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Les chiffres clés de l'agriculture wallonne pour 2020

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 601 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/04/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À la lecture des chiffres clés de l'agriculture wallonne pour l'année 2020, on constate que malgré une légère diminution par rapport aux données 2016, les exploitations agricoles wallonnes semblent être stables. De même, la superficie agricole utilisée (SAU) demeure à 44 % du territoire wallon.

    Un point positif de ces nouvelles données est le constat que la rentabilité des exploitations a augmenté en 2020.

    Néanmoins, il conviendra sans doute de tempérer cette bonne nouvelle lorsque nous aurons accès aux chiffres de 2021 et 2022, avec l'effet Covid et le boom de la consommation locale lors des premières périodes de confinement. Beaucoup de producteurs ont réalisé des investissements conséquents pour développer cette filière circuit court, mais nous avons observé un glissement de retour vers les anciennes habitudes des consommateurs.

    Ces nouveaux chiffres semblent montrer une stabilité du secteur agricole wallon, mais ils concernent l'année 2020. Il sera urgent de pouvoir disposer de chiffres actualisés pour 2021, année de retour graduel à la « normale », mais aussi de disposer d'estimations et de retours du secteur agricole fréquents pour 2022 en raison de la guerre et de toutes ses conséquences sur l'agriculture européenne, dont nous avons déjà débattu lors de la dernière commission.

    Les contacts fréquents de Monsieur le Ministre avec le monde agricole wallon lui permettent-ils d'opérer une analyse plus fine de ces chiffres à la lumière des premières données pour l'année 2021 et des réalités du terrain sur ce début 2022 ?

    Quelle position défend-il au regard des discussions sur de constantes adaptations de la politique agricole commune, et peut-il concilier les appels à plus de souveraineté alimentaire avec les signaux d'alarme sur les conditions de vie de nos agriculteurs et les investissements colossaux qu'ils doivent réaliser ?
  • Réponse du 23/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Ces 10 dernières années, nous constatons une certaine stabilité au niveau du nombre d’exploitations et de la superficie agricole utile, et ce malgré les différentes crises rencontrées par le secteur agricole. L’année 2021 ne fait pas exception ! Pour 2022, les déclarations de superficie viennent à peine de se clôturer, il est donc prématuré de faire des estimations sur l’évolution de ces paramètres.

    Cependant, il faut garder à l’esprit que l’évolution des exploitations est un processus qui s’observe sur la durée. Les exploitations ont un cycle annuel qui ne correspond pas à une année civile. Les semis des céréales d’hiver ont été réalisés en automne 2021 et ne porteront leur fruit que d’ici quelques mois, les fécondations et les mises bas des vaches élevées en Wallonie s’étalent sur plusieurs mois. Il est donc trop tôt pour voir l’effet de la guerre en Ukraine pour les structures de l’ensemble des exploitations. La saison agricole ne fait que commencer, les conséquences ne sont donc pas ou peu visibles. Nous pouvons cependant affirmer que le revenu des agriculteurs en sera certainement impacté au vu de la hausse des prix des intrants ou les difficultés rencontrées sur les marchés sans pouvoir à ce jour les quantifier avec exactitude.

    Une fois encore, l’ensemble du secteur va devoir faire preuve de résilience et d’adaptation, mais ce sont surtout les exploitations granivores qui pourraient en être le plus touchées à court et moyen termes. La flambée du prix des matières premières pour l’alimentation animale et les risques de pénurie constituent les facteurs les plus préoccupants pour le secteur avicole en particulier. La guerre en Ukraine a aggravé une situation qui était déjà délicate avant le mois de février. De plus, en agriculture biologique, les composants alimentaires riches en protéines comme le tournesol et le soja se raréfient. Ce sont surtout les « concentrés à haute teneur en protéines » en provenance d'Ukraine, comme les tourteaux de soja, qui font défaut.

    Si la question de la souveraineté alimentaire est une question cruciale, elle ne peut se débattre qu’au niveau européen. L’Union européenne a d’ailleurs déjà pris des mesures en ce sens en vue de soutenir les secteurs fortement touchés par la crise actuelle. La Wallonie étudie depuis plusieurs semaines la mise en œuvre de ces mesures.