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Les recommandations du Conseil supérieur de la Santé concernant les zones vertes dans les villes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 525 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/04/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a réalisé un rapport sur les bienfaits des zones vertes et bleues, la nature, dans les villes et les lieux surpeuplés. Dans ce rapport, le CSS a compilé les études scientifiques, dressé un état des lieux de notre pays et avancé des pistes pratiques. Les données recueillies font état d'une multitude d'avantages de la nature urbaine pour la santé humaine physique et mentale et bien entendu, pour la biodiversité.

    Le CSS a organisé une journée d'étude fin avril, regroupant des experts et en vue de formuler des recommandations.

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance de ce rapport du CSS et des recommandations émises lors de la journée d'étude ?

    Parmi les projets mis en avant, le projet PEPS de la Ville de Liège a dressé un inventaire des espaces verts publics avec l'objectif que chaque habitant ait accès à un tel espace à 10 minutes de chez lui. Dispose-t-elle d'un tel inventaire à l'échelle de la Wallonie ?

    Le facteur « distance » des Wallonnes et Wallons vis-à-vis d'un espace vert est-il pris en compte ?

    En novembre dernier, dans le cadre du Plan de relance, le Gouvernement a sélectionné 17 projets en vue de créer des parcs en milieu urbain. Un suivi de leur mise en place est-il organisé ?

    Madame la Ministre avait annoncé dans la foulée que trois autres appels à projets seraient lancés « afin de renforcer les maillages bleu et vert ainsi que la végétalisation à l'échelle du quartier ». Où en sont ces appels à projets ?
  • Réponse du 24/05/2022
    • de TELLIER Céline
    La journée d’étude du Conseil Supérieur, de la Santé (CSS) avait pour objectif principal de présenter son avis n°9436 « Villes vertes et bleues : nature et santé humaine en milieu urbain » rendu en novembre 2021. Les recommandations de cet avis sont transversales et touchent non seulement les compétences Environnement et Nature, mais aussi la Santé et l’Aménagement du territoire.

    Pendant de nombreuses années, la promotion de la santé humaine et la prévention des maladies étaient axées sur des soins médicaux adéquats, une alimentation équilibrée, une nourriture suffisante, un air pur et une eau propre. Aujourd’hui, nous prenons de plus en plus conscience que l'homme fait partie d'un écosystème naturel, dont le bon fonctionnement est essentiel à la santé humaine. Les liens entre la nature et la santé humaine sont variables et complexes, et loin d’être complètement élucidés. De plus en plus de preuves attestent de l'importance de ces liens, tant en ce qui concerne les avantages que les risques pour la santé humaine.

    Cet avis consultatif du Conseil Supérieur de la Santé visait à mettre en pratique ces connaissances et à promouvoir les interactions bénéfiques entre la nature et la santé humaine tout en atténuant les interactions néfastes. Compte tenu de l'ampleur et de la complexité du sujet, et du degré extrêmement élevé d'urbanisation du territoire belge, le Conseil s’est concentré sur le thème spécifique des effets de la nature sur la santé humaine en milieu urbain.

    Basé sur une revue de littérature étayée et scientifiquement évaluée, les données présentées dans l’avis font état d'une grande diversité d'avantages de la nature urbaine pour la santé humaine physique et mentale, mais abordent également les risques pour la santé humaine liés à la nature, en particulier les maladies infectieuses. Le Conseil a choisi de se concentrer sur les principaux aspects environnementaux, sanitaires et sociaux.

    Conceptuellement, la santé d'un individu est le résultat de ses caractéristiques génétiques, de la manière dont il est exposé aux influences extérieures et de sa capacité à y faire face. La simplicité de ce concept est trompeuse. Premièrement, les traits génétiques évoluent au cours de la vie par le biais des processus de sénescence et par l'interaction avec des déterminants externes. De même, les déterminants externes sont une interaction complexe de facteurs biophysiques, de la disponibilité de nourriture et d'eau, de normes et de pressions économiques, sociales et culturelles, et de processus d'apprentissage. On se rend de plus en plus compte que la santé humaine - individuelle et collective - dépend des processus qui se déroulent au sein des systèmes socioécologiques.

    Malgré les incertitudes qui subsistent, le Conseil conclut qu'il est largement possible d'améliorer la santé en tenant compte des interdépendances entre la nature et la santé, parallèlement au développement continu des connaissances scientifiques. Cette amélioration résulte de l'augmentation des bénéfices pour la santé ainsi que de la réduction des impacts négatifs sur la santé. Ces améliorations pourraient également aller au-delà de la santé humaine et toucher les espèces et les écosystèmes urbains. Par conséquent, le Conseil propose d'utiliser les connaissances disponibles dans la gouvernance locale, régionale, nationale et internationale pour faire progresser la santé.

    Le Conseil ajoute qu’il n'existe pas de recette standard pour transformer les zones urbaines afin de promouvoir la santé au sens large : « verdir et bleuir » les villes pourrait jouer un rôle clé, mais la manière dont cela peut se faire concrètement dépend des spécificités d'une zone.

    La Déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon 2019-2024 mentionne :

    « La politique wallonne de la ville veillera notamment à augmenter le nombre et la surface d’espaces verts en zone urbaine afin que chaque citoyen ait accès à un parc ou un espace vert équivalent, à moins d’un quart d’heure de marche à pied ; »

    Mon administration s’est dès à présent engagée dans le développement d’une cartographie des espaces verts accessibles au public dans le but de diagnostiquer l’accessibilité de ceux-ci. Cet inventaire est en cours et permettra notamment d’orienter la politique régionale en fonction de ce critère de proximité.

    Le facteur « distance « des Wallonnes et des Wallons vis-à-vis d’un espace vert a été largement pris en compte dans l’appel à projets que l’honorable membre cite, à savoir « Parcs en milieu urbain ». Les projets de parc urbain de 17 communes ont été sélectionnés par le Gouvernement wallon. Le suivi de ces projets est en cours. Une journée d’échange sera organisée courant juin, afin que les 17 communes lauréates puissent exposer l’état d’avancement de leurs projets. Outre le partage d’expériences entre communes, cette étape permettra à mon administration d’évaluer si les projets évoluent bien conformément aux objectifs annoncés dans les dossiers de candidature.

    Faisant suite à cet appel à projets, trois nouveaux appels à projets à destination des communes wallonnes ont été approuvés par le Gouvernement wallon en date du 5 mai 2022.

    Deux de ces appels à projets sont consacrés au ”Maillage vert et bleu”. Ils ont pour objectif de renforcer et restaurer le maillage vert (pour la nature) et bleu (pour les cours d'eau), l'un dans les territoires urbains, l'autre dans les territoires ruraux. Le développement des trames vertes et bleues, comme la remise à ciel ouvert de cours d'eau et la restauration de berges plus naturelles, permet de relier les habitats et renforcer les écosystèmes pour les rendre plus résilients face, notamment, aux impacts des changements climatiques. Les informations sont disponibles sur le site http://biodiversite.wallonie.be/fr/10-05-2022-appels-a-projets-de-vegetalisation.html?IDD=6773&IDC=3772

    Enfin, un appel à projets intitulé “Végétalisation à l'échelle d'un quartier” (plantations, végétalisation de façades, créations de jardins publics, jardins de trottoirs, ...) encouragera plus particulièrement la végétalisation de nos lieux de vies quotidiens avec, notamment, un objectif de prévention contre les inondations. Les quartiers densément minéralisés et donc plus imperméables sont visés par cet appel et pourront rendre des projets visant à supprimer un maximum le béton. Celui-ci sera lancé début 2023.