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La lutte contre le harcèlement de rue en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 453 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/05/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Afin de lutter contre le fléau du harcèlement en rue, la police de Liège a mis en place un dispositif de policières “appâts”. Celui-ci consiste à utiliser une policière en civil pour verbaliser les comportements sexistes en rue. Elles sont quatre à tourner chacune à leur tour, lors d'opérations qui s'organisent en moyenne une semaine par mois. Le principe est le suivant : une policière, suivie discrètement de ses collègues, se promène en civil et dès qu'elle fait l'objet de propos ou gestes sexistes, les autres policiers, reliés à la policière via oreillettes, interviennent pour verbaliser.

    Ce dispositif a été approuvé par le parquet et d'autres zones de police comme celles de Gand, Bruxelles-Nord ou Namur souhaitent également l'implanter. Madame la Ministre engage-t-elle un travail de sensibilisation des zones de police de notre région à l'implantation du dispositif chez elles ?

    Plus largement et dans la continuité des interrogations de ma collègue Rachel Sobry en octobre dernier, elle annonçait travailler avec un appel à projets à hauteur de 200 000 euros qui permettra de soutenir des actions du secteur associatif pour lutter contre le harcèlement sexiste dans l'espace public. Où en est cet appel à projets et quels objectifs s’était-elle fixés ? Elle annonçait également souhaiter dégager 40 000 euros pour réaliser un projet pilote de responsabilisation des auteurs du harcèlement sexiste dans l'espace public avec l'ASBL Praxis. A-t-elle réalisé ce projet ?

    Depuis ces 6 derniers mois, quelles ont été les mesures d'aménagement de l'espace public prises par ses services en vue d'accroître la lutte contre le harcèlement, mesures inscrites dans le Plan genre wallon lancé sur 2020-2024 ?
  • Réponse du 24/05/2022
    • de MORREALE Christie
    Ayant co-présidé la CIM Droits des femmes en 2021, j’ai fait de cette thématique une priorité de travail. Lors de la CIM du 11 juin 2021, nous avons en effet adopté une stratégie coordonnée pour lutter efficacement contre les ravages du harcèlement sexiste dans l’espace public réel et virtuel que ce soit par l’engagement des Ministres de la mobilité ou de l’aménagement de l’espace public à prendre en compte la dimension du genre pour renforcer le sentiment de sécurité et favoriser la mobilité des femmes, redoubler d’efforts communs pour faire connaître la loi sexisme et lutter contre la banalisation de ce phénomène ; renforcer et mieux visibiliser les services d’aide pour les victimes ou encore dupliquer l’expérience pilote du parquet et de la police de Liège que l’honorable membre évoque pour lutter activement contre le sexisme en rue.

    Pour cette dernière le Ministre de la Justice et le Ministre de l’Intérieur se sont engagés à envoyer un courrier de sensibilisation à toutes les zones de police et parquets pour encourager des initiatives similaires.

    La plupart de ces mesures ont été reprises dans le Plan national de lutte contre les violences de genre adopté par les différentes entités du pays en novembre dernier et seront monitorées dans ce cadre.

    En ce qui concerne la Wallonie, la campagne jagis.be qui a pour objectif de lutter contre la banalisation du harcèlement sexiste dans l’espace public en sensibilisant les témoins, lancée en mars 2021 en collaboration avec mon collègue Philippe Henry, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et en télévision et affichée sur plus de 200 bus dans les grandes villes de Wallonie.

    Au-delà de cette campagne, effectivement inscrite dans le Plan genre 20-24, ce dernier prévoit des mesures d’aménagement de l’espace public, portées par mon collègue le Ministre Henry, qui visent elles aussi à accroître la lutte contre le harcèlement.

    En outre, j’ai lancé en juillet 2021 un appel à projets, à hauteur de 200 000 euros, permettant de soutenir des actions du secteur associatif visant à lutter contre le harcèlement sexiste dans l’espace public et le cybersexisme. Sur 27 candidatures, 17 projets ont été retenus.

    Enfin, le projet pilote de l’ASBL PRAXIS que l’honorable membre mentionne est bel et bien lancé, et soutenu à hauteur des 40 000 euros prévus.