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La journée internationale de lutte contre le gaspillage alimentaire

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 538 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 04/05/2022
    • de SAHLI Mourad
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Alors qu'au niveau européen, notre pays montre de bons résultats en matière de tri et recyclage des déchets, il semble, selon une étude récente, que nous soyons de mauvais élèves en termes de gaspillage de nourriture.

    Le jeudi 27 avril prochain sera dédié à la journée internationale d'action dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Dans ce cadre, l'étude Phénix menée à l'échelle nationale dresse un triste constat : près d'un Belge sur quatre affirme jeter de la nourriture au moins une fois par semaine. En termes d'âge, il apparaît que ce sont chez les jeunes que ce phénomène est le plus répandu.

    Paradoxalement, la grande majorité des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête trouve le gaspillage alimentaire inadmissible, mais une personne sur six affirme ne pas disposer des clés nécessaires pour éviter de jeter de la nourriture.

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement entend lutter contre le gaspillage en activant différents leviers allant de l'information et la sensibilisation jusqu'à l'adaptation des normes.

    Ainsi Madame la Ministre pourrait-elle faire état des actions menées à l'échelle régionale afin de sensibiliser les Wallonnes et Wallons, depuis les producteurs jusqu'aux consommateurs, au gaspillage alimentaire et d'encourager chacune de ces parties à réduire la quantité de nourriture jetée ?
  • Réponse du 03/06/2022
    • de TELLIER Céline
    De nombreuses actions ont été menées en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Parmi ces actions, je relèverai :
    - l’audit des pertes alimentaires dans le secteur de la production et de la première transformation agricole ;
    - la réalisation de 3 capsules vidéo de sensibilisation concernant la diminution des pertes alimentaires au niveau de la production primaire ;
    - la réalisation d’une étude visant à diminuer le gaspillage alimentaire dans la filière bio wallonne ;
    - l’organisation de plusieurs opérations de glanage ;
    - l’intégration du thème du gaspillage alimentaire dans les formations professionnelles dispensées par l’IFAPME touchant à l’alimentation ;
    - la mise en place d’une « cellule environnement » au sein de la fédération HORECA Wallonie, chargée notamment de sensibiliser les acteurs du secteur HORECA à la problématique des pertes et gaspillages alimentaires ;
    - la sensibilisation des cantines de collectivités à la problématique des pertes et gaspillages alimentaires, dans le cadre de la Stratégie Manger Demain et de l’Alliance Emploi Environnement Alimentation ;
    - des actions en faveur de l’aide alimentaire dans le cadre du Plan wallon de lutte contre la pauvreté.
    En plus de la poursuite des actions citées ci-dessus, les mesures envisagées pour 2022-2023, en matière de gaspillage alimentaire, au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire, sont les suivantes :
    - estimation des pertes et gaspillages alimentaires encourus en Wallonie en 2020 au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire ; cette étude est en cours et sera terminée d’ici la fin du mois de septembre 2022 ;
    - réalisation d’un accord-cadre avec le secteur de la distribution : une convention de transition écologique est en cours de négociation entre le secteur de la distribution et la Région wallonne pour la prévention des déchets, en ce compris la réduction du gaspillage alimentaire ;
    - réalisation d’une campagne de communication à l’attention des 18-24 ans ; reportée à plusieurs reprises en raison de la crise du Covid-19, cette campagne sera finalement lancée le 16 octobre 2022, lors de la journée mondiale de l’alimentation, et s’étalera sur une période de 12 mois ;
    - réalisation d’actions complémentaires de communication / sensibilisation sur base notamment des résultats du « Baromètre de la prévention des déchets ménagers 2022 » ;
    - sensibilisation au thème du gaspillage alimentaire auprès des 3-18 ans via des interventions dans des écoles ;
    - mise en œuvre de différentes mesures et actions inscrites dans le Plan REGAL et dans le plan wallon des déchets-ressources en vue de diminuer les pertes et gaspillages alimentaires au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire. Une attention toute particulière sera réservée aux structures de petite taille : petits producteurs, artisans-transformateurs, commerces spécialisés (boulangeries-pâtisseries artisanales, boucheries artisanales, traiteurs, crèmeries, commerces de fruits & légumes, commerces travaillant en circuit court, et cetera) et restaurants. Parmi les actions envisagées, je relèverai :
    * l’accompagnement des petits producteurs, artisans-transformateurs, commerces spécialisés et restaurants : évaluation des pertes et gaspillages alimentaires, analyse de l’origine des pertes, recherche et mise en place de solutions, évaluation de l’impact des actions mises en œuvre ;
    * l’appui à la recherche de possibilités d’écoulement de produits excédentaires ou « hors normes », en temps normal et en cas de crise (évènements climatiques, sanitaires, politiques, et cetera) ;
    * le soutien d’initiatives concrètes, notamment par le biais d’appels à projets (par exemple : optimisation des processus de production, de logistique et/ou de vente, transformation de fruits très mûrs en smoothies ou en sorbets, transformation de légumes moches ou bientôt invendables en soupes ou en quiches, mise en conserve de fruits & légumes bientôt invendables, et cetera) ;
    * la mise en avant d’établissements et d’initiatives exemplaires. À titre d’exemples : organisation de campagnes de glanage, optimisation de la gestion des stocks, vente à prix réduits de fruits & légumes hors normes, vente à prix réduit des produits en voie de péremption, exploitation d’un atelier de reconditionnement ou de transformation à l’échelle d’un magasin, dons à des associations d’aide alimentaire, utilisation (en restauration) de la totalité des produits, adaptation de la taille, du contenu et du prix des assiettes à l’appétit et au goût des clients, mesure quotidienne ou hebdomadaire du poids des différentes fractions de déchets (déchets alimentaires issus de la préparation des repas, matières premières périmées, repas non servis, restes de repas), et cetera ;
    * l’accompagnement et la mise en avant de ménages-témoins, soucieux de limiter le gaspillage alimentaire (planification des achats, conservation des aliments, gestion du frigo et du congélateur, valorisation des restes, et cetera).