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Les initiatives du Gouvernement pour valoriser le bois wallon comme source énergétique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 706 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/04/2022
    • de ANTOINE André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Alors que le nucléaire, le gaz et même les éoliennes opposent Monsieur le Ministre à différents niveaux de pouvoir, à ses alliés libéraux, les prix de l'énergie explosent et placent nombre de nos concitoyens dans des situations de précarité ou de réelles difficultés économiques pour leur famille.

    L'inflation de l'énergie en mars dernier s'explique largement par une croissance des prix du gaz et de l'électricité de près de 57,22 % face à une croissance de l'indice des prix à la consommation de 6,2 % pour l'année 2022 selon le bureau du plan.

    La courbe des salaires n'épouse donc pas l'explosion du cout de la vie. Il avait évoqué sans succès l'octroi d'un chèque wallon énergie qui, malheureusement, ne verra jamais le jour.

    Reste alors dans les initiatives ministérielles qu’il pourrait prendre comme Ministre de l'Énergie, celle de promouvoir et de valoriser le bois wallon ou plus exactement ses résidus comme bois de chauffage, et plus particulièrement comme pellets.

    Reconnaissons que la chaudière à pellets est un système de chauffage extrêmement avantageux et écologique pour les ménages wallons.

    Les tensions internationales sur le marché mondial du bois et les difficultés d'approvisionnement expliquent pour large partie la hausse de 40 euros supplémentaires la tonne de pellets. L'opportunité pour nous, Wallons, d'encourager le circuit court endogène de pellets, notamment en mobilisant tous les acteurs de la filière bois.

    Pour assurer notre autosuffisance d'approvisionnement en pellets, quelles initiatives Monsieur le Ministre va-t-il développer ?

    Compte-t-il conclure des accords de branche avec la filière bois pour valoriser complètement les sous-produits du bois ?

    Par ailleurs, compte-t-il adopter une prime régionale chauffage-bois avec l'obligation d'utiliser des chaudières ou des poêles à haute performance énergétique ?
  • Réponse du 25/05/2022
    • de HENRY Philippe
    En 2019, la Wallonie consommait 509 000 tonnes de pellets dont 213 000 tonnes pour le chauffage du résidentiel et des entreprises ainsi que pour de la production d’énergie en cogénération selon le bilan énergétique de la Wallonie 2019. Le reste de la consommation, soit environ 296 000 tonnes, était importé de l’étranger et utilisé majoritairement à l’unité de cogénération des Awirs de Flémalle pour une raison d’exigences différentes des pellets par rapport à ceux produits en Belgique.

    Aujourd’hui, cette centrale est en phase de démantèlement et n’importe donc plus ces pellets. La Wallonie importe donc aujourd’hui une quantité de pellets relativement faible par rapport à sa consommation.

    Pour ce qui est de la capacité de production de pellets en Wallonie, elle avoisinerait les 650 000 tonnes selon le bilan énergétique de la Wallonie 2019. Nous pouvons donc estimer l’exportation de notre production à environ 440 000 tonnes par an.

    En 2020, la Wallonie produisait 740 000 tonnes de pellets destinés au chauffage domestique, dont 500 000 tonnes étaient exportées. Dans le même temps, la consommation domestique locale était de 540 000 tonnes, dont 260 000 tonnes étaient importées. En conclusion, si on augmente notre consommation intérieure de pellets, on peut le faire sans augmenter nos importations, simplement en "rapatriant" une exportation de la production locale.

    Plusieurs investissements de producteurs locaux qui vont augmenter leur capacité de production à un peu plus de 1 000 000 d'ici fin 2023-début 2024 sont en cours de réalisation.

    L'export important en Belgique s'explique pour deux raisons : d'une part, avec les ports d'Antwerpen et Ghent, la Belgique est une plaque tournante de l'import-export EU : certains pellets produits à l’étranger ne font que transiter par la Belgique (ce n'est pas du pellet produit en Belgique).

    D'autre part, les producteurs locaux, qui ont longtemps été en surcapacité de production, ont cherché un marché chez les frontaliers (France et Allemagne notamment).

    Le Plan de relance prévoit un budget de 500 000 euros pour soutenir la professionnalisation, la structuration et la qualité de la filière. De plus, 2 500 000 euros sont destinés au soutien de l’émergence de plateformes centralisées de préparation de combustible bois.

    Dans le cadre de la dynamique des Accords de Branche, la question de l’approvisionnement énergétique prendra un caractère essentiel. L’objectif sera de favoriser au mieux des initiatives axées sur la circularité en créant des objectifs agrégés à l’échelle de clusters d’entreprises ou de chaînes de valeur. Indirectement, le secteur du bois pourrait évidemment bénéficier d’une telle démarche intégrée en rappelant que certains acteurs de la transformation du bois sont déjà présents, certes de manière peu visible, dans cette démarche actuellement.

    Il existe actuellement des primes Habitation pour les travaux d’installation de chauffage à biomasse. Celles-ci sont octroyées pour l’installation de chaudières biomasse et de poêles à pellets, au même titre que pour l’installation de pompes à chaleurs produisant de l’eau chaude sanitaire seule ou combinées au chauffage et les chauffe-eaux solaires, si ces dispositifs respectent certaines conditions. Il faut que la chaudière à biomasse figure sur la liste des chaudières biomasse éligibles aux primes Habitation disponible sur le site http://primeshabitation.wallonie.be ou présenter une preuve qu’elle respecte la norme NBN EN 303-5. Pour bénéficier des primes, un poêle à pellet doit figurer sur la liste des poêles éligibles disponible sur le même site que pour les chaudières ou disposer d’une preuve qu’il respecte la norme appropriée (norme NBN EN 14785, ou NBN EN 13240, ou NBN EN 13229, ou NBN EN 12809, ou NBN EN 15250). De plus, les sinistrés des inondations du mois de juillet 2021 peuvent bénéficier d’une prime pour l’installation d’un système de chauffage sans devoir réaliser d’audit. Celles-ci couvrent une part des travaux d’installation de ces systèmes de chauffage facturés à partir du 13 juillet 2021, s’ils respectent les mêmes conditions techniques que pour la prime Habitation classique.