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L'adoption du dernier volet du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 698 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/04/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le 3 avril dernier, avec 48 heures de retard, le GIEC adoptait le dernier volet de la sixième évaluation du GIEC.

    Nous ne sommes manifestement pas sur la bonne voie pour limiter le changement climatique à 1,5 °C, mais nous avons encore les moyens de corriger le tir. Pour ce faire, des décisions radicales doivent être prises à très brève échéance.
    Le GIEC appelle clairement à une sortie des énergies fossiles et consacre, pour la première fois, tout un chapitre à la maîtrise de la demande : la sobriété.

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il ce dernier rapport ?

    Quelles conclusions et conséquences en tire-t-il pour le territoire wallon ?

    Quelles mesures concrètes a-t-il décidé de prendre, à brève échéance, pour concrétiser l'ambition en Wallonie ?

    Quels sont les moyens budgétaires et politiques disponibles pour y parvenir et quelle est la ligne du temps ?

    La sortie des combustibles fossiles ne lui semble-t-elle pas contradictoire avec l'autorisation wallonne de poursuivre la production de centrales au gaz sur son territoire ?

    Convient-il de revoir la mesure ou de compenser davantage ? Comment ?

    Une intervention du Fédéral est-elle sollicitée à cet égard ? Laquelle ?
  • Réponse du 08/06/2022
    • de HENRY Philippe
    Je remercie l’honorable membre pour sa question qui souligne notre préoccupation commune et l’urgence de parvenir à une sobriété énergétique, tant pour limiter les impacts des changements climatiques que dans un contexte géostratégique. Il évoque dans ses questions le nouveau rapport du GIEC, et, in fine, les corolaires sur le contenu du nouveau Plan Air Climat Énergie (PACE) qui formalisera l’engagement wallon de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de -55 % en 2030.

    Après la sortie du premier volume, le 9 août 2021, sur les aspects scientifiques, et le deuxième volume, le 28 février 2022 sur les impacts et l’adaptation, de son 6e rapport d’évaluation sur le changement climatique, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié, le 4 avril 2022, le troisième volume. Il s’agit de la contribution du groupe de travail III, consacrée à l’atténuation du changement climatique, c’est-à-dire les solutions envisageables : les options politiques et les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), et les coûts socio-économiques de ces options. La contribution du GIEC sur le 6e rapport d’évaluation, à savoir la synthèse globale pour les décideurs politiques, est attendue pour le 4 octobre 2022. Cela nourrira notamment les décisions qui devront être prises lors de la prochaine COP Climat en Egypte, en novembre 2022.

    Mais au-delà de son apport dans les négociations mondiales, les rapports du GIEC, et cette récente contribution en particulier, sont source d’inspiration pour mettre en œuvre des solutions à l’échelle de notre territoire. Il est répertorié une multitude de politiques et mesures à prendre, assorties des moyens pour les financer. Plus que jamais, nous avons encore 3 ans, selon ce rapport, pour infléchir la courbe mondiale des émissions de GES.

    La Wallonie, forte de sa DPR, s’est déjà engagée à y contribuer significativement, avec son engagement de -55 % en 2030, anticipant ainsi les objectifs récemment décidés à l’échelle européenne. Le GIEC met aussi en avant que tous les secteurs de nos sociétés doivent contribuer à l’atténuation. Dans le cadre de mes compétences, à savoir l’énergie et la mobilité, j’ai bien demandé une analyse de ce dernier rapport du GIEC à mon administration qui fera les liens dans le PACE. Je ne doute pas que mes collègues en charge des autres matières fonctionnelles se saisiront du contenu du rapport du GIEC pour être aussi porteurs de propositions.

    Nous sommes en pleine co-construction du nouveau PACE. L’ensemble des éléments évoqués dans cette réponse, les rapports du GIEC, mais aussi ceux de l’AIE, de la Coalition climat et bien évidemment du panel citoyen seront prises en compte dans ce contexte. Mais, comme je l’ai déjà évoqué devant cette Commission, le PACE est en co-construction avec aussi l’ensemble des acteurs. Nous devons également prendre en compte les acquis du plan de relance de la Wallonie et les nouvelles dispositions européennes, dont le très récent plan REPOWER-EU. Vu le caractère extrêmement transversal des mesures, une volonté politique commune et forte de l’ensemble des partenaires sera indispensable pour respecter les engagements climatiques de la Wallonie.

    Je ne vais pas plus m’étendre sur ce processus, car la prochaine étape sera maintenant la tenue d’intercabinets avec mes partenaires du Gouvernement pour effectuer les premiers arbitrages. À ce titre, je confirme que le PACE sera soumis au Gouvernement wallon en juin prochain.