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L'ouverture officielle des zones de baignade

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 603 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 30/05/2022
    • de BELLOT François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le SPW vient d'annoncer que 25 sites officiels de baignade seront ouverts au public durant la saison balnéaire 2022 en Wallonie.

    Sur décision du Gouvernement wallon, la saison balnéaire est désormais plus longue qu'auparavant. Elle aura une durée de 4 mois et demi et s'étendra du 15 mai au 30 septembre 2022.

    Nous ne pouvons que nous réjouir des efforts réalisés en matière d'épuration et d'assainissement des eaux usées dans nos villes et communes.

    Madame la Ministre pourrait-elle me préciser comment ces zones sont désignées ?
    Quelles surfaces couvrent-elles ?
    Doivent-elles être délimitées matériellement ?
    Les procédures varient-elles en fonction du caractère navigable ou non navigable du cours d'eau, ou de son gestionnaire (SPW, province voire commune) ?

    La Région a-t-elle prévu des moyens supplémentaire pour les communes pour aménager les berges (certaines ont été détruites lors des inondations) et assurer la sécurité et la surveillance du site ?

    Il serait nécessaire d'accompagner la publicité de la réouverture de plusieurs recommandations. Il y a en effet des risques de maladies de type gastro-entérites en cas de baignade dans les sites non autorisés mais les sites autorisés ne sont pas sans risque non plus. Au vu des récents accidents par noyade (Lesse et Semois), ne serait-ce pas utile de déterminer des plages horaires pour l'ouverture du site avec du personnel de surveillance ?

    La campagne de prospection et d'analyse se poursuit. Combien de zones a-t-elle encore comme objectif d'ouvrir au grand public ?

    Beaucoup d'endroits impropres à la baignade sont encore fortement fréquentés par les touristes et habitants parce qu'ils ignorent que ceux-ci ne sont pas autorisés.
    Quelle est la collaboration mise en place avec les offices du tourisme, lesquels échangent davantage avec leurs opérateurs et peuvent prévenir les touristes imprudents ?
  • Réponse du 09/08/2022
    • de TELLIER Céline
    Le SPW a établi une procédure de désignation pour les zones de baignade officielles :

    Le critère essentiel est d’obtenir une qualité « suffisante » à « bonne » de l’eau de baignade, évaluée par des prélèvements et analyses durant une à quatre saisons balnéaires successives. D’autres critères sont évidemment pris en compte tels que la non-dangerosité du site, l’accord du gestionnaire du cours d’eau, l’absence de rejets éventuels de substances dangereuses par les industries situées en amont et enfin l’absence de contradiction avec des objectifs de protection de la nature sur ce site.

    Ensuite, un premier « profil d’eau de baignade » est établi afin d’identifier et d’évaluer des sources de pollution fécale qui pourraient affecter l’eau de baignade.

    Enfin, une zone protégée au sens de la Directive-cadre sur l’Eau, appelée « zone amont de baignade » est définie sur le réseau hydrographique incident et des dispositions réglementaires spécifiques de la législation régionale doivent s’y appliquer.

    Il est en outre demandé par la Région à la commune de sécuriser le site et de prendre en charge les aménagements nécessaires et de s’engager à entretenir le site à long terme, à gérer l’affichage et les interdictions temporaires de baignade au cours de la saison et à participer activement et conjointement avec les différents acteurs à la mise en œuvre des actions d’amélioration en amont. L’accord du gestionnaire du cours d’eau est nécessaire dans la procédure de désignation.

    Quand toutes ces formalités sont finalisées, la zone de baignade est désignée par un Arrêté du Gouvernement wallon. La qualité de l’eau de baignade fait ensuite l’objet de rapports annuels adressés à l’Union européenne, conformément aux obligations requises par la directive « Baignade ».

    La superficie couverte par les zones de baignade est de taille variable : elle est souvent délimitée « au droit de la plage ou pelouse aménagée » et est définie au niveau cartographique sur le géoportail de Wallonie.

    Sur le terrain, il n’y a pas d’obligation de délimitation de la zone par des lignes de flotteurs ou des bouées, mais beaucoup de plans d’eau surveillés par des maîtres-nageurs en sont équipés, contrairement aux zones de baignade en rivière.

    Les berges fortement endommagées par les inondations de la mi-juillet 2021 sont en cours de réparation par les différents gestionnaires des cours d’eau.

    S’agissant de l’aménagement de sites touristiques, des subsides sont possibles auprès de l’administration wallonne du tourisme, le CGT, qui est sous la tutelle de ma collègue Valérie De Bue.

    D’autres aides aux communes rurales pour ces aménagements sont possibles dans le cadre des Programmes communaux de Développement rural (PCDR), pilotés par la direction du Développement rural de mon administration (SPW ARNE).

    Au niveau de la sécurité et de la surveillance, la législation wallonne relative aux piscines extérieures et intérieures exige, dans les conditions sectorielles liées au permis d’environnement, la présence de sauveteurs brevetés. Par contre, pour les (futures) zones de baignade officielles, il n’existe aucune obligation de surveillance de ces sites dans la législation européenne ou wallonne. La décision d’imposer ou non une surveillance revient au Bourgmestre de la commune où se situe la zone de baignade, ceci dans le cadre des compétences qui lui sont octroyées dans le cadre du maintien de la sécurité et de la salubrité publique sur le territoire de sa commune. Plusieurs zones de baignade situées sur des plans d’eau wallons sont ainsi surveillées, mais la majorité des sites ne le sont pas.

    Au niveau de la santé publique et des risques d’accident, l'administration de l’environnement, dans son dernier communiqué du 13 mai, recommande plus que jamais aux citoyens de se baigner uniquement dans les sites officiels. En dehors de ces zones de baignade, les baigneurs s'exposent davantage sur le plan sanitaire, notamment à des gastro-entérites, car il n'y a pas de suivi permanent de la qualité microbiologique. De plus, il y a également des sites dangereux pour la sécurité physique des baigneurs, comme les anciennes carrières.

    La majorité des cas récents de noyade concernent souvent des adultes alcoolisés ou qui se sont jetés trop brutalement à l’eau : ces accidents sont liés à un malaise vagal appelé hydrocution. Cette syncope est souvent suivie de noyade si personne n’intervient à temps. Pour éviter tout risque d’hydrocution, il faut se mouiller la nuque avant de se baigner, ne jamais plonger brusquement dans l'eau, surtout après une longue exposition au soleil, et éviter la consommation d’alcool en raison de son effet vasodilatateur sur les vaisseaux sanguins.

    Plusieurs contrats de rivière mettent en place une équipe de stewards sur le terrain, afin de sensibiliser le grand public au respect de la réglementation en vigueur sur les cours d’eau, notamment en matière de baignade.

    Mon administration a aussi des contacts avec le CGT et avec l’ASBL « Wallonie Belgique Tourisme » afin de mieux faire connaitre nos zones de baignade officielles.

    Enfin, de nombreuses analyses seront réalisées en 2022 sur une dizaine de sites en prospection situés le long de la Semois, de la Lesse, de la Meuse, ainsi que sur des plans d’eau. Certains résultats sont prometteurs en vue de l'ouverture de nouveaux sites, notamment à l’étang Remy d’Habay-la-Neuve ou sur la Semois à Poupehan, mais des travaux doivent encore être réalisés. D’autres sites nécessitent des investigations poussées afin de rechercher l’origine des pollutions microbiologiques constatées et d’effectuer les travaux d’assainissement nécessaires.