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Les inquiétudes soulevées concernant les aménagements à l'Aquascope de Virelles

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 575 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/05/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En décembre 2020, Madame la Ministre accordait une subvention d'un montant de 1,5 million pour le développement du site de l'Aquascope de Virelles. Le but ? Revaloriser le site naturel pour sauvegarder sa qualité biologique et son patrimoine exceptionnel.

    Les travaux d'aménagement en faveur de la biodiversité sont la création d'îlots, la restauration de la roselière et le déménagement du Creaves.

    Alors que ces travaux sont bien engagés, le voisinage se montre perplexe. Un tract circule dénonçant les conséquences et le chamboulement sur les espèces et sur le lac : le creusement de chenaux, la compaction de pierres et autres matériaux ont déplacé la vase et rehaussé le fond du lac. Des conséquences seraient à craindre aussi sur les riverains avec une possibilité d'inondations. Les aménagements envisagés n'ont-ils pas fait l'objet de consultations comme le prévoient les règles en matière d'urbanisme ?

    L'inquiétude se traduit aussi sur la gestion du site en parc d'attractions. Le tract rappelle qu'il s'agit d'une zone naturelle et que sa vocation est de garder le calme ambiant pour laisser la biodiversité et l'écosystème se développer.

    On dénombre pas moins de 160 espèces d'oiseaux, des espèces rares de plantes et d'insectes dans cette zone humide unique en Wallonie. Comment concilier tourisme de masse et respect de la biodiversité ?

    Parmi les craintes exprimées, il y en a une qui prend une dimension particulière eu égard aux recommandations que le Gouvernement vient d'approuver au sujet des inondations. En effet, les travaux pourraient modifier le niveau du lac et par là inonder certaines maisons proches et certaines voiries. Quelle analyse Madame la Ministre fait-elle de ces craintes ? Comment le risque d'inondation a-t-il été géré dans ces travaux d'aménagement ?
  • Réponse du 24/05/2022
    • de TELLIER Céline
    J’ai effectivement été avertie des inquiétudes de certains riverains exprimées dans un tract et relayées par la presse.

    Je peux confirmer que les travaux réalisés à Virelles ont bien pour but premier d’améliorer la capacité d’accueil du milieu naturel pour les espèces sauvages. Des travaux de restauration étaient en effet nécessaires pour maintenir la qualité des habitats et les espèces déjà présentes sur le site. Les nouveaux chenaux dans la roselière, notamment, ont pour but de mieux alimenter la roselière en eau et de favoriser certaines espèces d’oiseaux, d’invertébrés, de poissons, et cetera.

    D’autre part, la création d’îlots vise à permettre l’installation de nouvelles espèces. Des travaux similaires réalisés en 2004 et de plus faible ampleur ont en effet donné d’excellents résultats dans cette optique. Et malgré un chantier certes imposant, la liste des observations ornithologiques récentes comparées aux observations des deux dernières années permet de s’assurer que la phase de travaux n’a pas perturbé exagérément les espèces et les premiers résultats positifs des aménagements sont déjà observables.

    Il est vrai que ces travaux avaient également pour but de soutenir l’attractivité du site pour les visiteurs. Il s’agit d’une volonté du Gouvernement de renforcer l’attractivité écotouristique des espaces naturels, un objectif qui me tient à cœur car il permet à la fois de sensibiliser le grand public à la valeur de ces espaces et de leur biodiversité, de pourvoir ces sites d’infrastructures adaptées pour les visiteurs, et de soutenir le développement socio-économique régional via l’écotourisme. D’ailleurs, les statuts de l’ASBL Virelles Nature reposent sur ces 3 piliers qu’il faut continuer à tenter d’articuler au mieux : la gestion de la réserve naturelle, l’éducation à l’environnement et la sensibilisation, et l’intégration d’un projet écotouristique permettant au grand public de découvrir la réserve naturelle.

    De là donc à qualifier Virelles de « parc d’attraction », il y a un pas que je considère trop hardi. La conception des aménagements y reste réalisée de manière à garantir le développement des espèces qui y vivent : la fréquentation par le public étant gérée et canalisée, et de grandes zones sont interdites d’accès ou accessibles uniquement en présence d’un guide.

    Enfin, concernant les risques d’inondation évoqués dans le tract, je peux confirmer qu’aucun impact nouveau n’est à craindre en termes d’inondation suite à la réalisation des travaux. Le moine de sortie reste en fonction et continue de permettre la gestion des niveaux d’eaux. La profondeur de l’eau n’a pas non plus été modifiée sur la majeure partie de l’étang, hormis bien sûr à l’endroit des travaux. En outre, la mise en assec de l’étang durant la période de septembre 2021 à mars 2022 a permis de favoriser la sédimentation et la minéralisation des vases, en réduisant leur volume et en dégageant par ce mécanisme un plus grand volume de stockage d’eau de l’étang.

    La procédure d’obtention du permis d’urbanisme a bien entendu été respectée, en ce y compris l’enquête publique. Et de nombreux avis de l’administration et des scientifiques de la Commission de Gestion de la Réserve naturelle de Virelles ont par ailleurs été recueillis dans le cadre de la mise en œuvre du projet.