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L’actualisation des notes de manutention des barrages-réservoirs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 801 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/05/2022
    • de LARUELLE Sabine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les auditions et les travaux de la Commission d'enquête chargée d'examiner les causes et d'évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie (CEI) ont révélé la nécessité de procéder à une actualisation des notes de manutention des barrages-réservoirs.

    Lors de l'audition de Monsieur le Ministre du 21 janvier 2022 en CEI, il s'est exprimé en ces termes : « Une série d'améliorations sont indispensables, notamment au niveau de la note de manutention, pour rendre la gestion opérationnelle aux barrages plus flexible et dynamique et, surtout, pour anticiper le risque de retour d'évènements climatiques extrêmes comme nous les avons connus.
    Ce troisième chantier a également démarré par un dialogue entre le SPW Mobilité et Infrastructures (MI) et la SWDE dans la perspective de trouver un nouvel équilibre au barrage d'Eupen entre augmentation de la réserve d'empotement pour des crues futures et maintien de la garantie d'approvisionnement en eau potable. Ces discussions aboutiront à la modification de la convention entre le SPW MI et la SWDE qui devra être adoptée par la ministre de l'Environnement et moi-même ».

    Les membres de la CEI ont recommandé (recommandation 90) :
    - de rendre la gestion des barrages-réservoirs plus dynamique, avec une réserve d'empotement évolutive ;
    - de revoir en conséquence le contrat de gestion de la SWDE, la convention entre la SWDE et le SPW MI et les notes de manutention des différents barrages-réservoirs.

    Quel est l'état des lieux des discussions avec la SWDE ainsi qu'avec sa collègue en charge de l'Environnement ? Y a-t-il des points d'achoppement ? Si oui, lesquels ?

    Comment appréhende-t-il une gestion dynamique et flexible des barrages et comment se manifeste-t-elle dans les documents à actualiser ?

    Cette gestion est-elle déjà en place ?
    Si oui, depuis quand et quels sont les premiers enseignements qu'il en retire ?
    Dans la négative, quand sera-t-elle effective ?

    Qui a la responsabilité de la gestion dynamique des barrages-réservoirs ?

    Quelle est l'évolution de la réserve d'empotement depuis janvier 2022 ?

    Quels sont les grands principes qui guident la rédaction de la nouvelle note de manutention ?

    Puis-je lui demander, lorsqu'il y a lieu, de bien vouloir ventiler sa réponse par barrage-réservoir ?
  • Réponse du 07/07/2022 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    En ce qui concerne le barrage de la Gileppe, la courbe de manutention a été revue fin décembre 2021 pour augmenter le volume d’empotement minimum, dans l’attente d’une révision plus profonde des courbes de manutention et du mode d’exploitation en général.

    Les notes de manutention des barrages de la Gileppe, d’Eupen et de Nisramont ont fait l’objet d’une révision périodique en mai dernier. Les principales adaptations concernent la redéfinition des certaines cotes de références, la clarification des conditions (hauteurs d’eau ou débits de sortie) nécessitant un contact avec le Centre Régional de Crise et de la Direction de la Gestion hydrologique, l’introduction d’un tableau indicatif des temps de propagation d’une onde dans la rivière, et l’introduction d’un chapitre sècheresse.

    De même, la révision des notes de manutention des barrages du complexe de l’Eau d’Heure et du barrage du Ry de Rome est en cours de finalisation.
    Ces documents sont évolutifs et pourront être davantage revus lorsque des modélisations des bassins versants amont des barrages auront été réalisées.

    À ce titre, un groupe de travail a été créé avec la Direction de la Gestion hydrologique et un prestataire extérieur (UCL) afin de travailler sur un modèle mathématique dynamique des bassins amont des barrages. Le livrable attendu consiste en un outil de prévision des niveaux des lacs basé sur les pluies tombées, les débits entrants dans les lacs, les prévisions météorologiques, ainsi que les restitutions programmées.

    Il s’agit d’un outil qui sera dédicacé à la gestion de crues à venir, tributaire de la qualité des prévisions météorologiques et de leur horizon temporel (quelques jours au maximum).

    Par la suite, un outil encore plus global devra être élaboré afin de permettre une gestion à plus longue échéance, intégrant tous les aspects de la gestion d’une réserve de barrage : fourniture d’eau brute, restitution rivière, écrêtage de crue, turbinage, paramètres d’infiltration du sol... Une fois le modèle établi, son intégration dans les notes de manutentions pourra être discutée et aboutir sur une flexibilité des courbes de manutentions suivant les prévisions météorologiques.

    Par ailleurs, le graphique, en annexe, permet par ailleurs de voir l’évolution des niveaux du lac de la Gileppe sur les années 2021 (en rouge) et 2022 (en gris).