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La stratégie et les effets de la lutte contre les déchets sauvages

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 562 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 16/05/2022
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'opération Be Wapp a eu lieu ces 5, 6 et 7 mai. L'objectif principal est de rassembler et sensibiliser les citoyens à la problématique des déchets sauvages.

    Cette année, l'opération a rassemblé plus de 88.000 personnes dans toute la Wallonie.

    De nombreux jeunes ont participé à cette action : l'environnement et l'avenir de la planète les intéressent directement.

    Toutefois, même s'ils sont motivés, certains estiment que la problématique n'est pas suffisamment mise en avant lors de leur apprentissage scolaire.

    Madame la Ministre peut-elle nous confirmer le succès de l'opération Be Wapp de cette année ?

    Peut-on déterminer un profil sociologique des participants : les publics plus précarisés sont-ils touchés par les campagnes d'informations?

    A-t-elle déjà pu échanger avec la Ministre Désir concernant la sensibilisation à la problématique en milieu scolaire ?

    Complémentairement, pour lutter contre ces déchets sauvages qui empoisonnent le quotidien des Wallons, d'autres mesures ont également été prises par le Gouvernement, comme l'augmentation fin 2020 des sanctions et amendes pour les contrevenants. Peut-on d'ores et déjà affirmer que l'aggravation des sanctions a eu un impact sur la diminution de ces déchets sauvages ?

    Et finalement, que va-t-elle implémenter supplémentairement pour encourager à la réduction ces déchets sauvages ?
  • Réponse du 29/07/2022
    • de TELLIER Céline
    Avec 88 490 participants inscrits à la 8e édition, le Grand Nettoyage est un succès. La répartition des inscrits se présente comme suit :

    Nombre de participants par catégorie :
    - équipes citoyennes : 15 497 personnes ;
    - équipes scolaires : 52 731 personnes ;
    - équipes associatives : 12 295 personnes ;
    - équipes d’entreprises : 2 800 personnes ;
    - équipes d’administrations publiques : 4 077 personnes ;
    - équipes rivières : 640 personnes.

    Nombre de participants par province :
    - Brabant wallon : 8 663 personnes ;
    - Hainaut : 24 032 personnes ;
    - Liège : 31 353 personnes ;
    - Luxembourg : 12 032 personnes ;
    - Namur : 11 893 personnes.

    Le premier constat qui semble partagé par d’aucuns est la diminution apparente de la présence de déchets abandonnés à ramasser. La situation semble donc s’être améliorée, notamment en comparaison de l’édition précédente qui avait eu lieu en septembre dernier.

    La décision de déplacer l’événement en mai avait été prise il y a quelques mois en raison de la crise sanitaire liée au covid. L’ASBL Be WaPP propose de rééditer la prochaine édition du Grand Nettoyage au printemps, en mars2023. En effet, au mois de mai, la végétation est déjà fortement développée, ce qui ne facilite pas le ramassage des déchets abandonnés.

    Tous les types de publics ont été concernés par l’action et s’y sont impliqués dans la mesure où la campagne de communication jouait sur différents canaux : TV, radio et réseaux sociaux. Cette campagne de communication a également été relayée par les communes, le monde associatif, les mouvements de jeunesse, les écoles, des fédérations de toutes sortes (patronales, syndicales, agricoles…) et cetera.

    Par ailleurs, plus de la moitié des participants provenaient des écoles, ce qui permet de toucher des jeunes issus de tous les milieux.

    Le monde scolaire fait l’objet d’une attention toute particulière en ce qui concerne la sensibilisation à la gestion des déchets et à la malpropreté en particulier :
    - la labellisation « École Plus Propre » se poursuit ; 100 écoles sont déjà labellisées et 36 050 élèves sont impliqués. Au travers de ce projet mené conjointement par BeWapp et les intercommunales de gestion des déchets, les écoles reçoivent un accompagnement afin de mettre en place un plan d’actions concret alliant propreté, tri et prévention des déchets ;
    - des dossiers pédagogiques sont proposés pour les maternelles et les primaires et seront prochainement complétés par un cahier pour les secondaires ;
    - les enseignants ont, depuis la rentrée scolaire 2021-2022, la possibilité de suivre une formation en matière d’amélioration de l’environnement de l’enfant et de son bien-être, d’écocitoyenneté, de développement durable et d’économie circulaire. Il s’agit de formations d’un ou deux jours qui s’adressent à tous les niveaux/réseaux scolaires et qui sont accessibles via les catalogues officiels de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    La première édition du Marathon de la Propreté qui s’est tenue en novembre dernier, a largement fait écho à ma volonté de considérer la répression comme un axe important de la lutte contre la malpropreté. À cet égard, je souhaiterais qu’à l’instar du marathon de la vitesse, un focus particulier puisse être porté de manière récurrente sur la propreté publique durant une semaine de l’année. Ce sera l’occasion d’informer le grand public de l’importance de respecter l’espace public et, en même temps, de contrôler, voire réprimander si nécessaire les inciviques qui ne seraient pas sensibles à ce message.

    L’adoption de la stratégie wallonne de Politique répressive environnementale par le Gouvernement fin de l’année 2021 et l’entrée en vigueur en juillet prochain du nouveau décret concernant la délinquance environnementale permettront de donner une nouvelle impulsion dans la lutte contre les incivilités en favorisant une approche plus effective vis-à-vis des récalcitrants afin qu’ils changent leurs mauvaises habitudes.

    Enfin, outre l’analyse des conditions de réussite de l’instauration d’une consigne, que j’ai demandée à mon administration de mener via un bureau d’études indépendant, des discussions ont eu lieu au niveau interrégional afin de rédiger un accord de coopération interrégional visant à transposer l’article 8 de la directive SUP (Single Used Plastic Directive) qui devrait entrer en vigueur à partir du 05 janvier 2023. Celle-ci impose de faire porter sur les producteurs d’une série de produits en plastique à usage unique la charge financière afférente à la gestion des déchets sauvages et plus précisément les coûts relatifs à la sensibilisation, la vidange des poubelles publiques, le nettoyage des rues ainsi que ceux liés au traitement des déchets collectés), cette prise en charge financière s’effectuant au prorata de la présence du type de « produits plastiques » dans les déchets sauvages.