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Les conséquences de l’augmentation des prix des marchandises sur les chantiers routiers wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 694 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/04/2022
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Wallonie fait face à une augmentation de 30 % des prix du bitume. Or, le bitume entre à hauteur de 30 % dans la composition de l'enrobé bitumineux, l'asphalte, qui compose nos routes. Par conséquent, l'asphalte coûte 30 % plus cher. Cette hausse tient compte de la matière première, mais aussi du transport et du coût de la pose. Le gaz naturel est utilisé pour produire de l'asphalte et obtenir sa température de pose. En outre, les granulats, la pierre concassée utilisée dans l'asphalte, ont augmenté de 12 %. Le prix est aussi plus élevé pour les marchandises métalliques, comme les avaloirs ou les glissières.

    À ces augmentations de prix, il faut ajouter un contexte de pénurie. À la suite de la guerre en Ukraine, Total et Shell ont décidé d'arrêter de s'approvisionner en Russie. Ils doivent trouver d'autres filières pour le pétrole brut. Shell a prévenu certains de ses clients dans le courant du mois de mars qu'elle ne les fournirait plus avant le 1er avril. Selon la Fédération wallonne des entrepreneurs des travaux de voirie, même si cela demeure, à ce stade, anecdotique, cette pénurie a déjà entraîné le report de chantiers.

    Chaque marché de travaux prévoit des formules de révision en cas de fortes hausses des matières premières. Dès lors, la SOFICO et le SPW devront s'acquitter d'un surcoût.

    Les services de Monsieur le Ministre ont-ils évalué les retards que le contexte de pénurie pourrait générer ?

    Il nous revient que les chantiers déjà signés devraient être assurés. Pour le reste, des incertitudes semblent planer.

    Aussi, est-il en mesure de clarifier la situation des chantiers planifiés, qu'il s'agisse de l'entretien habituel ou des chantiers à mener dans le cadre du Plan Infrastructures et Mobilité pour tous ?

    Les marchés 2022 qui n'ont pas encore été conclus pourront-ils tout de même être menés à bien en dépit de l'utilisation d'une partie des crédits pour pallier la hausse des prix des marchandises ?
  • Réponse du 20/05/2022
    • de HENRY Philippe
    Effectivement, les événements actuels impactent une fois de plus les marchés passés par les pouvoirs publics et nous devons tous constater que les prix de certains matériaux explosent.

    Pour l’instant, la plupart des entreprises adjudicatrices de travaux en cours ont utilisé, à juste titre, les procédures réglementaires en matière de marchés publics pour dénoncer la situation et se réserver le droit de faire état d'événements imprévisibles pour justifier ensuite les surcoûts de la réalisation des chantiers prévus.

    Néanmoins, à court terme, cette situation ne génère pas de report spécifique des chantiers du Plan Mobilité et Infrastructures Pour Tous, dans la mesure où la planification des projets a de toute façon été altérée par ailleurs par les différentes crises que nous connaissons, en particulier celle des inondations, et la disponibilité budgétaire annuelle n’est donc pas mise en difficulté.

    L’augmentation des tarifs des matières premières est, effectivement, une des conséquences de la situation géopolitique, mais nous sommes également en période de pleine relance économique où l’offre et la demande ne sont pas

    en adéquation. Un équilibrage prendra du temps et à ce jour, il n’est pas possible de chiffrer la situation exacte tant pour l'ensemble des marchés en cours que pour les investissements wallons à venir et qui sont prévus dans le cadre du Plan Mobilité et Infrastructures Pour Tous 2020-2026.

    Mais il est évident que cette augmentation de prix des matériaux aura un impact sur l’actualisation de la programmation du PIMPT qui sera prochainement présentée au Gouvernement. Je ne suis malheureusement pas en mesure d’être plus précis à ce stade.