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Les conséquences pour la Wallonie du choix de la société flamande MOL par Nexter

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 628 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 10/05/2022
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La guerre en Ukraine nous rappelle tragiquement combien il est important de s'armer pour se défendre et pour maintenir la paix, aussi paradoxal que cela puisse paraître.

    La défense a décidé dernièrement de s'équiper de nouveaux blindés pour ses missions futures. C'est à ce titre que le géant de l'armement français Nexter a été choisi. Aujourd'hui, nous pouvions apprendre que la société française avait choisi une société en Flandre pour exécuter ce contrat. Toutefois, une visite sur leur site indique que, d'une part, le groupe français dispose d'une société wallonne dont la réputation et l'expérience dans le domaine ne sont plus à démontrer dans le Brabant wallon, mais aussi a choisi de ne pas retenir le soumissionnaire liégeois John Cockerill, disposant lui aussi d'une expérience réelle dans le domaine.

    Mes questions visent à savoir si Monsieur le Ministre a été informé des raisons qui ont conduit le groupe français à privilégier une société basée en Flandre au lieu d'une société wallonne. Des retombées économiques pour la Wallonie restent-elles possibles ? Le cas échéant, disposons-nous d'une évaluation ?

    Enfin, la filiale wallonne de la société Nexter bénéficie-t-elle d'aides régionales ? Si oui, qu'en est-il du retour sur investissement des deniers publics wallons en vue de soutenir une société en Wallonie dont la société mère privilégie une société en Flandre pour assurer ses activités ?
  • Réponse du 01/06/2022
    • de BORSUS Willy
    Le choix par Nexter de la société MOL pour l’assemblage des blindés acquis par la Défense constitue sans aucun doute une déception pour John Cockerill et pour la Wallonie, d’autant que les compétences de John Cockerill en la matière ne sont nullement remises en cause.

    Le choix fait par Nexter est guidé, semble-t-il, par sa volonté d’assurer un retour sociétal à la Flandre ; je souligne que ce choix concerne l’assemblage des véhicules, et non la maintenance. C’est précisément sur l’obtention de la maintenance que se portent les efforts de John Cockerill.

    Par ailleurs, une RFI (Request For information) a été lancée par la Défense en 2020, ayant pour objet la création de partenariats avec le secteur privé dans le domaine de la maintenance et, plus largement, du soutien au matériel roulant dans plusieurs sites de la Défense. Devrait suivre, fin de cette année ou début 2023 une RFP (Request For Proposal) auprès des industriels intéressés.

    Je reste en contact avec les autorités fédérales concernées afin de veiller à ce que les intérêts et les compétences de nos industriels soient pris en compte à l’occasion de telles procédures d’achat de matériel ou de services. Je serai bien entendu attentif au déroulement de cette procédure. Il est cependant encore trop tôt pour estimer les retombées d’un éventuel contrat.

    En ce qui concerne la filiale wallonne de Nexter à laquelle l’honorable membre fait allusion, il faut noter tout d’abord que ses compétences se situent totalement en dehors de l’assemblage de blindés. Par ailleurs, elle a obtenu au fil des ans diverses subventions à l’investissement ou à la recherche, dont elle a respecté les conditions d’octroi.

    Comme il le sait, ces dossiers sont examinés sur la base de l’intérêt pour la Wallonie (notamment au regard du critère d’emploi) du projet pour lequel est sollicité un financement public ; les conséquences du choix opéré par le groupe Nexter sont d’un autre ordre et, dans le cas de l’assemblage des blindés, n’ont au surplus pas d’impact pour sa filiale wallonne.