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L'avenir des élevages intensifs en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 603 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/04/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Jamais, ces dernières années, nos concitoyens consommateurs n'ont été aussi exigeants sur la qualité de la nourriture, son origine, ses conditions de production ou d'élevage.

    Nos voisins du Nord l'ont bien compris puisqu'aujourd'hui, la Flandre affiche de nouvelles ambitions pour une agriculture largement plus durable.

    Aussi, avec 3,6 milliards d'euros libérés, la Flandre est enfin parvenue à un accord pour mettre fin aux élevages intensifs qui polluent son territoire. L'essentiel de ce montant ira à l'indemnisation des entreprises contraintes à la fermeture.

    Un milliard sera toutefois affecté à la remise en état de zones naturelles. Les 40 plus grands pollueurs, considérés comme des entreprises rouges, devront fermer dès 2025.

    Afin d'accélérer le processus, l'indemnisation promise sera majorée de 10 % pour un arrêt des activités en 2024 et de 20 % si la cessation d'activité intervient en 2023. Un procédé analogue sera mis en place pour les entreprises « orange foncé », au nombre de 120. Le nombre de porcs devra diminuer de 30 % à l'horizon 2030 pour être ramené à quatre millions d'unités. Dans les élevages porcins ou de volailles dans lesquels il n'existe actuellement pas d'installation de lavage d'air, les émissions d'ammoniac devront baisser de 60 %.

    Quelle est aujourd'hui la situation des élevages intensifs en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il s’opposer à l'installation de nouveaux élevages de ce type ? Compte-t-il encourager certains éleveurs industriels wallons à revoir leurs modes de production ? Si oui, comment ?

    Comment compte-t-il favoriser le maintien et l'émergence d'exploitations authentiquement familiales ?

    Plus globalement, quels sont ses choix prioritaires en matière d'élevage pour assurer tant la confiance des consommateurs que la rentabilité des éleveurs ?
  • Réponse du 20/05/2022
    • de BORSUS Willy
    L’initiative du Gouvernement flamand a retenu mon attention, mais l’intensification de l’élevage en Flandre est beaucoup plus importante qu’en Wallonie. En effet, la Flandre représente 94 % de la production porcine belge, évaluée à un peu plus de 6 millions de têtes. Au niveau des volailles, la Flandre héberge aussi 84 % du cheptel belge.

    La Wallonie n’envisage pas le type d’initiative que celle que vient de prendre la Flandre. Elle a fait le choix de mettre en général en avant un mode de production de type plus familial, conventionnel, bio, ou orienté vers la qualité différenciée.

    En effet, la taille de nos élevages est loin de celle que l’on peut observer au Nord du pays. 60 % des élevages wallons porcins comprennent moins de 1 000 porcs, avec un cheptel moyen de 950 têtes, c’est-à-dire deux fois moins que dans les élevages flamands. En volailles, la Wallonie, avec 25 300 poulets de chair et 12 000 poules pondeuses par exploitation en 2020, dispose pour ces deux productions d’un cheptel moyen 2,5 et 3,2 fois moins important que la Flandre.

    Le Programme de Gestion durable de l’Azote en agriculture (PGDA) constitue d’ores et déjà un levier qui pousse nos exploitations à diminuer leur empreinte écologique. En effet, il contient les mesures obligatoires pour les fermiers wallons, tant pour le stockage des engrais de ferme que pour leur épandage.

    Aujourd’hui, les répercussions de la guerre en Ukraine sur ces deux secteurs sont au cœur de mes préoccupations. La flambée du prix des matières premières pour l’alimentation animale et les risques de pénurie constituent les facteurs les plus préoccupants. Cette guerre a aggravé une situation qui était déjà délicate avant le mois de février 2022. Des mesures sont étudiées en concertation avec mon Administration pour soutenir ces élevages.

    Par ailleurs, les aides à l’investissement, mesure du deuxième pilier de la PAC, sont octroyées aux élevages dont les dimensions relèvent des classes 2 ou 3, que l’on pourrait qualifier de non-intensif. Les élevages biologiques ou suivant un cahier des charges de qualité différenciés sont favorisés au niveau de la sélection des dossiers.