/

Le Covid long

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 444 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/05/2022
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    On estime qu'entre 10 et 20% des personnes contaminées développent un Covid long, soit près de 400 000 Belges.

    Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé a réalisé une vaste enquête qui confirme que le Covid long entraîne une dégradation manifeste de la qualité de vie, de fréquentes difficultés à reprendre le travail et un impact psychologique lourd. Les patients disent s'être souvent sentis perdus dans notre système de soins et déplorent l'absence de prise en charge globale de leurs problèmes.

    En avril 2021, la Chambre des représentants a adopté une proposition de résolution pour la reconnaissance des patients Covid-19 de longue durée. Un an plus tard, ces personnes attendent encore des mesures pour les aider face aux symptômes de la pathologie, notamment des troubles cognitifs, des douleurs musculaires, des atteintes cardiaques ou encore de fortes migraines.

    Les patients souffrent du manque d'information – et de connaissances scientifiques – sur cette nouvelle affection. Le KCE recommande de développer des supports d'information à la fois fiables et accessibles à tous, et de mettre en place des campagnes de sensibilisation, notamment auprès des soignants et des employeurs.

    Un an après la reconnaissance de la pathologie, quelles actions concrètes sont mises en place par le Gouvernement wallon pour soutenir les personnes atteintes du Covid long ? Madame la Ministre entend-elle déployer des campagnes d'information et de sensibilisation en Wallonie ? Va-t-elle fournir des informations objectivables sur le Covid long ? Si oui, comment ?

    Enfin, le cabinet du Ministre Frank Vandenbroucke indique développer un trajet de soins en collaboration avec les organisations de patients, avant les vacances d'été. A-t-elle été en contact avec le cabinet Vandenbroucke à ce sujet ? Quelle sera l'implication du Gouvernement wallon ?
  • Réponse du 11/07/2022
    • de MORREALE Christie
    La physiopathologie du Covid long n'est pas encore totalement comprise et consiste probablement en de multiples mécanismes liés les uns aux autres. Cela se traduit par l’apparition de différents symptômes qui varient dans le temps et prend différentes formes d’une personne à l’autre. Cela touche différents organes en particulier le cœur, les poumons et le cerveau. Ce qui affecte le quotidien des personnes malades du Covid long.

    Si l’on progresse de jour en jour sur les connaissances à propos du Covid long, il n'existe pas encore de test simple pour le diagnostiquer. Ce qui rend la prise en charge plus complexe. Des lignes directrices existent cependant et énumèrent des recommandations pour le suivi et le diagnostic des patients présentant des symptômes nouveaux ou continus 4 semaines après un Covid aigu, y compris des tests sanguins, des tests d'exercice et une radiographie du thorax dans certaines indications.

    Des études complémentaires sont nécessaires pour savoir comment suivre les patients atteints de Covid-19, mais aussi pour prévenir ses conséquences à long terme. Une approche multidisciplinaire et multispécialité est nécessaire. Le KCE a d’ailleurs mené une étude sur les besoins et le suivi des personnes souffrant d'un long Covid. Un rapport succinct est disponible sur le site web du KCE.

    Bien que la mise en place et le remboursement des trajets de soins dépendent du Fédéral, je peux informer l’honorable membre que depuis le 1er juillet 2022, les soins de 1re ligne pour les personnes souffrant de symptômes Covid persistants sont remboursés par l’INAMI par la mise en place de « trajets de soins Post-Covid ».

    Le médecin généraliste examine les soins nécessaires avec le patient. Après ce bilan, il décide des disciplines à prescrire.

    Deux « trajets de soins » sont possibles :
    - un trajet de soins monodisciplinaire dans le cadre duquel le patient a besoin d’un seul dispensateur de soins (logopède, kinésithérapeute ou psychologue) ;
    - un trajet de soins multidisciplinaire si le patient nécessite l’aide de plusieurs dispensateurs de soins (logopède, kinésithérapeute, psychologue, ergothérapeute, diététicien).

    Dans ce cas, son médecin généraliste établit un plan de traitement personnalisé et des objectifs en collaboration avec les dispensateurs de soins concernés de la première ligne et avec le patient lui-même. 

    Dans cette équipe de dispensateurs, un coordinateur des soins est désigné. Le coordinateur des soins joue un rôle central dans ce nouveau modèle de collaboration que nous introduisons dans la première ligne.

    Pour que le traitement soit le plus optimal possible, la concertation « Evidence-based practice » permettra de rédiger des lignes directrices cliniques et de les mettre à jour sur base des dernières connaissances scientifiques. Ces directives seront mises à la disposition des dispensateurs de soins par l’INAMI dès qu'elles seront publiées. Le trajet de soins est régulièrement évalué et ajusté si nécessaire. Il dure 6 mois. Si des soins sont nécessaires plus longtemps, le trajet peut être reconduit ou le patient peut être orienté vers des soins plus spécialisés.

    Ce qui devrait soulager les 13 000 personnes (il s’agit d’une estimation) en Belgique qui sont actuellement confrontées à des symptômes persistants après avoir contracté le Covid-19.