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L'arrivée du médicament Evusheld et son influence sur la stratégie de vaccination wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 500 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 30/05/2022
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Alors que les chiffres du Covid s'améliorent depuis maintenant plusieurs mois, le virus circule toujours et une recrudescence des contaminations à l'automne prochain n'est pas à exclure. Du côté des laboratoires pharmaceutiques, la recherche continue et de nouveaux « outils » sont régulièrement proposés, au-delà des vaccins que nous avons connus jusqu'ici.

    Aussi, le groupe pharmaceutique suédo-britannique Astra-Zeneca a récemment développé un médicament préventif injectable. Evusheld est une combinaison de deux anticorps monoclonaux qui iront se lier à la protéine Spike du coronavirus SARS-CoV-2.

    Ce médicament, qui vise avant tout à protéger les personnes immunodéprimées contre le Covid-19, est désormais disponible en Belgique puisque 10.000 doses avaient été commandées. Les patients qui peuvent recevoir l'Evusheld doivent « avoir des anticorps inférieurs à un certain seuil après avoir été complètement vaccinés ».

    La question de l'influence de ce médicament sur la stratégie de vaccination semble donc être opportune dans la mesure où la quatrième dose est actuellement exclusivement réservée aux personnes immunodéprimées. J'ai donc plusieurs questions à adresser à Madame la Ministre sur le sujet :

    Quelle est sa position quant à l'arrivée de ce médicament ?

    Va-t-elle devoir adapter la stratégie de vaccination pour les personnes immunodéprimées ? Le cas échéant, comment ?

    Des échanges avec votre homologue au Fédéral ont-ils eu lieu à ce sujet ?

    Ce médicament est-il réservé aux personnes ayant reçu 3 ou 4 doses de vaccin ?

    S'agit d'une alternative ou d'un complément à la 4e dose ?

    Comment faire en sorte qu'il n'y ait pas de confusion dans le chef des citoyens ?
  • Réponse du 16/06/2022
    • de MORREALE Christie
    Les médicaments anti-Covid sont du ressort du Fédéral. Il a créé une « task force Covid Therapeutics » (TF-Covid-Tx) au sein du KCE le 1er décembre 2021. Elle a pour rôle d’analyser les données scientifiques afin de fournir aux autorités des avis nécessaires aux décisions d’achat de médicaments contre le Covid. Elle coordonne les questions relatives à la détermination des volumes à acheter, à l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité des médicaments, à la relation entre leur coût et leur valeur thérapeutique (HTA), à leur positionnement dans l’arsenal thérapeutique, à l’élaboration de guidelines pour leur utilisation et à leur distribution.

    Les entités fédérées ne font pas partie de la « task force ».

    L’Evusheld est effectivement disponible en Belgique, mais il n’est pas accessible à toute la population immunodéprimée. Une analyse risque/bénéfice doit être réalisée par un médecin spécialiste et son administration est limitée au milieu hospitalier.

    Les essais en phase 3 ont été réalisés alors que la vague Omicron n’était pas encore survenue, et son efficacité dans ce nouveau cadre doit encore être évaluée. Le KCE a rendu un avis favorable de force faible, et des effets secondaires thromboemboliques entre autres ne sont pas exclus.

    Il s’administre par injection musculaire. D’après la « task force », l’Evusheld pourrait représenter une solution pour protéger certaines personnes à très haut risque de développer une forme sévère en raison d’un système immunitaire affaibli et qui ne répondent pas à la vaccination. Elle estime que cette population représente environ 15 500 personnes en Belgique.

    Ce nouveau médicament ne peut donc être considéré comme un substitut à la vaccination contre le Covid.