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L’impact de la guerre en Ukraine sur la biodiversité wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 514 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/04/2022
    • de NEMES Samuel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Quels sont les impacts que Madame la Ministre attend de la guerre en Ukraine sur la biodiversité wallonne ?

    Et surtout, quelles solutions compte-t-elle mettre en place ?

    Ce 28 mars, elle a cosigné une carte blanche à ce sujet où l'on peut lire : « Pour les paysans qui font déjà face à de rudes conditions de production en raison du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité, de la concurrence de l'agro-industrie, cette guerre risque de les faire basculer dans l'extrême pauvreté. Appauvrir encore nos terres agricoles en réintroduisant des pratiques agricoles non durables, ne fera que réduire la productivité à long terme de l'agriculture européenne. Et c'est précisément la pire menace pour notre stabilité socioécologique actuelle et notre sécurité alimentaire, et certainement pour celles des générations futures. »

    Et elle conclut : « Cette crise doit être, de ce point de vue, précisément le signal dont nous avons besoin pour accélérer la transition vers un système agricole résilient et durable. Même si des mesures d'urgence sont nécessaires, nous attendons donc de la Commission qu'elle soutienne et accélère le Green Deal, indispensable pour renforcer notre souveraineté alimentaire. »

    Quelles conséquences en tire-t-elle pour la politique agricole wallonne ?

    Le Gouvernement wallon va-t-il se positionner sur ces enjeux européens et comment ?
  • Réponse du 16/06/2022
    • de TELLIER Céline
    Le retour de la guerre sur le sol européen a créé une situation inédite, instable et périlleuse pour l’Union européenne, la Belgique et la Wallonie. De nombreux pays tiers sont également déstabilisés. En effet, la crise est systémique. Tous les secteurs sont touchés, le pouvoir d’achat des ménages également.

    Dans ce contexte exceptionnel, le secteur agricole wallon, dépendant des engrais et amendements, des importations d’alimentation pour le bétail, soumis à l’augmentation massive du prix de l’énergie et des matières premières doit être soutenu.

    En accord avec les conclusions du Sommet de Versailles des 10 et 11 mars derniers, mais aussi conformément aux engagements de la Déclaration de politique régionale en faveur de l’autonomie de l’agriculture wallonne, le Gouvernement wallon prendra toutes les mesures temporaires nécessaires, complémentairement au cadre proposé par la Commission européenne, notamment dans sa communication du 23 mars relative à la sécurité alimentaire.

    Au-delà de ces mesures de soutien à court et moyen terme, la Commission ne remet nullement en cause les objectifs du Pacte Vert et des différentes stratégies qui le composent (Loi climat, stratégie Biodiversité, stratégie « Farm to fork »). Elle explique au contraire que c’est la transition du secteur agricole vers plus de durabilité environnementale qui va permettre de diminuer sa dépendance aux importations, de développer son autonomie et d’atteindre la sécurité alimentaire et la résilience.

    Je partage cette approche équilibrée. Il est nécessaire et utile de prendre des mesures d’urgence, dont le détail doit encore être arbitré, pour soutenir tous les secteurs de l’économie et le pouvoir d’achat des Wallons. Mais cela ne peut se faire en dégradant notre environnement, obérant ainsi l’agriculture de demain. Il est impératif de garder le cap de la transition verte, seule à même de garantir sur le temps long la sécurité alimentaire et l’indépendance de l’Union européenne. La Wallonie maintient donc son niveau d’ambition en matière de conservation et de restauration de la biodiversité.