/

L'intervention de la Région wallonne dans la restauration de l'hôtel Rifflart

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 353 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/05/2022
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Depuis quelques années déjà, le futur du bâtiment appelé «hôtel de Rifflart d'Ittre», ancien siège du tribunal de commerce dans la rue de Soignies, fait ponctuellement l'actualité en terre aclote. Construit au XVIIe, racheté à la Régie des bâtiments par un promoteur désireux d'y aménager un appart-hôtel, le bâtiment n'a finalement pas été transformé puisque le permis d'urbanisme sollicité pour cette nouvelle affectation a été refusé fin 2020.

    En septembre dernier, le conseil communal a évoqué à nouveau le dossier puisque deux arbres remarquables ont été abattus et un troisième a subi des dommages considérables. Bizarrement, un des motifs du refus de permis était la présence de certains arbres à protéger. Le collège a affirmé qu'il y aurait des sanctions.

    Une pétition a été diffusée demandant la restauration harmonieuse du bel hôtel de Rifflart dans le respect de son architecture du 17e et du maintien de son jardin arboré. L'ensemble de ces caractéristiques justifie de s'opposer avec détermination à toute implantation d'un immeuble d'appart hôtel dont le gabarit important priverait le site de son jardin et détruirait irréversiblement l'harmonie de l'ancien hôtel de Rifflart.

    La pétition rassemble 519 signatures en ligne et plus de 400 signatures via du porte-à-porte, soit plus de 900 signatures en ce début mai.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de la pétition et des revendications citoyennes ?

    Quelle est son analyse de ce dossier ô combien sensible ?

    Serait-elle disposée à étudier avec son administration du patrimoine la restauration architecturale de ce magnifique bâtiment et contribuer ainsi à garantir la présence d'un jardin, « poumon vert » d'un milieu urbain ?

    À défaut, compte-t-elle imposer certaines conditions pour maintenir la valeur patrimoniale du bâtiment ? Si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 15/06/2022
    • de DE BUE Valérie
    J’ai bien pris connaissance de la pétition et des revendications qu’elle souhaite exprimer.

    Mes services et moi-même ne demandons pas mieux qu’une restauration harmonieuse et en respect du caractère architectural de l’ancien Hôtel soit l’option choisie pour les futurs aménagements, mais le devenir de ce bâtiment implique la superposition de plusieurs compétences. Je me permets dès lors de répondre pour ce qui concerne le volet patrimonial.

    Le bien dont il est question n’est pas classé ni comme monument ni comme site, mais il est inscrit à l’inventaire régional avec l’apposition d’une pastille. L’attribution d’une pastille confère à l’ancien hôtel Rifflart un premier degré de protection, à la hauteur de sa valeur patrimoniale à l’échelle locale. Le fait que ce bien soit pastillé impose qu’un avis soit demandé à l'AWaP lors de la dépose d’un permis d’urbanisme. Le but de cette procédure est d’informer au mieux l’autorité compétente en matière de permis quant à l’intérêt et aux caractéristiques patrimoniales du bien immobilier visé par le projet d’aménagement. C’est d’ailleurs dans ce contexte que, lors de l’instruction de la demande de permis d’urbanisme en 2020, l’Agence wallonne du Patrimoine a remis un avis défavorable sur le projet présenté, qui a été suivi d’un refus de permis.

    Prenant acte de cette décision, le maître de l’ouvrage a pris contact de manière informelle avec mon administration afin d’affiner son projet d’un point de vue patrimonial et de rencontrer les remarques émises dans l’avis défavorable susmentionné. Les remarques ont été largement rencontrées, avec pour seule réserve l’emprise du nouveau bâtiment sur l’ancien jardin de l’hôtel. Ce dernier aspect relève du Département de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme et non de l’AWaP laquelle, comme l’honorable membre le sait, ne peut se prononcer que sur le volet patrimonial.

    Enfin, si une nouvelle demande de permis venait à être introduite, l’Agence wallonne du Patrimoine jouerait à nouveau pleinement son rôle d’information et de conseil, dans les limites de ses prérogatives.