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Poulets de chair.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 221 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 19/09/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


    220 millions de poulets sont engraissés chaque année en Belgique.

    Peu de personnes se rendent compte que les poulets de chair sont avant tout des animaux sensibles, capables de souffrir. Afin de bénéficier de prix concurrentiels sur le marché, les éleveurs tentent de faire un maximum d'économie d'échelle au détriment du bien-être de ces animaux.

    Ces volatiles doivent absolument pouvoir évoluer sur des superficies plus grandes, de même qu'il faut mettre fin au processus de sélection génétique en faveur de l'accélération du rythme de croissance.

    Le 14 février 2006, le Parlement européen a adopté une proposition d'exigences minimales à respecter pour le bien-être des poussins de chair. À partir de 2013, le taux d'occupation dans les granges devrait être limité à 34 kilos ou à 17 poulets par mètre carré. Aujourd'hui, le taux accepté est de 38 kilos ou 19 poulets par mètre carré. Si un éleveur de poulets rassemble 15 volatiles par mètre carré, le bien-être des animaux est dramatiquement altéré. Afin d'éviter en grande partie ces problèmes, les scientifiques conseillent de respecter une moyenne de 12,5 poulets par mètre carré.

    Le point de vue du Parlement européen n'est pas d'instaurer une loi, mais de remettre un avis à tous les Ministres de l'Agriculture. C'est maintenant au Conseil de l'agriculture de prendre une décision. C'est ainsi au Ministre Rudy Demotte et aux Ministres régionaux de l'Agriculture de se prononcer.

    Puis-je connaître la position du Ministre de l'Agriculture wallon en cette matière ?
  • Réponse du 11/10/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Je suis très sensible aux problèmes de bien-être animal. Dernièrement, nous avons participé à l'élaboration de la Charte du bien-être des animaux de ferme de la Fondation Prince Laurent ainsi qu'à la séance académique de signature de cette Charte qui a eu lieu le 20 septembre dernier. Ceci montre mon engagement et ma volonté d'améliorer le bien-être des animaux.

    Selon les chiffres de l'Institut national des statistiques relevés par la filière avicole et cunicole wallonne, le nombre de poulets de chair engraissés est évalué à environ 137 millions par an pour l'entièreté de la Belgique. La Wallonie produit environ 20 millions de ces poulets par an.

    La proposition de directive du Conseil fixant les règles minimales de protection des poulets destinés à la production de viande a été plutôt bien accueillie par les Etats membres. Cependant, certaines exigences ont fait l'objet de nombreuses discussions, notamment concernant la réduction des densités d'élevage. Ma volonté est de m'appuyer sur les règles les plus strictes concernant ces normes de densité. Les Etats membres devront veiller à ce que la densité d'élevage maximale ne dépasse à aucun moment 32kg/m2 et à ce que la densité d'élevage maximale pour les trois dernières bandes ne soit pas supérieure à 30kg/m2 (en moyenne).

    Par dérogation, les Etats membres peuvent prévoir une densité ne dépassant à aucun moment 40kg/m2 et veiller à ce que la moyenne de la densité d'élevage maximale pour les trois dernières bandes ne soit pas supérieure à 38kg/m2 si l'établissement peut garantir des normes de bien-être animal très strictes.

    La directive prévoit des formations et conseils destinés aux personnes s'occupant des poulets. Ceci me paraît indispensable pour accomplir un travail de qualité, dans le respect du bien-être de ces animaux, surtout pour les jeunes que désirent se lancer dans ce type de production. Cette formation est d'autant plus nécessaire que les gros problèmes de bien-être proviennent souvent d'une mauvaise maîtrise de l'hygiène des bâtiments (litières, atmosphère, ...).

    Enfin, concernant la Wallonie, il existe des filières wallonnes de qualité différenciée. Je soutiens et encourage ces filières par l'éligibilité de cette qualité différenciée via le Fonds d'investissement agricole (FIA).

    Ces filières représentent trois modes d'élevage :

    - l'élevage biologique ;
    - l'élevage label ;
    - l'élevage de poulet de marque (poulets intermédiaires).

    Ces poulets sont des poulets à croissance lente ou intermédiaire. Le taux d'occupation de ces poulets est nettement inférieur et se situe à environ dix poulets par mètre carré. Depuis quelques années, il y a un renforcement des filières de poulets de chair en Wallonie. La production de ces filières représente plus de 23.000 poulets par semaine, soit plus de 6% de la production wallonne de poulet de chair.