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Le développement de l'intermodalité en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 709 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/04/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Haute École Hénallux a ouvert un concours sur la mobilité entre le 4 février et le 4 avril dernier. L'enjeu ? La pratique du covoiturage et l'utilisation des transports en commun ou la mobilité douce (à pied, à vélo).

    La sensibilisation aux alternatives à la voiture individuelle dans les déplacements est un enjeu important pour répondre à la DPR qui s'est donné pour objectif de favoriser systématiquement les modes de déplacements dans un ordre en commençant par la marche à pied, vélos et micromobilité douce, transports publics, transports privés collectifs (taxi, covoiturage) puis individuels.

    Quel est l'état d'avancement du Gouvernement dans sa stratégie de développement d'une intermodalité comme solution de décongestion du trafic et la pollution ?

    Quels sont les retours des communes dans la mise en œuvre des plans communaux de mobilité ?
  • Réponse du 08/06/2022
    • de HENRY Philippe
    L’intermodalité est l’un des moyens les plus efficaces pour garantir une mobilité durable dans une perspective permettant d’atteindre les défis climatiques qui s’imposent désormais à nous.

    Outre la poursuite de la mise en œuvre de la Stratégie régionale de Mobilité au travers des nombreuses mesures qui la composent (Plans communaux de Mobilité, Plans urbains de Mobilité, définition des bassins de mobilité, formations/information/sensibilisation, semaine de la mobilité, Plan de Déplacement entrepris …), le Gouvernement wallon a décidé de consacrer plus de 600 millions à la mobilité dans le cadre de son Plan de relance.

    Une partie substantielle de cette enveloppe sera directement consacrée au développement d’alternatives à l’autosolisme et à l’intermodalité des personnes. Les principaux programmes/projets qui sont concernés visent à :
    - encourager le covoiturage, et le développement de parkings relais. L’objectif est d’inciter le transfert modal vers les modes actifs et collectifs pour rejoindre les centres-villes et de réduire la congestion et améliorer par conséquent la qualité de l’air en milieu urbain ;
    - créer des mobipôles/pôles multimodaux en se basant sur une infrastructure et une offre existante et/ou à compléter de manière à accroître l’attractivité des modes alternatifs à la voiture individuelle ;
    - accélérer la trajectoire menant à la gratuité TEC pour les 18-24 ans, les plus de 65 ans et les bénéficiaires de l’Intervention majorée ;
    - renforcer l'offre de transport en commun et son attractivité. Outre l’achat de matériel roulant et la finalisation d’infrastructures existantes, trois projets différents sont spécifiquement visés à savoir (1) l’implémentation de bus à haut niveau de service dans la région Mons-Borinage (2) l’extension du tram de Liège jusqu’à Seraing et Herstal (3) l’extension du métro léger de Charleroi jusqu’au Grand Hôpital de Charleroi ;
    - soutenir l’équipement des feux de signalisation, en vue de donner la priorité aux transports en commun et aux modes actifs.

    Pour renforcer la mobilité active et collective, il convient de réserver plus de place aux transports en commun et aux modes actifs dans l’espace public en général et sur les voiries en particulier, notamment :
    - en favorisant le franchissement des carrefours pour les cyclistes, les piétons et les bus ou tram ;
    - en développant plusieurs corridors vélos, notamment le long de la N275 et de l’E411, et compléter les investissements stratégiques au niveau de la connectivité des infrastructures cyclables avec pour objectif d’effectuer un rattrapage significatif dans la mise en place d’un réseau cyclable de qualité ;
    - en mettant en place le droit de tirage PIMACI afin de soutenir les pouvoirs locaux dans leurs projets d’infrastructures de qualité pour la pratique de la marche à pied, du vélo, mais aussi pour des infrastructures favorisant l’intermodalité.

    Concernant plus spécifiquement les transports publics, le Gouvernement investit de manière importante dans le développement de l’offre de transport en commun (+10% d’offre Tec sous cette législature, en complément de la croissance d’offre ferroviaire fédérale), correspondant à un des piliers de la SRM.

    Au niveau plus local, divers plans tels que des PCM, PICM, PUM et plans divers, notamment cyclables), sont en cours ou à venir.

    En particulier, le PCM vise à promouvoir une utilisation raisonnée de la voiture individuelle et la valorisation d’une mobilité multimodale, avec un recours accru aux modes alternatifs à l’autosolisme et à la multimodalité.

    Certains des outils qu’il est possible de développer dans ces plans à vocation plus locale ont une portée supra-communale et il demeure essentiel que les politiques locales s’inscrivent dans ces tendances et contribuent à atteindre l’objectif de multimodalité, notamment.

    En matière d’intermodalité, le PCM comporte une réflexion stratégique sur les lieux d’intermodalité à créer ou à développer dans la commune, mais également des propositions de mesures favorisant la complémentarité de l’offre en transport public (nœud de correspondance) entre TC et avec d’autres modes (train + bus, train/bus + marche/vélo, train/bus + voiture particulière ou partagée).

    Le volet intermodalité doit reprendre les grandes orientations en matière d’information, de promotion et de sensibilisation. Ces propositions sont élaborées en concertation avec le groupe TEC et le groupe SNCB, chacun pour ce qui le concerne.

    La logique poursuivie s’inscrit bien dans l’application du principe-STOP, tel que recommandé dans la DPR et appliqué en Régions flamande et bruxelloise. Celui-ci introduit une hiérarchie dans la manière de planifier la politique de mobilité (objectifs et moyens) et donc de traiter les différents modes de transport, à savoir que l’attention est portée d’abord sur les PMR et piétons, ensuite sur les cyclistes, puis sur les transports publics et enfin sur les transports privés et ce, à toutes les étapes du processus d’élaboration du PCM.