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L’impact de la guerre en Ukraine sur l’agriculture wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 583 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/04/2022
    • de NEMES Samuel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Quels sont les impacts qu'attend Monsieur le Ministre de la guerre en Ukraine sur l'agriculture wallonne ?

    Et surtout, quelles solutions compte-t-il mettre en place ?

    La politique de la fourche à la fourchette semble remise en cause au niveau européen, quelle est sa position particulièrement sur ce point et sur le maintien des terres en jachère ?

    Enfin, sa collègue, la Ministre Céline Tellier, a cosigné ce 28 mars une carte blanche à ce sujet où on peut lire : « Pour les paysans qui font déjà face à de rudes conditions de production en raison du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité, de la concurrence de l'agro-industrie, cette guerre risque de les faire basculer dans l'extrême pauvreté. Appauvrir encore nos terres agricoles en réintroduisant des pratiques agricoles non durables, ne fera que réduire la productivité à long terme de l'agriculture européenne. Et c'est précisément la pire menace pour notre stabilité socioécologique actuelle et notre sécurité alimentaire, et certainement pour celles des générations futures. »

    Partage-t-il ces craintes et cette analyse ?

    Partage-t-il également sa conclusion : « Cette crise doit être, de ce point de vue, précisément le signal dont nous avons besoin pour accélérer la transition vers un système agricole résilient et durable. Même si des mesures d'urgence sont nécessaires, nous attendons donc de la Commission qu'elle soutienne et accélère le Green Deal, indispensable pour renforcer notre souveraineté alimentaire. » ?
  • Réponse du 17/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Le retour dramatique de la guerre sur le sol européen à la suite de l’agression de l’Ukraine par la Russie a créé une situation inédite, instable et périlleuse pour l’Union européenne, la Belgique et la Wallonie. De nombreux pays tiers sont également déstabilisés. En effet, la crise est systémique. Tous les secteurs sont touchés et l’agriculture n’est pas épargnée.

    Dans ce contexte exceptionnel, le secteur agricole wallon, dépendant des engrais et amendements, des importations d’alimentation pour le bétail, soumis à l’augmentation massive du prix de l’énergie et des matières premières doit être soutenu.

    En accord avec les conclusions du Sommet de Versailles des 10 et 11 mars derniers, mais aussi conformément aux engagements de la Déclaration de politique régionale en faveur de l’autonomie de l’agriculture wallonne, le Gouvernement wallon prendra les mesures temporaires nécessaires, complémentairement au cadre proposé par la Commission européenne, notamment dans sa communication du 23 mars relative à la sécurité alimentaire.

    Au-delà de ces mesures de soutien à court et moyen terme, la Commission ne remet à ce stade nullement en cause les objectifs du Pacte Vert et des différentes stratégies qui le composent (Loi climat, stratégie Biodiversité, stratégie Farm to fork). Elle explique que c’est la transition du secteur agricole vers plus de durabilité environnementale qui va permettre de diminuer sa dépendance aux importations, de développer son autonomie et d’atteindre la sécurité alimentaire et la résilience.

    Toujours selon l’objectif de la Commission, un système alimentaire durable doit garantir un approvisionnement suffisant et diversifié en denrées alimentaires sûres, nutritives, abordables et durables à toute personne en tout temps, notamment en temps de crise.

    Selon moi, l’Union européenne doit agir en tenant compte du nouveau contexte actuel ; que ce soit la hausse des prix de certaines matières premières, la hausse de l’inflation, et le risque de pénurie dans le monde. En ce qui me concerne, il me semble nécessaire d’équilibrer les objectifs des stratégies et de tenir compte de la situation actuelle dans l’implémentation des stratégies.

    Des impératifs de souveraineté alimentaire doivent être pris en compte. Il convient à la fois d'assumer notre rôle nourricier et nos objectifs en matière de production alors que la guerre en Ukraine pourrait provoquer une crise alimentaire à l'échelle mondiale. C'est une question de bon sens.

    Il est nécessaire et utile de prendre des mesures d’urgence, dont le détail doit encore être arbitré, pour soutenir tous les secteurs de l’économie et le pouvoir d’achat des Wallons.