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L'accélération des ambitions climatiques

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 699 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/04/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Il semble que la Belgique soit dans l'impossibilité de rejoindre la coalition des 11 pays européens les plus volontaires pour accélérer la transition climatique, car Zuhal Demir, la Ministre flamande de l'Énergie et de l'Environnement, s'y opposerait.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les faits et le blocage ?

    Quand les rencontres et les négociations entre parties sont-elles intervenues pour tenter d'accorder les violons ?

    Une rencontre entre ministres a-t-elle été programmée ? Quand ?

    Quels sont les éléments de blocage avancés par la Flandre et quelles propositions de solutions furent mises sur la table ? 

    Quelles conclusions tire-t-il de ce nouveau lamentable blocage belgo-belge ?

    La Wallonie va-t-elle devoir limiter ses ambitions ou se calquera-t-elle sur la dynamique des pays les plus ambitieux ?

    Comment se traduira politiquement et concrètement ce positionnement ?
  • Réponse du 09/06/2022
    • de HENRY Philippe
    En effet, début avril, sous l’impulsion du Danemark, 11 États membres se sont associés à une déclaration en faveur d’une action climatique plus rapide et plus approfondie, afin que l’Union européenne devienne dès que possible indépendante des combustibles fossiles en provenance de la Russie. Les signataires sont d’avis que les négociations sur le paquet « Fit for 55 » doivent être accélérées sans diluer le contenu initial proposé par la Commission européenne. Le texte n'a malheureusement pas pu être signé par la Belgique en raison d’une opposition de la Région flamande.

    Je trouve évidemment très regrettable que la Belgique n'ait pas pu s'associer à cette déclaration qui porte un message essentiel sur l'importance de la transition verte, notamment au regard de la nécessité de notre indépendance énergétique. Un message que le Gouvernement wallon appuie pleinement.

    Au moment de la consultation intrabelge menée par les Affaires étrangères, Direction de la coordination européenne (DGE), le Gouvernement flamand n'a pas partagé avec les autres entités les raisons pour lesquelles elle s’opposait à cette déclaration. Sous la pression sans doute, la ministre flamande de l'Environnement a par la suite publié un post sur son compte Facebook pour tenter de justifier ce refus flamand.

    Cependant, les raisons qui y sont invoquées ne me semblent pas justifiées au regard du contenu réel de la déclaration. Elle mentionne par exemple qu’elle n'était pas d'accord avec le fait que toutes les mesures du paquet « Fit for 55 » devraient être accélérées, alors que la déclaration dit seulement que les négociations devraient s'accélérer, donc pas forcément leur mise en œuvre.

    Les vraies raisons de ce refus sont à chercher ailleurs et sont malheureusement récurrentes : la Région flamande ne soutient pas formellement l’objectif européen des -55 % à l’horizon 2030.

    De plus, elle ne s’est pas engagée pour la neutralité climatique de la Flandre en 2050. Ne considérer que les efforts solidaires en matière de lutte contre le changement climatique ne sont que contraintes est une erreur stratégique. Outre les co-bénéfices de la transition, c’est aussi une réponse essentielle pour sa propre population, afin de lui permettre de mieux résister à la crise des prix de l’énergie notamment.

    Soyez assuré que la Région wallonne assumera elle sans faux-fuyants l’ensemble de ses responsabilités et de ses engagements en la matière.