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L'emploi des personnes aveugles et malvoyantes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 440 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En Belgique, plus de 15 000 personnes aveugles ou malvoyantes doivent se battre encore plus pour exercer un travail dans un monde où préjugés, mobilité et méconnaissance sont des freins à l'emploi considérables pour ces personnes.

    Pour rappel, selon la Ligue Braille, la Belgique compte quelque 15 000 personnes en situation de handicap visuel, dont 80 % sont malvoyantes et 20 % aveugles.

    Certes, la Région wallonne a déjà mis en place pas mal de mesures en matière d'insertion sociale des personnes handicapées, et je sais que l'AViQ travaille également en permanence sur ces questions. Cependant, en ce qui concerne les actions spécifiques aux personnes malvoyantes et leur insertion professionnelle, différents obstacles subsistent bel et bien encore aujourd'hui, notamment en matière de mobilité, d'inadaptation de l'environnement, mais aussi en termes de stéréotypes et préjugés.

    Malgré ces difficultés, les personnes malvoyantes ont le souhait de travailler et sont demandeuses d'une aide dans leur recherche d'emploi. Il m'apparait dès lors primordial de permettre à ces personnes d'accéder en toute égalité au marché de l'emploi.

    Je sais évidemment bien que le marché de l'emploi a connu une période de turbulence à cause des conséquences de la crise sanitaire. Mais alors que la situation s'améliore, certaines initiatives en faveur de l'emploi des personnes malvoyantes sont-elles envisagées ?

    Madame la Ministre compte-t-elle, avant la fin de la législature, prendre des mesures renforçant la formation et l'emploi de ces personnes ? Dans l'affirmative, l'AViQ y sera-t-elle associée ? Les actions que l'agence mène dans ce domaine pourraient-elles se voir renforcées ?
  • Réponse du 29/06/2022
    • de MORREALE Christie
    L’honorable membre évoque différents obstacles à l’insertion professionnelle des personnes malvoyantes et aveugles que sont notamment l’offre limitée en matière de mobilité, l’inadaptation de l'environnement et les stéréotypes et préjugés.

    Si la mobilité fait l’objet d’interventions de manière générale (quel que soit le motif du déplacement) ou ciblée sur les déplacements du domicile au lieu de travail, les complémentarités avec les autres autorités compétentes en matière de mobilité doivent impérativement être développées.

    L’offre de transports en commun, et surtout les choix faits par les entreprises de s’installer de plus en plus souvent à l’écart des centres urbains, ne simplifie pas la vie de nombreuses personnes en ce compris les personnes en situation de handicap dès lors qu’elles ne disposent pas d’un moyen de transport individuel.

    En qualité de Ministre de l’Action sociale, je veille à sensibiliser tous mes collègues du Gouvernement wallon afin que la dimension du handicap constitue une dimension à part entière de chacune des politiques publiques.

    Par ailleurs, l’AViQ collabore très régulièrement avec le Centre de formation de la Ligue Braille agréé par la COCOF, lequel organise d’autres formules de formation, notamment en entreprise (contrat d’adaptation professionnelle).

    Quant aux questions de préjugés, l’AViQ développe des actions de sensibilisation tel que des animations proposées aux intermédiaires de l’emploi et aux entreprises, et prises en charge par différents opérateurs, dont la Ligue Braille.

    Deux actions périodiques sont également organisées : le Duoday, proposition d’accueil d’un travailleur handicapé par un membre du personnel de l’entreprise pour une journée organisée au printemps, et la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, organisée à l’automne.

    L’AViQ soutient financièrement l’action de services spécialisés : services d’accompagnement (dont certains spécifiquement centrés sur les personnes avec déficience visuelle), centres de formation et d’insertion socioprofessionnelle adaptés, projet pilote de soutien dans l’emploi, ou entreprises de travail adapté dont certaines sont spécialisées dans le handicap visuel.

    Elle accorde enfin aux entreprises diverses aides qui leur permettent de faire face à certains surcoûts liés au handicap de leurs travailleurs, tant en ce qui concerne l’équipement que les autres éléments de la situation de travail (gestion de l’information, modes de supervision, adaptation des horaires, aide apportée par des collègues, et cetera). En concertation avec les associations et services spécialisés, elle apporte autant que faire se peut de l’information et du conseil en la matière.

    Dans ce contexte, l’aménagement des situations de travail constitue l’une des priorités du projet européen dénommé, Réseau ERGOJOB, géré par l’AViQ où la Ligue Braille est partie prenante.

    Les dispositifs - contrairement aux aides concrètes - ne sont pas spécifiques au handicap visuel, et des dispositifs réellement spécifiques ne me semblent pas devoir être développés. En effet, les différents cadres juridiques existants permettent de développer des actions ciblées sans pour autant devoir faire l’objet de dispositifs différents.

    Soucieuse d’améliorer le dispositif en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap dont la gestion est confiée à l’AViQ, un projet de modification de la réglementation est en cours. Il vise à adapter le Chapitre Égalité des chances des personnes handicapées sur le marché de l’emploi figurant au Code règlementaire wallon de l’action sociale et de la santé.