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Les panneaux solaires flottants

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 758 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    En 2017, à Geer, la première centrale photovoltaïque flottante de Belgique était inaugurée. Cette technologie semble prometteuse par les avantages qu'elle présente. Je pense notamment à la valorisation de surfaces d'eau inexploitées qui permet ainsi d'éviter une éventuelle compétition d'occupation des sols ; mais également à des avantages techniques comme un ensoleillement maximum, un rafraîchissement plus rapide des panneaux solaires et une production d'énergie optimisée.

    Toutefois, c'est une technologie qui est, par ailleurs, contraignante à plusieurs égards. En effet, des études doivent être réalisées en amont relativement aux conditions météorologiques locales, à son impact sur la surface de l'eau et sur la biodiversité, aux forces du vent et des vagues, ou encore à l'analyse et l'interprétation des résultats liés à l'état du sol (profondeur et composition).

    Qu'a mis en place Monsieur le Ministre jusqu'ici avec son Administration pour analyser et/ou promouvoir cette technologie en Wallonie ?

    Des projets publics ou des partenariats publics-privés de centrales flottantes sont-ils envisagés ?

    Des contacts ont-ils déjà été pris avec sa collègue en charge de l'environnement sur la question transversale des centrales photovoltaïques flottantes ? Dans l'affirmative, qu'en est-il ressorti ?
  • Réponse du 16/06/2022
    • de HENRY Philippe
    Une étude a été réalisée par mon Administration en 2020 au sujet du PV flottant et en voici les principales conclusions

    Le PV flottant reprend les centrales solaires installées sur l’eau que ce soit en mer ou à l’intérieur des terres dans des bassins artificiels ou naturels. Ces structures peuvent être fixes ou mobiles. Elles peuvent être constituées de panneaux standards ou de modules immergés.

    La première centrale PV flottante de Belgique a été réalisée en 2017à Geer en province de Liège. Il s’agit d’une installation de 1 MW placée sur un bassin industriel de la société Hesbaye Frost.Le PV flottant combine de nombreux atouts. En effet, les grandes surfaces d’eau rassemblent, par nature, des conditions favorables à l’accueil d’une installation photovoltaïque bénéficiant d’un ensoleillement maximal et d’un environnement bien dégagé (pas d’ombrage). Par ailleurs, l’augmentation de la productivité grâce à l’effet de refroidissement des panneaux par l’eau est fréquemment évoquée.

    Toutefois, cet élément est encore fort débattu dans la communauté scientifique (EUPVSEC 2020, Sessions spécifiques au PV flottant, 2020) et plusieurs expériences ont montré de possibles effets négatifs lorsque l’eau est plus chaude que l’air.

    Pour l’instant, il est conseillé d’acquérir des mesures des températures de l’air et de l’eau sur une année afin de pouvoir simuler précisément les éventuels gains.

    D’un point de vue économique, il est possible de tirer profit d’une connexion réseau déjà existante dans le cas de combinaison avec des barrages hydrauliques.

    Le PV flottant permet également de valoriser des surfaces d’eau inexploitées ou peu exploitées, sur terre, mais aussi en mer, et peut ainsi éviter une éventuelle compétition avec l’occupation des sols.

    Enfin, le PV flottant dispose également d’atouts qui bénéficient à l’environnement dans lequel il s’insère avec notamment une possible réduction du développement des algues (positif ou négatif), ou la réduction de l’évaporation du bassin sur laquelle la centrale est placée.

    Vu son positionnement sur une zone d’eau, le PV flottant pâtit d’une maintenance plus compliquée et par conséquent plus onéreuse. Un système d’ancrage peut être complexe à mettre en œuvre, en particulier en mer. De plus, la corrosion et le vieillissement des systèmes sont des problématiques potentiellement importantes, mais qui doivent encore être étudiées sur le long terme. Il existe un réel impact négatif sur la durabilité des panneaux dû à l’humidité plus élevée, toutefois, les données manquent à l’heure actuelle pour émettre des conclusions à ce sujet, bien que le risque soit faible.

    D’une manière générale, cette filière est en plein développement et de nombreuses études sont en cours afin d’acquérir une connaissance plus étoffée sur le sujet. De nombreux projets commerciaux existent déjà.

    Vu les objectifs du PWEC et le caractère expérimental du PV flottant, je souhaite mettre la priorité aux installations du PV sur les toitures, hangars agricoles et les champs PV en Wallonie où le potentiel brut est encore sous-exploité.