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Le manque de travailleurs dans le secteur de la santé

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 450 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/05/2022
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Huit organisations du secteur de la santé sur dix sont confrontées à une pénurie critique de personnel, rapporte dimanche une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès des directions de 73 établissements de santé, qui regroupent environ 10 000 travailleurs. L'abandon dû à la pression physique du travail est cité par 62 % des personnes interrogées, tandis que 56 % évoquent la pression psychologique. Dans les maisons de repos, ce constat est tout aussi implacable. Tout dernièrement, une aide-soignante s'est retrouvée seule pour s'occuper de 22 résidents positifs Covid explique Claudia Reckinger (Setca).

    Déjà au moment de la Commission spéciale de la crise Covid, le personnel nous expliquait que la situation était critique.

    Pourquoi la situation n'a-t-elle pas évolué depuis maintenant près de 2 ans ?

    En plus de l'accord du non-marchand, que va mettre en place Madame la Ministre pour lutter contre cette pénurie ?
  • Réponse du 15/06/2022
    • de MORREALE Christie
    Il convient de le rappeler, la crise Covid a touché nos établissements de soins et en particulier, nos maisons de repos et leur personnel de plein fouet, impliquant une pression psychologique et des charges de travail physiques conséquentes pour les travailleurs.

    La formation du personnel de soins relève, quant à elle, de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui a le pouvoir d’ouvrir des filières et de les promouvoir auprès des jeunes, au niveau de l’enseignement secondaire ou sortant de ces études secondaires pour les attirer dans l’enseignement supérieur. Il est certain que la pénibilité de ces professions avec des horaires souvent décalés et une pression tant physique que psychologique sont des paramètres qui peuvent rebuter certains candidats.

    L’accord non-marchand a donc constitué un apport considérable de la part du Gouvernement wallon pour revaloriser les fonctions, mais également pour aller plus loin que la revalorisation des rémunérations, même si celle-ci est essentielle.

    Des avancées historiques pour les travailleur-e-s du secteur du non-marchand sont à noter comme la réduction du temps de travail de 32h semaine à partir de 58 ans pour les aides familiales, des jours de congé en plus pour les travailleurs âgés dans les entreprises de travail adapté, l’augmentation de jours de primes de fin d’année ou encore des bras supplémentaires avec de la création d’emplois au sein des MR/S.

    Parallèlement à ces accords, nous pouvons lister de façon non exhaustive, la valorisation de certains lits MR en lits MRS qui améliorent la prise en charge du résident, mais également les conditions de travail des professionnels de santé; la création des 8 consortia infirmiers sur tout le territoire wallon; la création d’une cellule interne à chaque réseau hospitalier d’articulation avec la première ligne; ou encore, la création d’une ASBL pour le bien-être au travail pour le personnel des ASI.

    Par ailleurs, des groupes de travail interfédéraux travaillent sur l’attractivité des métiers de la santé.

    En effet, la pénurie de personnel de soins fait qu’il existe une mise en concurrence entre les établissements, au point que certains peinent à faire face malgré tous leurs efforts, y compris financiers, à leurs besoins. J’évoquerais en particulier les maisons de repos ou les hôpitaux proches du Grand-Duché du Luxembourg qui, par ses salaires, exercent une attractivité considérable sur nos professionnels.

    Il y a donc une attention toute particulière qui est évidemment posée sur les conditions de travail afin de cibler nos interventions, sans déstabiliser les organisations de travail.

    C’est la qualité des soins qui est en jeu. Et pour les employeurs, le respect des missions et des conditions de travail des travailleurs dans un contexte de travail favorisant l’épanouissement et le bien-être.

    En ce qui concerne l’accueil et l’hébergement des aînés, ce sera un des points importants de l’attention portée dans la révision des normes relatives aux maisons de repos qui a débuté par les volets alimentation et incontinence et se poursuit par les autres volets afin d’y développer une démarche globale.

    La démarche qualité concerne tous les acteurs de l’établissement : des travailleurs satisfaits et reconnus constituent la clef de voûte d’un fonctionnement de qualité axé sur le bien-être de chacun, professionnels et résidents.