L'augmentation des cas d'obésité
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 457 (2021-2022) 1
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Question écrite du 18/05/2022
- de MUGEMANGANGO Germain
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Ministre peut-elle nous fournir des chiffres concernant l'obésité en Wallonie ?
Est-ce que ceux-ci peuvent témoigner de ces tendances à la hausse ?
Quelles dispositions a-t-elle prises pour faire face à cette réalité ?
Réponse du 21/11/2022
- de MORREALE Christie
L’OMS a déclaré que l’Europe était l’une des régions avec le plus grand taux de personnes en surpoids ou obèses : 59 % des adultes en souffrent (WHO European Regional Obesity Report 2022. (2022, 2 mai). https://www.who.int/europe/publications/i/item/9789289057738). Ces pathologies sont à la source de nombreux problèmes de santé, tels que le développement de maladies chroniques, de troubles musculaires ou de certains cancers.
L’OMS évoque également l’impact négatif des mesures de prévention contre le Covid-19 sur les comportements des populations.
La dernière enquête de Santé, en Belgique, réalisée par Sciensano en 2018 donne des indications concernant la prévalence du surpoids (IMC de 25 et plus) et de l’obésité (IMC de 30 et plus) chez l’adulte (Drieskens ; Charafeddine ; Gisle, S. ; R. ; L. (2020). Enquête de santé 2018 : État nutritionnel. Sciensano. https://www.sciensano.be/fr/biblio/enquete-de-sante-2018-etat-nutritionnel) :
- près de la moitié (49,3 %) de la population adulte âgée de plus de 18 ans est en surpoids, tandis que 15,9 % sont obèses ;
- il y a davantage d'hommes (55,3 %) que de femmes (43,4 %) qui souffrent de surpoids ; mais en termes d'obésité, il n'y a pas de différence significative selon le sexe ;
- la prévalence du surpoids et de l'obésité augmente avec l'âge jusqu'à 74 ans (respectivement 61,9 % et 22,8 % chez les 65-74 ans). C’est alarmant de constater que deux hommes sur trois âgés de 45 à 74 ans sont en surpoids. De plus, plus du quart des hommes âgés de 65 à 74 ans sont obèses ;
- le surpoids et l'obésité sont tous les deux associés au niveau d'instruction : les personnes peu instruites sont plus à risque. Par exemple, dans le groupe le moins scolarisé, près de deux adultes sur trois (61,8 %) sont en surpoids et plus du quart (21,8 %) souffrent d’obésité ;
- la prévalence du surpoids et de l'obésité est plus élevée en Région wallonne (respectivement 51,8 % et 18,0 %) qu'en Région flamande (respectivement 48,2 % et 15,0 %) et bruxelloise (respectivement 46,5 % et 13,6 %).
Cette enquête fournit des informations également à propos de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents (Drieskens ; Charafeddine ; Gisle,. (2020). Enquête de santé 2018 : État nutritionnel. Sciensano. https://www.sciensano.be/fr/biblio/enquete-de-sante-2018-etat-nutritionnel) :
- dans l'ensemble, un jeune, âgé de 2 à 17 ans, sur cinq (19,0 %) souffre de surpoids et 5,8 % sont obèses ;
- il n’y a pas de différence selon le sexe pour le surpoids et l’obésité chez les jeunes ;
- la prévalence du surpoids (24,4 %) et de l'obésité (11,7 %) est la plus élevée chez les enfants de 2-4 ans ;
- l’état nutritionnel des jeunes varie selon le niveau d'instruction du ménage. En effet, dans les ménages les moins instruits, deux jeunes sur cinq (40,5 %) sont en surpoids et 14 % souffrent d’obésité, cela représente une différence significative par rapport aux ménages les plus instruits (respectivement 12,9 % et 2,9 %) ;
- le surpoids et l'obésité juvéniles sont nettement moins fréquents en Région flamande (respectivement 16,2 % et 4,6 %) qu’en Région bruxelloise (respectivement 27,3 % et 10,5 %) et wallonne (respectivement 20,7 % et 6,0 %).
La prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adultes a augmenté de façon linéaire et significative depuis la première enquête de santé en 1997 (respectivement 41,3 % et 10,8 %).
Chez les enfants et les adolescents, ces prévalences sont restées relativement constantes au cours des années d'enquête, à l'exception de la prévalence du surpoids en 1997 (13,6 %), qui était nettement inférieure à celle de 2018.
De plus, la sixième enquête de santé (Berete ; Braekman ; Bruggeman ; Charafeddine ; Demarest ; Drieskens ; Gisle ; Hermans ; Leclercq ; Van der Heyden, (s. d.). Sixième enquête de santé Covid-19 : résultats préliminaires. Sciensano. https://www.sciensano.be/en/biblio/sixieme-enquete-de-sante-covid-19-resultats-preliminaires) Covid-19 de Sciensano mis en place le 18 mars 2021, se déroulant par questionnaire chez les personnes de 18 ans et plus montre que la crise due au coronavirus n’a pas amélioré les habitudes alimentaires et l’état nutritionnel : diminution de la consommation de fruits et légumes, augmentation des aliments préparés à l'extérieur de la maison et surtout, la proportion d'individus qui sont obèses a encore augmenté. Elle est passée de 16 % en 2018 à 19 % en avril 2020 et à 20 % en mars 2021.
D’autre part, les comportements sédentaires ont également augmenté. Le temps moyen en position assise ou couchée (hors période de sommeil) des personnes âgées de 18 ans et plus est supérieur à l’avant Covid. Davantage chez les jeunes adultes de 18 à 29 ans, et ce temps moyen diminue progressivement avec l'âge.
Dans la dixième enquête de santé Covid-19 de Sciensano réalisée du 17 au 27 mars 2022 (Gisle ; Nélis ; Flamant ; Berete ; Braekman ; Bruggeman ; Charafeddine ; Demarest ; Drieskens ; Hermans ; Smith. Dixième enquête de santé COVID-19. Résultats préliminaires. Sciensano. https://www.sciensano.be/en/biblio/dixieme-enquete-de-sante-covid-19-resultats-preliminaires), 25 % des personnes âgées de 18 ans et plus déclarent toujours que la crise a négativement impacté leurs habitudes alimentaires. En outre, 37 % des personnes âgées de 18 ans et plus affirment également que la crise a eu un impact négatif sur leur poids corporel. Dans les tranches d’âge plus jeunes (18-29 ans et 30-49 ans) ce pourcentage est plus élevé.
Afin de diminuer et, espérons-le, renverser le problème du surpoids et de l'obésité, les politiques publiques doivent continuer à promouvoir les habitudes alimentaires saines et un mode de vie actif.
Dans ce cadre, la Wallonie s’est dotée d’une programmation fixant les priorités en promotion de la santé et en prévention. Cet outil met en œuvre le Plan WAPPS et a été adopté ce 1er septembre 2022 par le Gouvernement wallon. Cette programmation contient différents axes qui représentent le fil conducteur des acteurs en promotion de la santé. Parmi eux, l’axe 1.1 concerne l’importance de « la promotion des modes de vie : l’alimentation, l’activité physique, la sédentarité ». C’est ainsi que la lutte contre l’obésité et le surpoids fait partie intégrante des priorités en termes de santé en Wallonie. Il appartiendra aux acteurs de promotion de la santé de mettre en œuvre ces actions pour répondre aux objectifs compris dans cet outil.
Un Comité de pilotage du plan WAPPS est prévu et permettra de rendre compte de la mise en œuvre de ce plan, de mesurer l’impact et de proposer des ajustements du plan.