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L’évaluation des pôles de compétitivité par l'IWEPS

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 615 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 04/05/2022
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'évaluation des pôles de compétitivité faite en 2019 par l'IWEPS, pointe « le manque d'effet significatif de la politique au niveau de la productivité des entreprises ».

    Sur quoi se base l'IWEPS pour tirer cette conclusion ?

    Quelles sont les autres leçons que Monsieur le Ministre tire-t-il de cette analyse ?
  • Réponse du 25/05/2022
    • de BORSUS Willy
    Dans le passé, le Gouvernement wallon a mandaté l’IWEPS à deux reprises, dans le cadre de l’évaluation du Plan Marshall 2.Vert et du Plan Marshall 4.0 , afin d’évaluer les résultats atteints par la politique des pôles de compétitivité.

    Pour rappel, les objectifs de la politique des pôles de compétitivité qui sont poursuivis sont les suivants :

    1. développer sur le territoire de la Région des masses critiques d’acteurs de la recherche et du tissu industriel de l’innovation ayant le potentiel de générer une croissance économique systémique (effet d’entrainement) dans ces domaines ;

    2. développer un niveau d’excellence dans l’innovation (depuis la recherche jusqu’aux marchés, en ce compris à l’international) sur ce même territoire.

    L’évaluation de l’IWEPS la plus récente a été remise au gouvernement wallon en 2019. Elle interrogeait l’efficacité de la politique des pôles de compétitivité et visait à calculer l’effet moyen de la politique sur les performances économiques et les performances de recherche, développement et innovation (RDI) des entreprises participant à au moins un projet de R&D des pôles. L’angle de vue adopté était celui d’une analyse économétrique, se basant sur des micro-données d’entreprises.

    En termes de ciblage de la politique, l’évaluation a confirmé que la politique a sélectionné des entreprises « motrices » de l’économie wallonne, et concentrant une part importante de la RDI du secteur privé wallon ; tout en observant une diversification progressive à un nouveau vivier de PME innovantes. L’évaluation recommandait dès lors de veiller à soutenir adéquatement ces dernières, pour leur permettre de s’impliquer pleinement dans la dynamique de projets collaboratifs et innovants des pôles.

    Pour les variables de performances économiques, les résultats suggéraient que les entreprises pôles voyaient leur volume d’emploi, leur valeur ajoutée et le montant de leurs exportations augmenter plus vite que les entreprises « non-pôles ». Les entreprises « pôles » voyaient aussi leur profil d’exportation se modifier, avec une augmentation du nombre de produits différents exportés et du nombre de marchés de destination. Par contre, aucun effet significatif de la politique sur le niveau de productivité des entreprises n’a été détecté. Les résultats étaient plus mitigés en ce qui concerne les performances de RDI. Sur les quatre mesures de performances étudiées (dépenses de R&D internes, personnel de R&D, ratio d’investissement en R&D – rapport des dépenses en R&D internes sur la valeur ajoutée – et ratio d’emploi en R&D – rapport du personnel en R&D sur l’emploi total), seul un effet positif et significatif a été détecté pour le personnel de R&D.

    Les résultats de l’évaluation sur les performances économiques étaient donc plutôt encourageants et donnaient a priori un signal positif par rapport aux actions menées pour soutenir la valorisation économique des projets de RDI des pôles de compétitivité. L’absence de résultats probants en matière de RDI a été interprétée avec prudence. L’analyse réalisée présentait en effet certaines limites, telles que les difficultés liées aux données d’enquêtes et à la définition d’un groupe de contrôle, la définition restrictive des performances de RDI, la non-prise en compte des externalités positives, et cetera. Ces résultats invitent à approfondir la réflexion sur les objectifs visés.

    C’est pourquoi nous avons, dans le cadre des contrats d’objectifs et de financement, fixé des objectifs et des indicateurs spécifiques qui seront suivis et permettront de compléter les évaluations globales de la politique des pôles et de nous assurer que l’impact positif de la politique des pôles de compétitivité perdure et s’amplifie.