Les "living labs" en matière d’énergie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 700 (2021-2022) 1
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Question écrite du 25/04/2022
- de DOUETTE Manu
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Le projet de recherche devait être accompagné du projet de création du laboratoire vivant qui servirait à éprouver les résultats du développement expérimental et qui serait l'objet de l'accompagnement scientifique.
À l'échéance du 30 septembre 2020, 13 propositions de projets ont été déposées, pour un coût éligible de 14 219 316,16 euros et un budget public requis de 10 322 495,17 euros.
Parmi les thématiques proposées, 10 projets concernent les communautés d'énergie, 2 la rénovation collective et 2 la mobilité électrique partagée. Un projet concerne 2 thématiques.
Le budget disponible pour l'engagement était de 2 985 000 euros. Chaque projet a été évalué par 3 agents du SPW Énergie. Le 22 octobre 2020, le jury d'évaluation et de sélection des propositions de projets s'est réuni.
2 propositions de projets ont été retenues pour 995 156,60 euros et 988 447,55 euros.
Elles s'inscrivent toutes deux dans la thématique « communautés d'énergie renouvelable ou citoyennes ».
Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le développement de ces deux projets ?
Les autres projets n'ont pas été retenus parce qu'ils n'étaient pas suffisamment aboutis, malgré les bonnes idées qu'ils tentaient de mettre en place. Cet appel était d'une conception résolument neuve. Par ailleurs, le calendrier était fort serré. Un prochain appel donnera aux proposants l'occasion de préparer des projets plus complets et permettant de meilleurs résultats au service de la transition énergétique.
Un prochain appel à projets est-il envisagé ?
Si oui, dans quel délai ?
Dans quelles conditions ?
Quel est le montant disponible de l'enveloppe budgétaire ?
Réponse du 25/05/2022
- de HENRY Philippe
L’objectif général du projet de recherche AMORCE vise à baliser et à faciliter l’implémentation de nouvelles Communautés d’Énergie (CE), en développant des outils et éléments réplicables permettant de mettre en œuvre ces CE.
En outre, le projet vise également à quantifier le potentiel des CE par segment d’application lors des premiers 18 mois de recherche, en critiquant la pertinence et le bénéfice pour la collectivité de ces différentes typologies dans une approche multicritère (environnement, impact réseau, besoins en stockage, utilisateurs).
Les simulations ont déjà montré que les Communautés d’énergie renouvelable (CER) avec moyens de flexibilité apportent plusieurs bénéfices techniques (augmentation de l’autoconsommation et de l’autosuffisance collective, diminution de l’amplitude des pics de puissance prélevée et injectée au niveau de la communauté…).
Divers modèles tarifaires ont été analysés et les différents modèles de tarification et de partage d’énergie figurent dans une note publiée sur B-Wallonia.
Des contacts ont également été pris avec certains acteurs impliqués dans la problématique des CER en Belgique et en Europe (à Bruxelles, en Flandres, à Grenoble et au Luxembourg).
Le but est de comprendre le fonctionnement des modèles tarifaires appliqués dans d’autres pays/régions européens (dont la régulation peut différer de celles de la Wallonie) et recueillir des expériences afin d’observer dans quelle mesure cela pourrait être bénéfique au modèle wallon (réplicabilité, adaptation, etc.).
Les aspects sociologiques semblent, par contre, les plus délicats.
L’étude du premier Living Lab a permis également de mettre en évidence plusieurs barrières qu’il reste très intéressant d’étudier d’un point de vue sociologique, notamment concernant les réticences qu’ils peuvent créer auprès des copropriétaires privés.
Le projet SOCCER va s’appuyer sur trois laboratoires vivants (à Verviers, à Ans et à Chapelle-lez-Herlaimont) et les aspects sociologiques, techniques et économiques pour élaborer un guide de bonnes pratiques citoyennes et identifier les facteurs clés de succès à l’attention des parties prenantes (pouvoirs publics, citoyens, entreprises, secteur associatif et non marchand) pour mettre en place des CER et de la mobilité partagée inclusives.
1/ Living Lab à Verviers :
Il sera composé de 4 maisons, avec 24 habitants au total. En janvier 2022, il fallait encore installer les compteurs communicants et obtenir l’autorisation des occupants. Il faut encore préciser les aspects du RGPD et l’utilisation des données de la CER.
Les habitants, s’ils étaient plutôt méfiants dans un premier temps, sont bien sûr intéressés si la facture diminue, puisque les PV sont payés par Ores.
2/Partage d’énergie à Ans :
L’idée est un partage d’énergie entre le bâtiment administratif et les logements sociaux (95 % de logements sociaux) qui sont à côté. À Ans, la CE bâtiment public + logements sera alimentée par des PV installés uniquement sur le toit du bâtiment public, tandis que la consommation sera répartie.
3/La troisième Communauté d’Énergie sera à Chapelle-lez-Herlaimont. L’idée est de la concevoir (puis l’installer) avec les citoyens et à partir des idées et des désirs des citoyens, en s’aidant des acquis des deux autres CE. Cela sera fait à l’aide des résultats obtenus avec les deux autres CE.
4/ Mobilité partagée :
Le volet de mobilité partagée va être analysé. Ce ne seraient plus les voitures des particuliers qui augmenteraient l’autoconsommation, mais les voitures de mobilité partagée. Les premiers contacts avec les acteurs de mobilité partagée semblent montrer un manque d’intérêt pour installer ce système dans cette Région. Les acteurs du projet poursuivent leurs investigations.
5/ Inclusion économique des citoyens dans les Communautés :
Ce volet, comme signalé, reste le plus problématique et nécessite une meilleure attention afin que les projets soient des succès.
En conclusion, le but final de SOCCER de publication d’un guide des bonnes pratiques citoyennes pour la mise en place des CER et de la mobilité partagée a déjà été atteint et est déjà publié :
https://macer.clustertweed.be/faq
À ce stade, l’opérationnalisation de la fiche sur les CER prévue dans le PRW est en cours. Un appel devrait être lancé fin d’année et se distinguerait de l’appel Living Lab en ceci qu’il ne s’agira plus de recherche, mais bien de déploiement.