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L’impact de l’extension de classement comme monument des bâtiments de l'ULiège place du XX août sur leur rénovation

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 362 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/05/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La presse en fait mention, l'inquiétude est grande à l'Université de Liège place du XX Août. En effet, une enquête publique débute prochainement et concerne une demande d'extension de classement comme monument de bâtiments appartenant à l'Université. Si une partie du site est déjà classé, l'AWaP souhaite néanmoins l'étendre à l'entièreté du domaine.

    Cependant, l'administratrice de l'ULiège chargée du budget ne voit pas cela d'un bon œil. En effet, les locaux ayant besoin d'une rénovation approfondie (notamment la façade qui suite à un accident a imposé l'installation de palissades de protection), l'extension comme monument classé de plusieurs de ces bâtiments engendrerait, selon l'administratrice en question, des difficultés supplémentaires pour la rénovation de ceux-ci. Les critères actuels sont déjà complexes et entravent, par exemple, l'installation du double vitrage. Même en tenant compte des subsides supplémentaires que générait le passage sous le statut de monument classé, les contraintes imposées par cedit statut afin de respecter le caractère originel de l'édifice augmenteraient sensiblement les investissements nécessaires à la réfection de celui-ci.

    Si nous comprenons tous la nécessité de protéger notre patrimoine, et cela est bien normal, nous comprenons aussi l'importance de permettre la formation d'étudiants dans un cadre sécurisé et propice à la bonne tenue des cours.

    Ma question est donc la suivante : la réalité budgétaire et les coûts liés à la réhabilitation de la façade seront-ils pris en compte lors de l'étude d'extension de classement comme monument de ces bâtiments ?
  • Réponse du 28/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    La presse s’est en effet fait l’écho des réticences de l’Université de Liège quant à l’extension de classement au titre de monument d’une partie des bâtiments de son siège, place du XX août. Les gestionnaires de l’institution craignent la lourdeur des contraintes patrimoniales, malgré les aides financières y afférentes, qui les empêcheraient de faire évoluer le bâti en termes d’isolation énergétique et d’apport en lumière.

    Je tiens tout d’abord à replacer ce dossier dans son contexte : c’est l’Université elle-même qui a introduit auprès de l’AWaP une demande d’extension de classement pour la façade place du XX août, demande qui a été examinée par l’agence. Celle-ci a conclu favorablement, en étendant le périmètre des bâtiments concernés. Depuis plusieurs mois, tant mes services que mon Cabinet ont été interpelés par l’ULiège pour que ce dossier aboutisse dans les meilleurs délais, car des travaux sont à mener et que des subsides étaient espérés. Cette sortie dans la presse est dès lors assez étonnante, demandeur et plaignant étant la même institution, laquelle connait en outre les contraintes patrimoniales en tant que propriétaires de plusieurs monuments classés.

    Quant aux possibilités d’évolution d’un monument classé et de la prise en compte des aspects énergétiques, la restauration de châssis – si l’état sanitaire le permet – est d’office privilégiée par rapport à un remplacement. Des discussions sont en cours concernant le bâtiment déjà classé : l’AWaP m’informe avoir réalisé une analyse sanitaire complète des châssis de la place du XX août. Cette étude montre que les pathologies rencontrées sont très majoritairement causées par une carence d’entretien et par des modifications techniquement inadaptées. Elle conclut au caractère parfaitement restaurable et améliorable d’une grande majorité des châssis, conclusion confirmée par un menuisier spécialisé en restauration, mandaté par l’Université elle-même.

    Le projet initial de l’ULiège visait à un remplacement complet des châssis d’origine par des châssis en aluminium. Ces travaux impliquaient en sus un enlèvement de toutes les structures (châssis, faux plafonds…) ainsi qu’un replafonnage des baies. Les coûts globaux ne seraient pas subsidiables compte tenu que les châssis actuels sont restaurables. Au contraire, l’AWaP a proposé une solution permettant de restaurer au cas par cas les châssis en les démontant et en les replaçant, le tout étant subsidiable. Par rapport à la problématique énergétique, je tiens à souligner que l’amélioration thermique de la baie peut être obtenue de deux manières : avec le remplacement par un vitrage plus performant ou avec la pose de doublures adaptées (double châssis – 75 % des fenêtres de ce bâtiment de l’ULiège en possèdent déjà une). Plusieurs types de vitrage adaptés aux « monuments historiques » ont été mis sur le marché depuis une dizaine d’années. Ils sont conçus pour rester peu épais (et donc s’insérer dans des profilés de faible épaisseur) tout en ayant des performances thermiques meilleures qu’un simple vitrage. Il est également possible d’envisager la pose d’un double vitrage peu épais en ajoutant une parclose sur la face intérieure des ouvrants. Il est donc tout à fait envisageable de concilier énergie et patrimoine.

    Pour les bâtiments concernés par la proposition d’extension de classement, l’AWaP extrapole une situation similaire.

    Enfin, en ce qui concerne la procédure d’extension de classement, elle est en cours d’instruction et les avis sont jusqu’ici positifs, un seul avis négatif - celui de l’ULiège elle-même - a été recueilli lors de l’enquête publique. Le conseil communal a remis un avis favorable fin juin, ne retenant pas les arguments de l’ULiège. Le dossier devrait m’être soumis dans les prochaines semaines.