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La pollution numérique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 653 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 16/05/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Si Internet était un pays, il serait le troisième plus gros consommateur d'électricité, derrière la Chine et les États-Unis. La pollution numérique englobe la pollution engendrée par toutes les nouvelles technologies, du fonctionnement d'Internet à la fabrication des équipements informatiques.

    Au niveau de la Région, la lutte contre la pollution numérique repose sur plusieurs compétences, notamment celles de la Ministre Céline Tellier. C'est une problématique à laquelle je sais Monsieur le Ministre sensible.

    En décembre 2019, l'Agence du numérique a publié un mémorandum axé sur neuf actions quant à la question de l'impact du numérique sur l'environnement.
    Monsieur le Ministre a, par ailleurs, chargé l'AdN de réaliser une étude sur le sujet pour le premier semestre 2021.

    Presque un an plus tard, où en sommes-nous ?

    Quels sont les résultats de cette étude ?

    Quelles actions ont découlé de cette dernière ?

    Quelles mesures concrètes la Région entend-elle mettre en place et a-t-elle déjà mises en place, à son échelle, pour lutter contre la pollution numérique ?

    Les consommateurs du numérique sont généralement peu avertis et n'ont souvent pas conscience de l'impact sur l'environnement de leurs pratiques : envoi de mails, téléchargement de pièces jointes, streaming, stockage de photos…

    Envisage-t-il de mettre en place des campagnes de sensibilisation sur le sujet ?
  • Réponse du 17/06/2022
    • de BORSUS Willy
    Récemment, Agoria a publié les résultats de son étude « Digital4Climate ». Cette étude, dans laquelle l’Agence du Numérique a été impliquée en tant que membre du comité de conseil, démontre que le numérique apporte cinq fois plus de réduction d’émissions de gaz à effet de serre comparativement à l’empreinte globale que ce secteur générera d’ici 2030. Ces constats confirment et complètent bien les divers résultats de l’étude de l’impact des outils numériques sur l’environnement, étude menée par l’Agence du Numérique dans le courant de l’année 2021.

    Dès lors, le numérique présente de réelles opportunités pour, précisément, diminuer notre empreinte sur l’environnement, accélérer la transition environnementale et enfin, plus généralement, protéger du climat.

    Je suis par ailleurs conscient de l’empreinte environnementale générée par le secteur du numérique dans son ensemble, cela dit, il faut signaler que le secteur numérique ne représente qu’une partie limitée de la pollution qui est générée par les diverses activités économiques et humaines.

    Je suis bien entendu sensible à cette double transition numérique et environnementale et je m’y emploie, notamment à travers des actions que nous mettons en place dans le cadre des deux stratégies Digital Wallonia et Circular Wallonia. L’Agence du Numérique mène, dans le cadre de la stratégie régionale du numérique, des actions visant à renforcer aussi bien le volet Green IT que le volet IT 4 Green. En plus du mémorandum que l’honorable membre mentionne qui regroupe les recommandations des Digital Wallonia Champions, des cartographies d’acteurs, une participation dans des groupes européens et une implication dans le cadre de la stratégie Circular Wallonia ont été développés jusqu’ici.

    En guise de rappel, l’étude menée par l’Agence du Numérique avait pour objectif de dresser un état de l’art, une catégorisation d’impacts, une veille des bonnes pratiques internationales et une présentation, à destination du Gouvernement, de pistes d’actions à mettre en place à court, moyen et long terme. L’étude propose quatre domaines d’actions qui sont les suivants :
    - des systèmes de production plus durables ;
    - des solutions et usages numériques plus respectueux de l’environnement ;
    - circularité, valorisation et réemploi des matériaux et des ressources ;
    - mobilisation des acteurs dans des business models basés sur le partage et l’économie circulaire et fonctionnelle.

    Un an plus tard, les résultats de l’étude ont été présentés au Gouvernement et un groupe de travail inter-cabinets a été mis en place afin d’évaluer ensemble et d’une manière transversale et complémentaire les pistes d’actions proposées afin de répondre concrètement aux enjeux de la Wallonie, de ses écosystèmes et de ses acteurs. Par ailleurs, il m’a été possible, dans un premier temps, d’identifier tous les mécanismes existants qui permettent à notre Région d’accélérer cette double transition numérique et environnementale. L’objectif est de capitaliser sur les forces wallonnes et sur les axes prioritaires de nos stratégies régionales pour la renforcer. Dans un second temps, un travail a été réalisé pour intégrer des actions alliant numérique & environnement dans les nouvelles ambitions de Digital Wallonia. Aussi, un appel à projet a été lancé dans le cadre du programme Industrie du Futur en vue de renforcer la circularité dans le secteur manufacturier.

    Depuis le mois de mai 2022, le projet Digital Wallonia 4 Circular a été adopté par le Gouvernement. Ce dernier capitalise sur les avancées numériques pour accélérer l’économie circulaire. Il comprend des études, de la sensibilisation, une valorisation des acteurs ainsi que des appels à projets pour renforcer l’intégration, l’utilisation et le développement de solutions numériques à fort potentiel pour l’économie circulaire. Ce projet, combiné à d’autres lancés dans le cadre du Plan de Relance, répond parfaitement aux défis de la lutte contre la pollution numérique et à la nécessité de conscientiser et de sensibiliser les citoyens, les acteurs publics et privés à l’impact de leurs comportements d’usage, de consommation et de recyclage. De plus, diverses dynamiques régionales inscrites dans le cadre de Circular Wallonia sensibilisent actuellement nos acteurs wallons, comme c’est le cas dans le cadre du Green Deal Achats Circulaires. La dynamique est donc lancée et promet une forte mobilisation des acteurs dans le courant des années à venir.