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Le projet de tram reliant Tourcoing et Herseaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 765 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de AGACHE Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    En décembre 2021, Monsieur le Ministre nous confirmait que le projet de développement du tram entre Tourcoing, Wattrelos et Herseaux était encore au stade d'étude d'opportunité et de faisabilité chez nos voisins.

    L'objectif premier de ce projet est de desservir la commune urbaine de Wattrelos côté français. L'itinéraire au sein de Wattrelos n'était pas finalisé et une des options envisagées était de traverser la frontière afin de desservir la gare d'Herseaux.

    Le tronçon frontalier du projet étant encore incertain, les deux autorités wallonne et française devaient reprendre contact dans les premiers mois de 2022 pour discuter des évolutions du projet et des enjeux wallons en lien avec ce dernier.

    S'il s'avérait donc prématuré de se positionner sur la pertinence du projet et du soutien financier à ce stade pour ce qui concerne le côté wallon, il nous invitait à revenir vers lui dans les prochains mois en fonction de ce nouveau contact à prendre avec les autorités françaises.

    Un contact franco-wallon a-t-il vu le jour sur ce sujet ? Si oui, qu'en ressort-il et quelle en est sa propre conclusion ?

    Si la volonté des Français est de mettre en place un tram jusqu'à Herseaux, comment la Région wallonne s'impliquera-t-elle dans ce projet ?

    La réélection de Monsieur Macron est-elle en mesure d'influencer ce projet, dans un sens ou dans un autre ?
  • Réponse du 24/08/2022
    • de HENRY Philippe
    Mon Administration (l’Organisatrice du Transport) a en effet pu contacter son homologue lillois pour éclaircir le sujet et évoquer leurs projets de tramways et le potentiel tronçon transfrontalier.

    Le projet de création d’un tramway entre Roubaix et Tourcoing constitue l’une des mises en œuvre du Schéma directeur des infrastructures de Transports de la Métropole européenne de Lille (MEL) de 2019.

    Suite aux études de faisabilité, les différents itinéraires et les potentielles variantes des nouvelles lignes de tramways et BHNS ont été proposés en concertation publique préalable de février à avril 2022 avant les études techniques, environnementales et socio-économiques qui mèneront à l’enquête publique avant travaux et mise en œuvre d’ici 2028.

    Le bilan de la concertation a été approuvé par le conseil métropolitain de la MEL le 24 juin dernier. À l’issue de cette concertation, l’axe Roubaix – Wattrelos n’a pas été arrêté parmi les deux itinéraires proposés : le premier via les très étroites rues Carnot et Jean Jaurès traversant des quartiers denses en centre-ville de Wattrelos et le second privilégié par la MEL via le large boulevard Mendès France.
    Le secteur a fait l’objet de beaucoup de prises de positions assez opposées quant aux propositions de tracés et au choix du mode de transport. La concertation n’a pas permis de dégager un consensus fort sur ce secteur.

    Sur le secteur Roubaix-Wattrelos, la MEL a proposé d’approfondir les études de faisabilité d’un tramway afin de préciser les fréquentations attendues et les aménagements éventuels selon les différents tracés, en interrogeant l’opportunité d’une liaison transfrontalière.
    En conséquence, des études de faisabilité seront approfondies pour fin de l’année 2022 en incluant l’opportunité d’une liaison transfrontalière jusqu’à la gare SNCB d’Herseaux (800 m sur territoire belge). Les autorités régionales et fédérales belges seront consultées dans les mois qui viennent à l’initiative de la MEL.

    En termes de réseaux urbains ferrés, la priorité d’investissement de la Wallonie concerne nos deux plus grandes agglomérations : Charleroi et Liège. L’équipement lourd, par la Wallonie, d’une liaison transfrontalière depuis la gare de Herseaux ne semble donc pas une priorité à ce stade.

    La gare d’Herseaux dispose d’ailleurs seulement d’une offre de minimum 1 train par heure vers Tournai et Bruxelles, Mouscron et Courtrai, et a été classée par la CPDT comme une gare supralocale d’origine (gare S). Il apparait dès lors plus opportun d’organiser l’intermodalité avec le réseau de la MEL dans une gare de plus grande importance.

    La Wallonie est cependant consciente des enjeux transfrontaliers de ce territoire. L’Autorité Organisatrice du Transport, en charge de l’organisation du transport en commun en Wallonie, a proposé lors de la réunion de l’Organe de Consultation de Bassin de Mobilité du Hainaut du 24 mai dernier, d’étudier le redéploiement de l’offre de transport public régionale des communes de Mouscron, Estaimpuis et Comines à partir de 2023. L’avis des membres de l’OCBM fut favorable. Les enjeux de connexion entre ces communes et Tourcoing et Roubaix seront bien évidemment intégrés à cette étude.