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L’application du délestage préventif au sein des barrages-réservoirs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 802 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/05/2022
    • de LARUELLE Sabine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les auditions et les travaux de la Commission d'enquête chargée d'examiner les causes et d'évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie (CEI) ont révélé la nécessité de concevoir une procédure de délestage préventif au sein des barrages-réservoirs.

    Lors de l'audition de Monsieur le Ministre du 21 janvier 2022 en CEI, il s'est exprimé en ces termes : « il aurait fallu, pour pouvoir vraiment accueillir l'entièreté de ce qu'il a plu sur la zone de remplissage du bassin d'Eupen, commencer à délester le samedi. Le lundi, il restait encore plus de 48 heures, donc c'était encore une action utile ».
    Et d'ajouter : « le délestage préventif n'est pas spécifiquement prévu. Je le redis, les procédures doivent changer ».

    Les membres de la CEI ont recommandé :
    - de modéliser l'impact de lâchers de barrage sur le bassin versant en aval, en intégrant également l'impact du ruissellement sur les bassins versants et actualiser sur cette base les informations de la note de manutention sur la célérité de l'onde de crue (recommandation 94) ;
    - de préciser le mécanisme de décision relatif à la gestion anticipative et au délestage des barrages-réservoirs en cas d'avertissement, de préalerte ou d'alerte de crue (recommandation 95).

    Ces deux recommandations s'inscrivent dans l'objectif de tenir compte de l'impact du délestage sur les personnes et sur les biens.

    Où en sont les travaux de modélisation du délestage ?

    L'impact du ruissellement est-il bien pris en compte dans ces réflexions ?

    Quand seront-ils finalisés ?

    Au-delà des informations sur la célérité de l'onde de crue qui devront être actualisées dans la note de manutention, la modélisation prévoit-elle également des informations sur la hauteur de l'eau à différents points de la vallée concernée ?

    Travaille-t-il à une modélisation qui puisse être vulgarisée afin de permettre à la population de mieux comprendre les enjeux et les risques, ce qui lui permettra aussi d'anticiper en meilleure connaissance de cause ?

    Des procédures claires de prise de décision de lâchers préventifs sont-elles en cours d'élaboration ? Quand seront-elles prêtes ? Opèrent-elles des responsabilités différentes selon la phase dans laquelle on se trouve (avertissement, préalerte, alerte) ?

    Puis-je lui demander, lorsqu'il y a lieu, de bien vouloir ventiler sa réponse par barrage-réservoir ?
  • Réponse du 07/07/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme mentionné dans ma réponse à la QE 801, un groupe de travail a été créé avec la Direction de la Gestion hydrologique, la Direction des Barrages-réservoirs et un prestataire extérieur (UCL) afin de travailler sur un modèle mathématique dynamique des bassins amonts des barrages. Le livrable attendu consiste en un outil de prévision des niveaux des lacs basé sur les pluies tombées, les débits entrants dans les lacs, les prévisions météorologiques, ainsi que les restitutions programmées.

    Il s’agit d’un outil qui sera dédicacé à la gestion de crues à venir, tributaire de la qualité des prévisions météorologiques et de leur horizon temporel (quelques jours au maximum).

    Lorsqu’il sera opérationnel, courant 2023, il permettra une aide à la décision des opérations de restitution.

    Par la suite, un outil encore plus global devra être élaboré afin de permettre une gestion à plus longue échéance, intégrant tous les aspects de la gestion d’une réserve de barrage : fourniture d’eau brute, restitution rivière, écrêtage de crue, turbinage, paramètres d’infiltration du sol... Une fois le modèle établi, son intégration dans les notes de manutentions pourra être discutée et aboutir sur une flexibilité des courbes de manutentions suivant les prévisions météorologiques, ainsi que des procédures de délestage revues.

    Les notes de manutention des barrages et les procédures de garde prévoient l’attribution des prérogatives opérationnelles au niveau de l’ingénieur de garde. Depuis janvier 2022, le rôle de garde de la Direction des Barrages-réservoirs a par ailleurs été doublé, ceci de manière à permettre une collégialité dans l’analyse de situations de crise.