/

La production céréalière.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 214 (2005-2006) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/09/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
    Les températures du mois de juillet étant anormalement élevées et le mois d'août particulièrement pluvieux, l'U.E. va voir sa production de céréales baisser, selon certaines estimations, cette baisse pourrait être d'environ 5 % par rapport aux récoltes de 2005.

    L'U.E. a d'ailleurs lancé une campagne d'informations. Les pays qui seraient principalement concernés sont l'Allemagne, la Pologne, la France, l'Italie, … Qu'en est-il pour la Région wallonne ? Comment nous en sortons nous ? Quel est l'état de notre production céréalière ? Devons-nous craindre des difficultés du côté des producteurs de céréales ?


  • Réponse du 28/09/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Il est utile de préciser les superficies (ha) concernées selon les diverses cultures (source : recensement au 1er mai 2006 en Région wallonne : données provisoires).

    ___________________________________________________
    Céréales pour le grain 182.626
    dont
    Froment d'hiver 126.257
    Froment d'hiver 1.465
    Epeautre 8.820
    Seigle 183
    Orge d'hiver 30.476
    Orge de printemps 5.286
    Avoine 4.390
    Maïs 3.257
    Triticale 2.059
    Autres céréales 433
    ___________________________________________________

    Céréales

    La récolte des escourgeons (orge d'hiver) fut particulièrement hâtive (début du mois de juillet). Les rendements sont inférieurs de 10 à 15% aux rendements normaux avec une qualité de très haut niveau.

    Le début de la récolte des froments fut aussi fort hâtif fin juillet, mais les rendements sont inférieurs à l'an dernier (-10 à -20 % selon les régions). La qualité par contre est largement supérieure. Toutefois, les pluies incessantes depuis le début du mois d'août n'ont pas permis de continuer la moisson.

    Pendant tout le mois d'août, les périodes favorables ont été trop brèves avec, pour conséquence, qu'à la fin du mois, d'importantes superficies de froments restaient à moissonner.

    Ainsi, la récolte était la plus avancée à l'ouest (dans le Tournaisis, il restait moins de 5 % des superficies) et largement en retard (de 20 à 40%), dans le pays de Nivelles, dans l'est de la province de Namur et dans tout le sud du Sillon Sambre et Meuse (Condroz, Famenne, Ardenne et région jurassique). Globalement, tenant compte autant que possible des superficies respectives, il est estimé qu'il restait 25 % de la superficie wallonne.

    La situation était comparable pour les céréales de printemps, avec des petites superficies en jeu. Les parcelles récoltées ont livré des résultats fort moyens.

    Avec l'amélioration du climat au début du mois de septembre, les agriculteurs ont pu enfin récolter le solde. Toutefois, dans de nombreuses parcelles, les grains encore enfermés dans les épis avaient germé et les céréales étaient versées.

    Inutile de dire que tant les rendements (de 10 à 20 % en moins) que la qualité étaient mauvais. Tous les froments ont été déclassés en froments fourragers.

    De plus, l'état de germination avancée de certains lots a entraîné des difficultés de manutention et de stockage. Il faut craindre aussi des difficultés de commercialisation. En particulier, les traders hollandais (acheteurs pour le commerce international) veulent fixer des normes sévères pour refuser des lots comportant plus de 5 à 6 % de grains germés.

    Selon les experts du CRA-W, les risques liés à la présence de mycotoxines sur les céréales récoltées seraient insignifiants. Par contre, le développement de champignons produisant des toxines dangereuses durant le stockage de céréales trop humides devra faire l'objet d'un suivi attentif.

    Le séchage sera indispensable si le taux d'humidité est supérieur au niveau requis pour une conservation sans risque.

    Pour les pailles, même s'il est fréquent qu'elles soient confrontées à des conditions défavorables, la durée et l'intensité des précipitations de 2006 sont des éléments d'autant plus défavorables que des repousses ont percé à travers les andains affaissés. La récupération étant devenue problématique, j'ai proposé au Gouvernement wallon d'autoriser à titre exceptionnel le brûlage qui, en cas de perte avérée, devrait être l'option la moins coûteuse et la plus rapide pour préparer le terrain aux cultures suivantes.

    Enfin, du côté des marchés, la pénurie générale de céréales a entraîné une augmentation du prix du froment fourrager qui, en septembre 2005, s'élevait à 9,03 euros par 100 kg et atteint 12,10 euros en septembre 2006. L'évolution des prix pour les autres céréales est parallèle.