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La relocalisation des entreprises

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 606 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/05/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La pandémie, la guerre en Ukraine et la crise environnementale semblent pousser les entreprises à relocaliser leurs chaînes d'approvisionnement !

    Les faits rejoignent-ils le discours et le territoire wallon peut-il en témoigner ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres et d'éléments qui confirmeraient la tendance et peut-il les expliciter ?

    Quels sont les secteurs sur lesquels portent ces relocalisations et quels sont les lieux d'investissement privilégiés par les entreprises ?

    Des aides particulières sont-elles déployées par la Wallonie ? Lesquelles et quelle est actuellement leur importance budgétaire ?
  • Réponse du 20/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Les multiples crises que nous rencontrons nous incitent à revoir nos réflexions économiques en considérant davantage la question de l’autonomie stratégique pour la Wallonie et surtout pour l’Europe. Dans une économie globalisée, le temps d’une « simple » optimisation des coûts d’approvisionnement et de production à travers le Monde semble dépassé. Aujourd’hui, l’attention doit être portée bien davantage à la gestion des risques et à la résilience des chaînes de valeurs des entreprises…

    Au-delà d’analyser la production relocalisée en Wallonie ou l’ampleur des flux de commerce avec l’étranger, il est utile de considérer la concentration par pays d’origine de nos importations et par pays de destination de nos exportations. En effet, en tant que « petite » économie ouverte sur le Monde, notre fragilité économique est bien souvent impactée par une trop forte concentration des flux de commerce qui souligne donc notre dépendance stratégique sur certains produits spécifiques.

    Pour atténuer ces risques de dépendance stratégique, il me semble utile de rappeler notre intérêt pour une intégration européenne affirmée pour assurer un développement économique régional capitalisant sur de fortes complémentarités avec nos pays voisins, dans la lignée de notre stratégie de spécialisation intelligente, par exemple.

    En ce sens, j’encourage les entreprises à renforcer leur chaîne de valeurs, au niveau de leurs approvisionnements pour leur production de biens et services, mais aussi en termes d’innovation et d’adéquation avec les défis sociétaux. Cela a, pour moi, l’avantage de rendre durables tant leur compétitivité que leur ancrage dans notre territoire.

    Parmi les mesures prises par la Wallonie, je peux souligner au moins deux projets du Plan de relance qui ont été reconnus récemment comme prioritaires par les partenaires sociaux et environnementaux : le projet 150 intitulé « Permettre une politique industrielle centrée sur les chaînes de valeur stratégiques » et le projet 151 « Opérer l’implantation de projet de relocation industrielle/manufacturière (industrie ou PME) ». Que ce soient par de nouveaux appels à projets ou par des investor pitchs initiés par nos outils économiques, ces deux projets visent le renforcement des chaînes de valeurs de nos entreprises et de notre industrie avec une création d’emplois et de valeur ajoutée dans notre région. Par ces projets du PRW, nous pouvons compter sur nos outils économiques et financiers pour prendre l’initiative de pointer et d’amorcer le montage de nouveaux projets industriels porteurs de compétitivité régionale, en réponse aux défis économiques, sociaux et environnementaux.

    Ce faisant, il s’agit d’être acteur d’une politique industrielle proactive en stimulant et en investissant dans des projets industriels qui renforcent les chaînes de valeurs des entreprises. Les dynamiques de création de valeur, d’emploi et d’innovation trouvent de plus en plus leur origine aux croisements de multiples entreprises, secteurs, technologies et compétences. Au-delà des facteurs de risque que cela peut engendrer, de telles mutations des chaînes de valeur induisent aussi des opportunités à saisir par les pouvoirs publics et les entreprises.