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Le gel des loyers dans les zones sinistrées suite aux inondations de juillet 2021

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 354 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 26/04/2022
    • de BEUGNIES John
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Depuis les inondations qui ont frappé très durement certaines régions de Wallonie, les personnes sinistrées peinent à retrouver un logement décent à prix abordable. En effet, selon elles, les loyers ont considérablement augmenté dans les zones où elles habitaient.

    C'est un phénomène qui n'est pas nouveau. On a pu le constater par exemple après l'ouragan Katrina aux USA qui a déplacé toute une population plus précarisée de là où elle habitait avant.

    Les sinistrés wallons demandent donc que les loyers soient temporairement gelés dans les zones les plus durement touchées comme dans la région de Verviers afin que le logement reste accessible à tous et qu'il ne soit pas obligé de quitter leur commune.

    Pourquoi ne pas mettre en place ce blocage temporaire des loyers sur les zones les plus sinistrées par les inondations afin d'empêcher la hausse des prix et permettre aux sinistrés de retrouver des logements accessibles ?
  • Réponse du 27/04/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Comme Ministre du Logement, je suis extrêmement attentif aux différents indicateurs du marché immobilier, qui me permettent de dresser un état constamment actualisé du parc locatif wallon.

    Il semble ainsi que le niveau moyen des loyers sur l’ensemble de la province de Liège — principal territoire touché par les inondations — n’a pas connu de hausses subites en 2021. Selon l’Observatoire des loyers du Centre d’études en habitat durable, la hausse des loyers du secteur privé en 2021 y est de 0,4 %, soit inférieure à la hausse régionale des loyers, qui est de 2,1 %. En 2021, le loyer moyen dans la Province de Liège était de 616 euros, contre 653 euros pour la Wallonie. Le postulat d’une inflation des loyers en zone sinistrée n’est donc pas corroboré à ce stade. Je resterai néanmoins attentif aux indicateurs de loyers, car les statistiques ne traduisent pas toujours entièrement la réalité du terrain.

    Mon action a visé à mettre des logements à la disposition des sinistrés via la mobilisation de logements publics, la commande de modulaires, la prise en location de logements par les AIS avec d’importantes subventions, la reconversion de casernes et, bien sûr, la réparation rapide des logements endommagés. Tout cela précisément afin de ne pas créer de pénurie grave de logements. Ce choc de production rapide de logements répond, en effet, plus vite aux besoins immédiats des ménages sinistrés et évite la tension sur le marché locatif. C’est l’action la plus efficace pour éviter un renchérissement des logements dans la région.

    Notre choix politique a donc été de privilégier les aides directes, immédiates, pour les ménages sinistrés. Ainsi, l’aide au déménagement et au loyer a été étendue aux ménages sinistrés de catégories 2 et 3, afin de couvrir l’éventuel différentiel avec le loyer imposé par la solution de relogement. Par ailleurs, certains CPAS aidés ont ainsi pu prendre en charge le remboursement de loyers pour les ménages sinistrés. Nous avons préféré agir sans retard… et avec une efficacité qui s’est manifestée concrètement face à l’ampleur des besoins.

    J’ajoute pour terminer que cet esprit d’aide directe se retrouvera aussi dans l’allocation loyer que je présenterai prochainement.