L’augmentation des demandes d’installation de panneaux photovoltaïques en Wallonie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 778 (2021-2022) 1
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Question écrite du 16/05/2022
- de DESQUESNES François
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de cette situation ?
Quelle place le développement photovoltaïque doit-il prendre selon lui dans la transition énergétique ?
A-t-il analysé les potentiels risques de pénurie de matériaux dans cette filière et a-t-il envisagé des pistes pour y répondre ?
Relayé par voie de presse, le témoignage d'un installateur revient sur le cas des exploitations agricoles en expliquant que les agriculteurs « se trouvent dans la catégorie des petits industriels avec un compteur qui ne tourne pas à l'envers. Et comme ils consomment essentiellement le matin et le soir, le système est moins rentable ».
Comment répondre à cet enjeu pour ce public ? A-t-il l'intention de booster les installations photovoltaïques sur les toits des établissements agricoles ?
Parallèlement, la Flandre affirme ses ambitions puisque le Gouvernement vient de décider que les 2 500 entreprises les plus consommatrices d'électricité de Flandre devront disposer d'ici 2025 de panneaux solaires pour produire une partie de leur électricité. Une obligation qui s'appliquera aussi à 700 bâtiments publics.
Quelle est sa réaction ? Un tel développement est-il envisageable et souhaitable selon lui en Wallonie ?
Peut-il faire le point sur les chiffres du développement du photovoltaïque sur les 5 dernières années en Wallonie, tant pour les particuliers que pour les entreprises et les pouvoirs publics ?
Réponse du 23/06/2022
- de HENRY Philippe
Aujourd'hui, avec les prix de l'énergie qui sont constamment à la hausse et le coût des installations qui a fortement diminué, le solaire photovoltaïque est très attractif ! L'installation d'un système solaire photovoltaïque permet de réduire facture d'électricité des citoyens et des entreprises, mais également les émissions de CO2 ainsi que la dépendance aux énergies fossiles. Cette augmentation de la demande est tout à fait normale.
Pour exemple, les petites installations photovoltaïques sont maintenant moins chères et bien plus performantes. Une installation standard de 3kWC (3000Wc) avec prix de 1,40 euro/Wc installé (les prix actuels du marché varient entre 1euro et 1,50 euro HTVA/Wc installé) est rentabilisée au bout de 5 ans.
La contribution wallonne au Plan national Energie-Climat approuvée par le Gouvernement wallon en 2019 vise une production d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques de 3 300 GWh en 2030, soit 2,5 fois la production de 2020. Cet objectif pourra être revu à la hausse dans le cadre de la définition d’un nouveau Plan Air-Climat-Energie répondant aux ambitions de la Déclaration de politique régionale et européenne.
Le parc photovoltaïque en Wallonie doit s’inscrire dans une politique cohérente du territoire. Les projets doivent notamment s’inscrire dans le cadre des outils de planification locaux et régionaux (SDT, PAEDC, SDC, et cetera).
Les objectifs wallons en électricité photovoltaïque sont en effet très ambitieux.
C’est devenu une technologie mature qui permet de produire de l’électricité d’origine renouvelable à des conditions économiques acceptables. La nouvelle tarification de l’électricité, qui prévoira une période tarifaire financièrement intéressante au moment où la production photovoltaïque intervient, devrait encore augmenter l’attrait de cette filière sans nécessiter d’investissements réseaux trop importants étant donné la meilleure synchronisation de l’offre et de la demande d’électricité.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra probablement dépasser les initiatives spontanées et intégrer certaines contraintes qui seront d’autant mieux acceptées que la rentabilité de cette mesure est assurée.
On peut ainsi songer à une obligation d’intégrer des panneaux photovoltaïques pour toute nouvelle construction ou rénovation importante, lorsque les toitures et l’orientation s’y prêtent. Le même phénomène a été constaté avec l’isolation des bâtiments. Dans un premier temps, cela s’est développé sur base volontaire pour ensuite devenir une obligation urbanistique.
Les entreprises pourraient aussi être concernées. Je salue l’initiative de ma collègue du Gouvernement flamand et ne manquerai pas de développer des initiatives similaires.
Concernant le secteur agricole, pour les installations inférieures à 10kWc, le compteur continue à tourner à l’envers, cependant pour les installations supérieures à 10kWc, ces producteurs d’énergie ont droit au mécanisme de soutien qui est les certificats verts et qui assure la rentabilité de l’installation sans nécessiter de « compteur qui tourne à l’envers ».