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Le sans-abrisme des enfants

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 458 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/05/2022
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le dernier rapport de la Fondation Roi Baudouin, paru en mars dernier, a dénombré qu'en Belgique, parmi les sans-abri, 26 % d'entre eux étaient des enfants.

    Dans la Région Bruxelles-Capitale, 17,6 % des sans-abri sont des enfants et la statistique alerte les associations de la capitale.

    A-t-on les chiffres au niveau wallon ?

    Ce chiffre a-t-il augmenté depuis 2019 ?

    Qu'a mis en place Madame la Ministre pour lutter contre ce fléau ?
  • Réponse du 21/06/2022
    • de MORREALE Christie
    À l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, des premiers dénombrements ont été réalisés en 2020 à Louvain, dans 40 des 42 communes de la Province du Limbourg et dans les villes de Gand, Liège et Arlon. En 2021, ils ont été organisés à Charleroi, Namur, dans le sud de la Flandre occidentale et la zone de soins de première ligne BraVio, autour de Vilvorde.

    Les résultats de ces dénombrements initiés par la Fondation Roi Baudouin renseignaient 200 enfants sur les 1 159 personnes dénombrées à Charleroi, 272 sur les 1 146 personnes dénombrées à Namur, 78 enfants sur les 500 personnes dénombrées à Liège et 69 enfants sur 218 personnes dénombrées à Arlon.

    Par ailleurs, depuis 2009, les relais sociaux et leurs partenaires (plus ou moins 70 services au total) collectent également des données et les communiquent à l’IWEPS. Ces données permettent de rendre compte de l’activité des services qui assurent la prise en charge de la grande précarité en Wallonie et du profil des utilisateurs de ces services.

    La collecte des données est réalisée de façon continue par les travailleurs sociaux des services partenaires des relais sociaux urbains, à l’aide d’un formulaire de recueil de données spécifique à chacun des quatre axes d’activités coordonnées par les relais sociaux (hébergement d’urgence, dispositif d’urgence sociale, travail de rue, accueil de jour).

    Ces données sont agrégées par les services partenaires annuellement pour le profil des utilisateurs et mensuellement pour l’utilisation des services. Elles sont transmises au relais social au début de l’année civile qui suit celle de la collecte.

    Chaque relais social rassemble, vérifie et met en forme les données recueillies par ses partenaires et les transmet à l’IWEPS. Ce dernier extrait les données et dispose ainsi de données agrégées par service et par axe d’activité pour chacun des relais sociaux.

    Les données 2015 ont été publiées en mai 2018. Les données 2017 ont, quant à elles, fait l’objet d’une nouvelle formule pour la publication, elles ont été diffusées complètement fin juin 2019. Tous les tableaux de données de « Profil des utilisateurs » et « d’utilisation des services » sont téléchargeables sur le site de l’IWEPS. Les fiches sont régulièrement mises à jour.

    Les statistiques des relais sociaux urbains sont une source de données unique sur les populations les plus précarisées vivant en Wallonie. Ces statistiques permettent de mesurer l’évolution du secteur, mais aussi l’évolution sur un territoire (en termes de phénomène par exemple) ou par rapport à un public (sur la question de la tranche d’âge des 18-25 ans). Les relais sociaux peuvent ainsi justifier la mise en place de nouveaux projets en s’appuyant sur ces statistiques.

    Au-delà de la capacité des relais sociaux à orienter les projets qu’ils soutiennent en fonction de leur réalité locale, le Gouvernement wallon, à mon initiative, a mobilisé des moyens inédits dans la cadre du Plan de relance pour déployer une stratégie de sortie du sans-abrisme ; étant entendu que la question du sans-abrisme chez les jeunes et les enfants sera prise en considération.

    En effet, une enveloppe de 25 millions d’euros y est consacrée. La finalité est de parvenir à une gestion préventive du sans-abrisme, de façon à éviter tout basculement en rue ; ce qui suggère une mobilisation de tous les acteurs, à tous les niveaux de pouvoir.

    La première mesure est la mise en œuvre de l’Observatoire wallon du sans-abrisme qui veillera à rassembler les expertises fondées notamment sur la collecte de données (en ce compris genrées), à définir les grandes orientations à prendre en matière de lutte contre le sans-abrisme et à surveiller le phénomène. L’Observatoire compte se focaliser sur des publics cibles et des thématiques spécifiques, tels que les femmes ; les enfants, les jeunes, le sans-abrisme en milieu rural, et cetera. Cet observatoire envisage aussi d’occuper un rôle d’instigateur des dénombrements.

    La deuxième concerne le renforcement et l’élargissement des dispositifs « Housing First/ Housing Led », c’est-à-dire le relogement d’abord, de manière à renforcer les équipes existantes et à implémenter des équipes dans des zones wallonnes, jusqu’ici, non couvertes.

    La troisième mesure est le refinancement du secteur des Maisons d’Accueil, des Maisons de Vie communautaire et des Abris de Nuit pour optimaliser la qualité de l’accompagnement et favoriser des sorties durables vers le logement.

    Enfin, la dernière mesure porte sur le financement d’expériences pilotes de type « territoires zéro sans-abri », afin de dégager des modèles permettant d’organiser la sortie du sans-abrisme de façon globale et intégrée à partir d’un état des lieux préalable, du déploiement d’un plan d’actions et d’une évaluation des projets menés.