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La fièvre catarrhale.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 211 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 04/09/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Dans sa séance du 31 août 2006, le Gouvernement wallon examine - sur proposition de Monsieur le Ministre - les conséquences économiques et sanitaires de la fièvre catarrhale qui touche les exploitations agricoles et les abattoirs wallons et les mesures d'épidémio-surveillance et d'encadrement.

    Dans la note d'accompagnement, Monsieur le Ministre dit : « La maladie se rencontre dans la bande entre 35° de latitude sud et 40° de latitude nord, la zone de diffusion du vecteur (insectes de la famille des Culicoïdes). Cependant, ces dernières années, des cas de fièvre catarrhale du mouton ont été constatés dans plusieurs pays européens au nord de cette bande (Bulgarie, Grèce, Italie, Yougoslavie, Macédoine, Kosovo et France - Corse). Le virus de la fièvre catarrhale du mouton peut également être transmis via le sang et le sperme des animaux contaminés. La maladie n'est pas contagieuse ».

    Occupé par les conditions de production et de commercialisation agricole, Monsieur le Ministre propose - à juste titre - de restaurer au plus vite certains circuits de commercialisation d'animaux vivants pour ne pas pénaliser le secteur et essentiellement les producteurs.

    Il me semble qu'il importe aussi de se pencher quelques moments sur les origines de cette maladie ou plus exactement sur les conditions qui favorisent sa propagation. Selon certaines études publiées en Allemagne, les chercheurs avancent la thèse d'un parallélisme entre la propagation des virus (voir des insectes ou oiseaux porteurs des différents virus) et le réchauffement climatique provoquant un glissement vers le nord des zones plus chaudes. La fièvre catarrhale est ainsi identifiée comme fièvre d'origine africaine se propageant vers le nord de l'Europe.

    Si les thèses décrivent ce qui est à l'origine du problème, il ne suffira pas à long terme d'adopter des mesures réparatrices, mais il va falloir imaginer des mesures plus amples mettant un frein à la propagation de maladies nouvelles.

    Monsieur le Ministre a-t-il des informations plus précises quant aux thèses avancées par les scientifiques allemands ? Y a-t-il un lien de cause à effet entre la propagation de la fièvre catarrhale et le réchauffement climatique ?


  • Réponse du 26/09/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Dans le cas qui nous préoccupe cette année, on ne peut pas faire le lien entre l'apparition de la maladie et le réchauffement climatique de la planète. En effet, nous nous trouvons en présence d'une souche de virus qui se rencontre en Afrique du Sud et en Extrême Orient. Si l'apparition de la maladie était due à une remontée naturelle du vecteur vers le nord, nous serions confrontés aux souches méditerranéennes du virus.

    Il est presque certain que le virus a été importé avec son vecteur à la suite de transports dus aux activités de l'homme.

    Actuellement, une campagne de piégeage des culicoïdes est réalisée dans toute la zone infectée. A ce jour, que ce soit aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Belgique, les scientifiques ont trouvé peu de culicoïdes et aucune espèce étrangère aux espèces indigènes. Aucun virus de la fièvre catarrhale n'a été détecté non plus sur les insectes piégés.

    Si le changement des conditions climatiques peut exercer un rôle dans l'apparition de certains parasites, il faut bien reconnaître que la plupart des grandes catastrophes sanitaires sont dues à des mouvements et activités humaines : que ce soit le phylloxera importé dans les vignes ou les lapins introduits en Australie au XIXème siècle, pour prendre des exemples bien connus. C'est d'abord à ce niveau que nous devons prendre un maximum de précautions.