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Le soutien wallon à la recherche dans le secteur de la santé

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 678 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 30/05/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En croissance régulière, Quality Assistance, basé à Thuin, vient d'annoncer un investissement de 20 millions d'euros pour mener à bien un projet appelé Mitose et qui a plusieurs finalités.

    D'une part, doubler la surface opérationnelle dans l'espace que le laboratoire occupe sur le Technoparc de Thudinie. D'ici à 2024, il veut construire 6 000 m2 de surfaces supplémentaires avec la création d'une centaine d'emplois très qualifiés. D'autre part, dédier une partie de ce nouvel espace à la création d'une école propre à l'entreprise.

    Quality Assistance est, pour rappel, spécialisé dans les recherches sous contrat. Il aide les centres R&D des sociétés pharmaceutiques dans la mise au point de nouveaux médicaments.

    Depuis le Ministre Albert Liénard, la Wallonie n'a cessé d'investir dans les sciences du vivant avec un succès époustouflant. Le Plan Marshall auquel j'ai participé a institué, avec Jean Stéphenne, ce secteur en un des 5 pôles de compétitivité à travers BioWin.

    Alors que l'Europe entière se dispute ces géants de l'art de guérir, la Wallonie doit continuer à épauler nos centres de recherche des sciences du vivant. Certes, GSK vient d'annoncer de nouveaux investissements à Gembloux tandis que UCB poursuit son développement en Wallonie, un véritable écosystème des sciences du vivant prend racine en Wallonie.

    Plutôt que de soutenir désespérément des industries du passé ou au passif irréversible, ne devrions-nous pas concentrer nos rares moyens sur de véritables « success story » ?

    A travers le Plan de relance, quels moyens nouveaux Monsieur le Ministre va-t-il dégager pour cette filière prometteuse ?

    Comment compte-t-il compenser notre perte de compétitivité salariale face à nos concurrents immédiats ?

    Que va-t-il organiser pour permettre au Brabant wallon, notamment, de rester la « Valley du pharma » ?
  • Réponse du 21/06/2022
    • de BORSUS Willy
    Comme l’honorable membre le mentionne, il est essentiel de pouvoir concentrer nos moyens sur quelques secteurs phares pour notre économie. C’est dans ce contexte que nous avons revu la stratégie de spécialisation intelligente de la Région, dont un des domaines d’innovation stratégique est bien évidemment centré sur les innovations dans le secteur de la santé.

    La Wallonie se positionne effectivement comme leader dans le secteur de la santé. De nombreuses entreprises continuent à investir et à engager, non seulement nos grands acteurs « historiques » comme GSK et UCB en Brabant Wallon, mais également de nouveaux acteurs dans d’autres provinces wallonnes. Vous mentionnez à juste titre Quality assistance, mais citons aussi le déploiement de la société Catalent qui a choisi Gosselies pour développer son hub européen, mais également des sociétés wallonnes qui sont en pleine croissance, comme Univercells ou EyeD Pharma, pour n’en citer que quelques-unes. La Wallonie s’est également montrée très active dans la réponse à la crise sanitaire tant pour la production de vaccins que de diagnostics.

    Certes, le secteur est maintenant bien établi, mais il fait également face à une croissance de la concurrence, car en cette fin de pandémie, de nombreux pays investissent massivement dans ce secteur. Il est donc essentiel de poursuivre notre soutien au secteur pour lui permettre de développer les innovations qui lui permettront de se distinguer de la concurrence et de garder son leadership.

    Dans ce cadre, nous investissons déjà une part conséquente (45 %) de nos moyens de recherche et développement structurels dans cette thématique. De nombreuses entreprises profitent également des aides à l’investissement disponibles pour soutenir leurs projets de déploiement.

    En outre, nous avons voulu renforcer ce soutien via différentes mesures du plan de relance, pour soutenir toutes les étapes de l’innovation dans ce secteur. Au total, ce sont 150 Mio€ qui seront dédicacés spécifiquement au secteur de la santé. Nous avons voulu renforcer le soutien à l’innovation de rupture en amplifiant les moyens accordés à Welbio pour le financement de la recherche stratégique d’excellence au sein de nos Universités. Nous sommes également partenaires de l’IPCEI Santé qui est en cours de montage au niveau européen et qui permettra le financement de projets fondamentalement innovants des phases de R&D jusqu’aux premiers déploiements industriels, afin de donner à notre industrie les moyens de se maintenir à la pointe de l’innovation et de renforcer la compétitivité et la résilience de l’Europe.

    Par ailleurs, nous réfléchissons à divers projets d’investissements pour permettre de compléter les chaines de valeur là où des manques sont identifiés, de manière, par exemple, à renforcer nos capacités de support en recherche préclinique.

    Un autre point essentiel est d’accompagner la transition 4.0 de nos entreprises. Dans ce cadre, les données de santé apparaissent comme un des facteurs d’innovation ayant le plus de potentiel. Nous poursuivons dès lors nos démarches pour permettre une utilisation sécurisée des données de santé pour renforcer le potentiel d’innovation en Wallonie.

    Un élément essentiel pour la poursuite de la croissance du secteur est également la formation et l’attraction de talents, que ce soit via nos diverses démarches : élargissement du Centre de compétence Aptaskil à Seneffe et création d’une antenne à Liège, soutien de l’initiative de Bio Win dans le projet « Urgence Talents » avant que ne soit opérationnel le nouveau centre européen Biotech Campus à Gosselies.

    Comme il le mentionne, la Belgique peut parfois souffrir d’une perte de compétitivité salariale par rapport à nos concurrents. Celle-ci est néanmoins partiellement compensée par des mesures fiscales pour la recherche et les chercheurs. Mais, c’est la mise en place d’un écosystème complet et performant qui renforce aussi l’attractivité de notre Région, et c’est vraiment dans cette optique que je développe ma politique de soutien à ce secteur. C’est donc non seulement le Brabant wallon, mais toute la Wallonie qui peut être considérée actuellement comme la « Valley du pharma ».