/

Les défis en matière de logement pour les réfugiés ukrainiens

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 345 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/04/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La recherche de logements est prioritaire alors que quelque 80 000 Ukrainiens fuyant la guerre sont attendus en Wallonie dans les prochaines semaines.

    Le plus grand défi de cette crise sans précédent concerne le nombre de places d'accueil dites « pérennes » à trouver. Des capacités d'accueil hors du commun doivent être dégagées en un temps record. Il semble que 80 % des réfugiés ukrainiens seraient logés chez des particuliers.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations complémentaires ?

    Combien de places mises à disposition par les particuliers existe-t-il ?

    Quelle capacité cela représente-t-il par rapport la capacité globale ?

    Par qui ces logements sont-ils effectivement contrôlés ?

    Qu'en est-il de la mise en œuvre de la Charte de l'accueillant ?

    Combien de temps cet accueil d'urgence chez des particuliers peut-il être envisagé ?

    Sous quelle responsabilité les réfugiés ukrainiens, logeant chez des particuliers et inscrits à l'Office des Étrangers, sont-ils ?

    En cas de problème, vers qui doivent-ils se tourner ?
  • Réponse du 30/09/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Par cette question, on me donne l’occasion de faire le point sur la situation, évolutive, de l’accueil des ressortissants ukrainiens.

    Le 9 juin, le gouvernement a décidé d’activer la phase d’hébergement collectif afin de répondre au besoin de logement plus pérenne des réfugiés. Bien conscient des difficultés rencontrées par certains citoyens et certaines communes, il a prévu que les places dans ces hébergements soient prioritairement attribuées aux ressortissants ukrainiens dont l’hébergement de crise chez l’habitant se termine (et pour qui il n’existe pas d’autres solutions) ainsi qu’à ceux qui se présentent directement dans une commune et ne sont pas encore passés par l’Office des étrangers. À noter que selon une enquête récente menée par l’université des sciences appliquées Odisee, 83,5 % des familles d’accueil décrivent leur expérience avec les réfugiés ukrainiens comme « plutôt positive » ou « très positive ».

    Au 19 septembre, 975 places d’hébergement collectif ont été identifiées et 411 conventionnées ont pu ouvrir leurs portes. Les hébergements qui ont pu être activés avant l’arrivée du prestataire chargé de l’encadrement des réfugiés relogés devaient répondre à deux critères : disposer de personnel et ne pas demander de travaux d’aménagement. Les gouverneurs ont donc passé au crible le cadastre pour élaborer une liste des bâtiments remplissant ces conditions. Par ailleurs, un potentiel de 473 places supplémentaires est identifié, mais requiert encore des informations complémentaires pour éventuellement être versé dans l’offre d’hébergement collectif. L’arrivée du prestataire va permettre d’accélérer l’activation des hébergements collectifs.

    Parallèlement à l’activation des hébergements collectifs, le gouvernement wallon a mis en œuvre un autre volet de sa stratégie d’accueil, à savoir le déploiement de logements modulaires. Le 19 juillet, il a décidé qu’une aide de 12 455 000 euros serait octroyée aux communes, aux CPAS et à la SWL afin de leur permettre d’installer ce type d’habitations. Lors d’un recensement préalable, 30 communes avaient marqué leur intérêt et 64 terrains avaient été proposés, pour une installation possible de 229 logements. Ces logements sont certes modulaires, mais la formule choisie par le gouvernement doit permettre leur pérennisation au-delà de la période de gestion du relogement des réfugiés ukrainiens, dans le cadre de la politique régionale du logement, en les utilisant comme logement de transit, d’insertion ou pour des opérations du type « Housing First ».

    D’autres pistes sont sur la table et nous travaillons à les concrétiser au plus vite.

    En conclusion, en mettant en œuvre une stratégie basée sur plusieurs axes, le gouvernement déploie des solutions adéquates et variées afin de répondre au besoin d’accueil des personnes fuyant la guerre qui se poursuit à nos portes.