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Le rapport d'Agoria concernant le potentiel de décarbonation des technologies numériques

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 641 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de MAROY Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il y a deux semaines, Agoria, la Fédération des entreprises technologiques, a révélé les résultats de sa première étude concernant le potentiel de décarbonation des technologies numériques en Belgique. Selon Agoria, le numérique pourrait réduire de 10 % les émissions belges de CO2.

    Ce rapport intitulé « Digital4Climate » tente donc de mettre en lumière les réductions d'émissions de CO2 possibles grâce au déploiement de solutions numériques dans les secteurs les plus émetteurs de carbone en Belgique. Quatre secteurs sont particulièrement visés : l'industrie, le bâtiment, l'énergie et la mobilité.

    Cependant, il ne faut pas nier l'empreinte environnementale du numérique lui-même : épuisement des ressources, effet rebond lié à une plus grande consommation, production de déchets générés par les technologies, et cetera. Toutefois, selon Agoria, la réduction des émissions de carbone rendue possible par le numérique serait environ cinq fois plus importante que l'empreinte numérique totale d'ici 2030.

    Monsieur le Ministre partage-t-il l'analyse d'Agoria concernant le potentiel de décarbonation des technologies numériques ?

    Pense-t-il que cela puisse être une solution pour atteindre les objectifs environnementaux de la Belgique ?

    Va-t-il favoriser, dans le cadre de ses compétences, le développement des solutions numériques ou plaide-t-il plutôt pour une forme de sobriété digitale ?
  • Réponse du 09/06/2022
    • de BORSUS Willy
    J’ai bien pris connaissance des résultats de l’étude « Digital4Climate » réalisée par Agoria. Cette dernière a regroupé différents acteurs économiques et de développement économique pour assurer une prise en compte globale de différents indicateurs. Pour la bonne information de l’honorable membre, l’Agence du Numérique a été impliquée dans cette étude en tant que membre du comité de conseil.

    L’étude « Digital4Climate » est complémentaire et confirme bien les résultats et les constatations de l’étude sur l’impact des outils numériques sur l’environnement qui a été réalisée par l’Agence du Numérique dans le courant de l’année 2021. Pour rappel, cette étude a permis de dresser une catégorisation des impacts, une veille internationale des bonnes pratiques et la proposition de recommandations à court, moyen et long termes à l’intention du Gouvernement. Par ailleurs, sur base de cette première étude, je peux bien confirmer qu’il existe une balance entre les effets négatifs et positifs du numérique. Par conséquent, l’empreinte environnementale du numérique est bien un fait. Toutefois, ce secteur génère nettement moins de pollution et de déchets comparativement à d’autres secteurs économiques. De plus, dans une logique IT 4 Green, les avancées technologiques apportent de réelles opportunités pour accélérer la transition environnementale et la protection du climat, dont une nette réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Que ce soit à l’échelle de la Belgique ou de la Wallonie, il est donc essentiel de saisir toutes les opportunités du numérique pour réduire les émissions carbone et contribuer ainsi à l’atteinte de la neutralité carbone, notamment à travers la réduction des émissions de secteurs stratégiques comme l’industrie, le bâtiment, l’énergie et la mobilité. Cela n’empêche pas notre Région de mettre en place des actions visant à réduire, en parallèle, l’empreinte environnementale du numérique. Notre Région s’y emploie d’ailleurs à travers sa stratégie Circular Wallonia en favorisant le développement de nouveaux modes de consommation et en optimisant l’utilisation et la valorisation tant des matériaux que des ressources.

    Dans le cadre de mes compétences, je favorise donc aussi bien une approche Green IT qu’IT 4 Green. En d’autres termes, j’encourage le développement de solutions numériques permettant d’accélérer les transitions environnementales et circulaires. Je reste tout aussi conscient de l’importance de la sobriété digitale, et c’est ce que je m’emploie à mettre en place à travers Circular Wallonia, car l’empreinte environnementale ne dépend pas en soi d’une technologie numérique, mais plutôt de la manière avec laquelle cette dernière est utilisée et à quel effet.