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Faire évoluer les habitudes du consommateur

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 220 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 13/09/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le CRIOC sonde les ménages wallons depuis un certain nombre d'années dans le but d'observer le comportement du consommateur.

    Sur le plan de l'environnement, il paraît que le consommateur est conscient de la nécessité de trier les déchets ménagers, d'économiser de l'énergie et de l'eau, de préférer des emballages recyclables …

    Mais ce même consommateur est un gaspilleur de produits alimentaires (on jette des produits en trop plutôt que de les consommer une fois que la date de péremption est dépassée). Il utilise la voiture de façon intensive (« ma voiture est ma liberté ») malgré les hausses du prix du carburant et malgré le fait qu'un tiers des trajets correspondent à des distances inférieures à 2 km (les premiers km étant les plus polluants).

    Cela mériterait probablement la peine d'examiner le comportement environnemental ou durable (pour prendre un terme plus à la mode) du consommateur de façon plus large et d'agir en conséquence pour faire évoluer les habitudes.

    A commencer par la construction. La création d'un logement selon les règles écologiques permet d'éviter les erreurs qui dans la suite ne peuvent être réparées que moyennant un effort considérable. Cela concerne différents sujets tels que l'énergie, l'eau, les produits et matériaux de construction, les peintures, colles etc. Et en continuant avec d'autres sujets.

    A condition de surmonter un dilemme : toute campagne de conscientisation touche d'abord et presqu'exclusivement ceux qui sont déjà convaincus. Les autres consommateurs réagissent plutôt à une différence de prix et/ou de qualité du produit.

    Comment œuvrer pour faire évoluer les habitudes et mentalités vers un comportement plus respectueux de notre environnement ?





  • Réponse du 21/09/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Le baromètre de l'éco-consommation réalisé par le CRIOC pour le compte de la Région wallonne depuis plusieurs années a pour objectif d'évaluer l'attitude des consommateurs vis-à-vis de différents thèmes récurrents ou non en liaison avec l'environnement et la consommation durable. Il permet d'orienter les actions de la Région et des organismes chargés par la Région de missions d'information et de sensibilisation à l'environnement et participe à l'évaluation de ces actions.

    L'étude publiée en 2006 couvrait huit ans de perception des consommateurs. Elle a montré que, si la préoccupation pour l'environnement était largement partagée par la population, l'adoption de nouveaux comportements demandant un changement d'habitudes et perçu comme générant une perte de confort - la voiture - ou de bien-être, nécessitant une certaine expertise ou impliquant des prix plus élevés, était plus difficile. Le CRIOC a constaté que le bénéfice individuel, notamment financier, que le consommateur peut trouver au changement de comportement constitue un facteur de motivation important. C'est la raison pour laquelle il lancera prochainement, avec le soutien de la Région wallonne, une action-test sur la base de ce principe. D'autres actions seront développées et précisées dans les plans et programmes en préparation - programme de prévention des déchets ménagers et plan air - et au travers des outils réglementaires.

    En ce qui concerne le logement plus particulièrement, un ensemble de dispositifs sont nécessaires afin de faire évoluer le parc des logements vers des logements plus respectueux de l'environnement et de la santé. Il faut informer et conscientiser le candidat à la construction et à la rénovation et, le cas échéant, imposer certaines mesures ou prévoir des incitants en vue de faire évoluer l'offre par les professionnels de la construction.

    A titre d'exemple, la Région wallonne soutient depuis plusieurs années la Confédération de la construction wallonne et le Centre scientipfique et technique de la construction dans un projet destiné à préciser les lignes directrices de la construction durable et à former les professionnels sur cette base. L'élaboration d'un cahier des charges-type en matière de travaux de bâtiments, est actuellement envisagée. En matière d'énergie, et outre les actions diverses menées en termes de primes, de démonstration et d'accompagnement des architectes, la carte d'identité énergétique du bâtiment, à laquelle travaille mon Collègue le Ministre Antoine en charge de l'Energie dans le cadre de la transposition de la directive européenne relative à la performance énergétique des bâtiments, devrait contribuer à faire évoluer également le marché et les mentalités.