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Les orages toujours plus violents en Belgique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 493 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/04/2022
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    « Les orages en Belgique vont devenir de plus en plus violents et de plus en plus fréquents, à cause du réchauffement climatique », c'est l'introduction d'un article dans le journal La Capitale. L'article nous explique qu'avec le réchauffement climatique, le risque d'inondations va donc augmenter. « Surtout dans nos régions qui sont beaucoup plus sensibles que dans le Nord ».

    C'est donc inquiétant. Sommes-nous dépassés par la nature ? « Non, il y a des mesures à prendre pour se protéger des orages, mais cela a un prix et certaines recommandations sont actuellement peu suivies, car non obligatoires », répond Marc Van Diepenbeeck qui explique que la plantation d'arbres (la canopée ralentit la vitesse de la chute de la pluie et favorise la pénétration de l'eau dans le sol), la plantation de haies et de bandes de végétation sauvage entre les cultures permettraient déjà d'arrêter les coulées. « Les communes doivent aussi veiller à bien nettoyer les égouts, c'est essentiel », ajoute le climatologue.

    Que peut mettre en place Madame la Ministre pour préparer cette phase du réchauffement climatique ?

    Où en sommes-nous dans la plantation de haies ?

    Avons-nous suffisamment de bassins d'orage ? Devons-nous en construire d'autres ? Faut-il modifier les types de toitures ? Comment aider les citoyens à faire les aménagements nécessaires ?

    Où en sommes-nous dans le stop béton ? Comment éviter toute nouvelle bétonisation ?
  • Réponse du 31/05/2022
    • de TELLIER Céline
    « L’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée et le moment d’apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, et peut porter ces phénomènes à des niveaux sans précédent ». Cette phrase n’est pas neuve. Elle provient d’un rapport du GIEC de 2012 et elle a plus que jamais tout son sens en 2022 comme nous l’ont rappelé les terribles inondations de cet été.

    La Wallonie, comme l’ensemble des autres pays, sera bel et bien confrontée à l’augmentation des événements climatiques extrêmes.

    L’honorable membre l’a dit, la végétation, qu’il s’agisse d’arbres, de haies ou de bandes de végétation, joue un rôle essentiel dans la régulation des écoulements d’eau.

    Le programme « Yes We Plant ! », que j’ai lancé dès le début de la législature, a notamment pour ambition de lutter contre cette problématique, au moyen d’une plantation massive d’arbres et de haies en dehors des zones forestières. Les résultats sont encourageants puisque nous avons déjà atteint le million d’arbres plantés ou en passe de l’être. Des actions de plantation plus spécifiques sont également mises en œuvre, comme dans les zones de captage et en bordure de cours d’eau. Dans le cadre des mesures agroenvironnementales, les agriculteurs sont également encouragés à laisser des bandes de végétation en place.

    La création de bassins d’orage ou de zones d’immersion temporaire constitue également des solutions possibles pour gérer les risques d’inondations. Il est néanmoins important d’avoir une approche intégrée, en amont du problème jusqu’à l’évacuation des eaux. Certaines pratiques agricoles favorisent par exemple l’infiltration de l’eau plutôt que son ruissèlement, il importe de les encourager. Plusieurs projets du plan de relance et soutiens de la région contribuent à la promotion de ces pratiques.

    Il faut aussi rappeler que la Région dispose de divers outils permettant la gestion de ces risques comme la cellule GISER (Gestion Intégrée Sol – Érosion – Ruissellement), les PGRI (Plan de gestion des risques d’inondations).

    On peut également mentionner les appels à projets lancés conjointement avec le Ministre Henry pour développer les espaces verts dans les communes dans le but de s’adapter aux impacts des changements climatiques. Ces espaces verts permettront entre autres de déminéraliser des zones communales, d’améliorer la gestion de l’eau, de rendre accessibles de nouvelles zones de fraicheur pour les citoyens exposés aux fortes chaleurs ...

    Les inondations de juillet et plus récemment les questionnements relatifs à notre autonomie alimentaire dans le contexte de la guerre en Ukraine nous rappellent avec force la nécessité d’enrayer l’urbanisation de notre territoire. Comme il le sait, le « stop béton » est un dossier important de cette législature, et j’y serai particulièrement attentive.

    Plus spécifiquement, il faut rappeler l’adoption d’une circulaire ministérielle du 23 décembre 2021 relative à la constructibilité́ en zone inondable qui a pour effet de restreindre l’urbanisation dans les zones les plus à risques. Il est également nécessaire de veiller à une gestion adéquate des eaux pluviales en cas d’urbanisation. Au-delà des dispositions actuelles qui prévalent dans le cadre des permis, le projet 120 du Plan de relance intitulé « Mettre en œuvre des techniques de limitation de l'imperméabilisation des sols sur des quartiers pilotes urbains, rurbains ou ruraux » du Plan de relance de la Wallonie » vise spécifiquement à retenir les eaux et favoriser leur infiltration.

    Force est de constater que les effets des changements climatiques sont déjà bien présents et cela ne concerne pas uniquement la question des inondations. Il est donc important de mettre en place les mesures d’adaptation aux changements climatiques nécessaires.

    Il n’y a pas une solution unique pour faire face aux aléas climatiques, mais de nombreuses actions sont mises en place pour rendre notre territoire plus résilient.