représenterait un peu plus de 3 000 Tonnes de farine, soit une augmentation de 40 % en 5 ans.

    Il existe cependant peu de données disponibles pour les céréales à l’échelle de la Belgique (plus de bilans d’approvisionnement de statbel depuis 2013). Vu le petit nombre d’acteurs, le secteur céréalier est très concurrentiel, les données statistiques sont très sensibles et les fédérations ne publient pas nécessairement de statistiques officielles. De plus, les données disponibles ne distinguent pas les différents usages des céréales (l’alimentation humaine (food), l’alimentation animale (feed), l’énergie (Fuel) et les autres utilisations (Fiber)). Une meunerie peut à la fois travailler des farines à destination du food que du feed. D’autre part, il faut noter que la Belgique est un petit pays entouré de gros pays producteurs de céréales tels que la France ou l’Allemagne qui utilisent les infrastructures belges, notamment le port d’Anvers, pour exporter leurs produits dans le Monde entier.

    Enfin, le hall relais Cultivaé fait appel au laboratoire de technologie céréalière du CRA-W pour l’analyse technologique de ces céréales panifiables. Le CRA-W les accompagne dans leur stratégie de pré-récolte, d’allotement et d’évaluation d’aptitude technologique à la transformation de leurs grains (froment, épeautre, petit épeautre et orge brassicole). Cet accompagnement a permis à cette petite structure, malgré une moisson 2021 extrêmement compliquée pour obtenir des lots céréales panifiables de qualité, d’obtenir de tels lots malgré tout.