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L'impact de la digitalisation du secteur de la santé sur la santé des citoyens wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 442 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de BELLOT François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Certains médecins généralistes procèdent à l'envoi de documents et résultats médicaux via la plateforme HELENA. Celle-ci, certifiée ISO27001, veut garantir un dialogue sécurisé entre le patient et son prestataire de soins. L'accès se réalise via eID, Itsme ou connexion eHealth. Dans la pratique, il s'avère que les plateformes peuvent faire obstacle à l'obtention rapide d'informations médicales importantes.

    À ces difficultés fonctionnelles ou lenteurs inhérentes à l'utilisation de plateformes s'ajoutent des souhaits de patients de ne pas procéder via ces supports. En effet, tous ne possèdent pas de compétences et matériel informatiques pour user de logiciels et plateformes ou tout simplement n'y ont pas accès à leur domicile, car habitant à un endroit non câblé.

    Il est inconcevable que des procédures informatiques ou choix de navigateur conditionnent l'accès aisé à des données fondamentales.

    En outre, le danger est perceptible : des médecins se reposent trop sur ces plateformes en se convainquant que grâce à celles-ci l'information parvient bien à la patientèle wallonne. Rien n'est moins sûr.

    Cette digitalisation du secteur médical fait disparaître la proximité qui doit exister entre le généraliste et son patient. Ces difficultés peuvent nuire à la santé puisqu'elles portent atteinte à des suivis médicaux rapides et professionnels.

    Madame la Ministre analyse-t-elle les impacts de cette situation sur les suivis médicaux des citoyens et sur leurs santés ?

    Que réalise-t-elle pour stopper la disparition de la caractéristique "proximité" du médecin généraliste ?

    Il est primordial que le choix soit donné par le médecin aux patients quant à l'utilisation ou non de plateformes dans le cadre de la communication entre eux.

    Quelle garantie donne-t-elle aux patients quant à l'obligation de suivis directs des médecins envers eux afin que les généralistes ne prétextent plus l'existence des plateformes pour se décharger de tels suivis ? Comment ?
  • Réponse du 24/05/2022
    • de MORREALE Christie
    Il me paraît essentiel de privilégier la proximité entre le médecin généraliste et son patient dans le dialogue thérapeutique, mais aussi préventif et de promotion de la santé.

    Cette proximité n’exclut pas que tant le médecin que le prestataire de soins enregistrent, en toute sécurité, les données relatives à la santé de son patient et puissent suivre son évolution, voire la cohorte des patients. Je pense en particulier à la mission des médecins vigies qui a été et sera encore très utile et pertinente pour l’identification précoce de la survenance de la grippe ou du Covid, dès lors que le testing ne pourra plus assurer un dépistage massif, comme ce fut le cas pendant la crise sanitaire.

    Qu’un médecin généraliste puisse extraire ou communiquer à Sciensano automatiquement et de manière anonyme, la survenance d’événements sanitaires de ces natures me paraît une priorité.

    De même, pour le patient qui le souhaite, il lui appartient de consulter ses données de santé à tout moment : nous l’avons constaté là aussi lors de la crise Covid durant laquelle tout citoyen a pu consulter son statut vaccinal ou obtenir le résultat d’un test sur masanté.be, de manière complètement sécurisée.

    Dans les cas où le citoyen n’était pas outillé pour le faire, les call-centers l’ont aidé à obtenir l’information utile à sa santé : 15 % de notre population souffre, en effet, de la fracture numérique et en aucun cas, il ne faut la laisser de côté. Il convient de mettre à sa disposition les moyens, de quelque nature qu’ils soient, pour bénéficier d’un même accès à l’information lorsqu’il s’agit de l’accès aux soins.

    Quant au maintien de la proximité entre le médecin et son patient sans passer par une plateforme pour communiquer, les directives relèvent de l’INAMI et des conventions conclues à ce niveau entre les représentants médicaux et les mutuelles, notamment par la notion de consultation, de la définition des actes médicaux et de leur contenu.